Rencontres FDSEA/JA
La FDSEA et les JA à la rencontre des députés en circonscription : échanges avec Josiane CORNELOUP, députée de la 2ème circonscription.

Loïc Belin
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Dans le cadre de la nouvelle mandature 2023, les administrateurs de la FDSEA 71 et des JA vont à la rencontre de députés de leur circonscription pour échanger sur les enjeux et problématiques actuels de l’agriculture. Retour sur la rencontre avec Josiane Corneloup, députée de la deuxième circonscription, auxquelles ont participé les représentants de la FDSEA et des JA. 

De nombreux points ont été abordés au cours de cette rencontre comme les problématiques de la filière bovin viande, l’emploi en agriculture, ou la réforme des retraites… Mais un dossier en particulier a fait l’objet d’intenses débats : celui de la prédation.

Pour un plan de sauvegarde de l’élevage

Le programme d’actions national loup arrive à échéance en 2023. Pour la profession, il s’agit d’écrire cette fois un plan de sauvegarde de l’élevage et non plus un plan de sauvegarde du loup.

Thibaut Renaud, secrétaire général des Jeunes agriculteurs s’est exprimé sur ce dossier qu’il suit depuis le départ et notamment sur la nouvelle qui venait de tomber : la baisse du nombre de loups selon le comptage réalisé par l’OFB (906 loups sont annoncés à la sortie de l’hiver 2023, contre 921 en 2022). Pour lui et l’ensemble des éleveurs, ce comptage est biaisé et ne représente en rien la réalité du terrain. En Savoie, en utilisant une autre méthode de comptage, on « obtient 2.5 fois plus de loups dans leur département » qu’avec la méthode de l’OFB. Comment peut-on alors trouver moins de loups sur le territoire quand la Savoie en compte deux fois plus et que les dégâts sur les troupeaux ont augmenté de plus de 20 % en 2022 ?

Un autre problème a été exposé à la députée Josiane Corneloup : « Il faut donner plus de moyens aux louvetiers ». La DDT recrute actuellement six nouveaux louvetiers pour le loup spécifiquement, mais leur statut est toujours le même et ils restent bénévoles. De plus, Thibaut Renaud insiste aussi sur les moyens à donner aux éleveurs et chasseurs. « Aujourd’hui, seuls les louvetiers peuvent utiliser les lunettes à visée nocturne. Or, sans cela, on ne peut être réellement efficace sur le terrain. On doit pouvoir donner le droit aux éleveurs de se défendre correctement ».

Enfin, le secrétaire général des JA a souhaité évoquer un dernier point (et non le moindre), celui de la révision de la convention de Berne et de la directive européenne Habitat. Aujourd’hui, la profession agricole a comme souhait de modifier la convention de Berne, mais c’est un dossier de fond, sur le long terme. En effet, il faut la quasi-unanimité des membres pour la modifier. Or, changer la directive Habitat semble moins contraignante et les parlementaires doivent pousser en ce sens car « le seuil de viabilité du loup est largement dépassé » et son statut doit être révisé.

Josiane Corneloup est consciente du problème pour les éleveurs. Elle a d’ailleurs demandé, avec d’autres parlementaires de Saône-et-Loire, à rencontrer Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France.