Les brèves du 21 juillet 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 21 juillet 2023

Les brèves du 21 juillet 2023

Commission européenne : le vice-président en charge du Pacte vert, Frans Timmemans, sur le départ

Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne en charge du Pacte vert (Green deal), aurait officiellement informé sa présidente Ursula von der Leyen de son départ imminent en vue des élections anticipées néerlandaises de novembre, selon la presse des Pays-Bas. Membre du parti travailliste, il a annoncé le 20 juillet son intention de se présenter pour être nommé à la tête de la liste conjointe socialistes-verts. Ces élections aux Pays-Bas sont organisées à la suite de l’annonce, début juillet, de la démission du Premier ministre Mark Rutte (du parti de centre droit VVD). Selon les sondages, le VVD et la liste commune socialistes-verts seraient au coude à coude. Aux Pays-Bas, le nouveau mouvement Agriculteurs citoyens (BBB) a remporté les dernières élections provinciales, profitant de la vague de protestations contre les nouvelles règles visant à réduire les émissions agricoles. Frans Timmermans est membre de la Commission européenne depuis 2014. En 2019, il est devenu vice-président exécutif en charge du Pacte vert européen, portant à ce titre la révision de la législation climatique de l’UE, mais aussi la stratégie De la ferme à la table.

Remaniement : Sarah El Haïry devient secrétaire d’État à la Biodiversité

Auparavant secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, Sarah El Haïry a été nommée secrétaire d’État à la Biodiversité, a annoncé l’Élysée dans un communiqué le 20 juillet. Elle remplace Bérangère Couillard, qui devient ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Née en 1989, Sarah El Haïry est entrée au gouvernement en 2020, après avoir été élue députée de Loire-Atlantique en 2017 (réélue en 2022), ainsi que conseillère municipale de Nantes en 2020. Auprès du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, elle devra notamment boucler la Stratégie nationale biodiversité, dont les grandes lignes ont été présentées la semaine dernière. Après des études de droit, elle a suivi la formation jeune de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Par ailleurs, Aurore Bergé, jusque-là présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée, fait son entrée au gouvernement. Ministre des Solidarités, elle aura en charge le dossier de la précarité alimentaire. Outre ces deux nominations, les principaux interlocuteurs du monde agricole sont inchangés : Élisabeth Borne à Matignon, Marc Fesneau au ministère de l’Agriculture, Christophe Béchu à la Transition écologique, ou encore Bruno Le Maire à Bercy.

Jachère : la FNSEA veut reconduire la dérogation Ukraine, la CR veut abolir l’obligation

Dans un communiqué du 20 juillet, la FNSEA a appelé Paris et Bruxelles à « reconduire la dérogation de mise en culture des jachères » mise en place dans le contexte de la guerre en Ukraine. Comme le déplore le syndicat majoritaire, « l’Union européenne, tout comme les responsables politiques nationaux, refusent de prolonger cette dérogation » à la règle d’obligation de mise en jachère d’au moins 4 % des terres cultivables. Instaurée lors du déclenchement de la guerre en Ukraine, puis reconduite pour un an en juillet 2022, cette mesure vise à accroître la production agricole, afin de compenser en partie le recul des exportations ukrainiennes. Pour la FNSEA, la décision de Paris et Bruxelles est « incompréhensible au regard de l’actualité » : la Russie refuse en effet de reconduire l’accord d’Istanbul qui permet le transit des céréales ukrainiennes en mer Noire, ce qui « menace […] clairement la sécurité alimentaire mondiale ». « Les agriculteurs ont besoin de connaître le cadre réglementaire et le devenir de cette dérogation afin de prévoir leurs assolements 2023-2024 », appuie de son côté la Coordination rurale. Avec son association spécialisée France Grandes cultures, le second syndicat français va plus loin en demandant la « suppression de l’obligation de jachère ».

