La capitale régionale recevait, le 10 septembre, la visite du secrétaire d'Etat en charge du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne, et des représentants des Etats membres de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). En jeu : l'accueil du siège de cette dernière.

Opération séduction pour Dijon
L'hôtel Bouchu d'Esterno est le lieu choisi pour accueillir le futur siège de l'OIV.

Ce n'est pas tous les jours qu'une ville voit débarquer des diplomates représentants