Néonicotinoïdes : des autorisations d’urgence encore accordées par des États membres (ONG)

Malgré un récent arrêt de la Cour de justice de l’UE, une série d’États membres de l’UE « continuent d’émettre des dérogations permettant l’utilisation de pesticides pourtant interdits par l’UE, dont des néonicotinoïdes », a alerté, le 19 juillet, l’ONG Pesticide Action Network (PAN Europe). Depuis le début de l’année, PAN Europe a identifié que, parmi les dérogations divulguées dans la base de données de la Commission européenne, pas moins de 29 dérogations à l’utilisation des pesticides interdits par l’UE ont été accordées par 14 pays de l’UE, dont la Grèce, l’Espagne et certains pays de l’est de l’Europe. En janvier, la Cour de justice de l’UE a rendu un arrêt interdisant d’accorder des dérogations à l’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes « expressément interdits » au niveau européen. Dans une lettre envoyée à la commissaire européenne à La Santé, Stella Kyriakides, PAN Europe lui demande d’adapter les lignes directrices de 2021 sur les autorisations d’urgence pour « clarifier que des dérogations ne peuvent être accordées aux pesticides interdits par l’UE ». PAN Europe estime aussi que les pesticides dont la demande d’autorisation a été rejetée pour des raisons sanitaires et environnementales, dont le 1,3-dichloropropène, « doivent aussi être considérés comme des substances interdites dans l’UE ».

Mildiou en Gironde : pas d’aide de l’État, Fesneau privilégie « le dispositif assurantiel »

Lors d’un déplacement en Gironde, le 19 juillet, le ministre de l’Agriculture n’a pas annoncé d’aide particulière pour accompagner les vignerons bordelais face à la propagation du mildiou dans le vignoble et a déclaré privilégier « le dispositif assurantiel », rapporte l’AFP. « Je vais réunir les assureurs pour leur demander comment on fait », a affirmé Marc Fesneau, laissant entendre que le mildiou, favorisé par l’humidité, pourrait entrer dans les cas d’indemnisation liés aux aléas climatiques. « Il y a pour moi des éléments […] qui font la corrélation entre la météo [et le mildiou]. On va regarder ça avec [les assureurs] et vous aurez l’État à vos côtés pour crédibiliser le dossier », a déclaré le ministre, ajoutant que les pertes de récoltes ne pourraient être vraiment évaluées qu’après les vendanges. Le suivi sanitaire des 86 parcelles de référence réalisé par le réseau BSV (Bulletin de santé du végétal) a révélé que 90 % des vignes bordelaises sont touchées par le mildiou « à plus ou moins grande échelle », alertait un communiqué de la chambre d’agriculture de Gironde le 12 juillet. Les dégâts sont importants « pour de nombreux viticulteurs », et certains « ont déjà tout perdu », assure la chambre consulaire.

Crise du vignoble bordelais : un vigneron sur cinq candidats à la prime à l’arrachage

Quelque 1085 pré-candidatures pour une prime de 6000 €/ha ont été déposées dans le cadre du plan d’arrachage dans le vignoble bordelais, en proie à une crise de surproduction, a précisé Allan Sichel, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Une annonce faite lors d’un déplacement du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau le 19 juillet, indique l’AFP. « Sur ces 1085 dossiers, qui représentent quand même 20 % des viticulteurs de Gironde, il y a 300 viticulteurs qui souhaitent arrêter complètement leur métier », a-t-il souligné. Le nombre des candidatures définitives, qui s’ouvriront en septembre, pourrait néanmoins évoluer en raison de l’épisode de mildiou, « très destructeur ». La campagne d’arrachage doit commencer à l’automne, après les vendanges. Comme annoncé au dernier Salon de l’agriculture, 59 M€ sont mis sur la table pour l’arrachage « sanitaire » d’environ 10 000 ha, avec une prime de 6000 €/ha, visant à lutter à titre préventif contre la flavescence dorée, mais aussi, in fine, réduire les volumes produits. « Manifestement, le dispositif a été approprié », s’est félicité Marc Fesneau, alors qu’un collectif de vignerons girondins réclamait davantage de surface arrachée et une prime plus élevée.

Prix du lait : les producteurs s’inquiètent des promotions promises par les industriels

Alors que de grands industriels ont fait part de leur souhait de multiplier les promotions cet été, la FNPL (producteurs de lait, FNSEA) affirme dans un communiqué du 20 juillet que « ces promotions ne doivent pas avoir un impact sur le prix payé aux producteurs in fine ». Le président de l’Ania (industries alimentaires) Jean-Philippe André a indiqué à Agra Presse que les engagements pris par la quarantaine d’entreprises participant à l’opération ne concernaient pas le lait pour « ne pas déstabiliser l’amont agricole ». La liste des industriels concernés n’a cependant pas été rendue publique en raison de la réglementation sur la concurrence. « Alors que plusieurs négociations entre OP (organisations de producteurs, NDLR) et industriels demeurent compliquées voire en situation de blocage, il est inconcevable que des promotions massives sur des produits laitiers soient négociées avec les industriels en sus de celles déjà prévues dans les contrats annuels », déclare la FNPL. Pour rappel, la principale association d’organisations de producteurs livrant à Lactalis, l’Unell, a récemment activé une clause de sauvegarde, faute de trouver un accord avec l’industriel pour les prix du mois de juillet et d’août.

Maïs fourrage : premières récoltes attendues avant le 15 août dans 4 régions (Arvalis)

Dans un communiqué de presse du 20 juillet, l’Institut du végétal Arvalis propose une première estimation des dates prévisionnelles de début des récoltes pour le maïs fourrage. Ainsi, dans certains secteurs des Pays de la Loire, du nord de la Nouvelle-Aquitaine, de la Bourgogne-Franche-Comté et d’Auvergne-Rhône-Alpes, « les premiers chantiers sont attendus avant le 15 août », rapporte Arvalis. Dans la majorité des secteurs de production, « les semis ont été retardés […] en raison d’un mois d’avril plutôt frais et relativement humide », souligne Arvalis. L’institut technique constate également « un étalement important des dates de demis dans un même secteur lié aux conditions climatiques et à la culture précédente ». Toutefois, la chaleur du mois de juin a « permis de compenser en partie le « retard » pris en début de cycle ». À travers ces estimations, l’objectif d’Arvalis est de « sensibiliser les éleveurs, les Cuma et les entreprises de travaux agricoles à l’avancement de la maturité des maïs, afin de déclencher les chantiers de récolte à temps et ainsi éviter les ensilages à taux de matière sèche trop élevé ». Une prochaine estimation sera publiée début août, précise par ailleurs l’Institut du végétal.

Semences : après l’OPA de Limagrain, Vilmorin quittera officiellement la Bourse le 1er août

Vilmorin quittera la Bourse de Paris au 1er août 2023, a annoncé l’Autorité des marchés financiers dans un communiqué de presse publié le 20 juillet et relayé par l’AFP. L’annonce intervient à la suite du « succès » de l’offre publique d’achat simplifiée lancée par son actionnaire majoritaire Limagrain. « Le retrait obligatoire interviendra le 1er août 2023 » et « portera sur 977 021 actions Vilmorin & Cie, représentant 4,26 % du capital » de la société, a indiqué le gendarme boursier. À la clôture de l’offre publique d’achat simplifiée, la coopérative agricole Limagrain avait dépassé les seuils de 90 % des droits de vote et du capital nécessaires pour retirer Vilmorin de la côte parisienne. Fin avril, Limagrain avait indiqué son intention de retirer le semencier de la Bourse afin d’investir plus librement dans cette activité. La suspension de la cotation des actions de la société est maintenue « jusqu’à la mise en œuvre du retrait obligatoire », a précisé l’AMF.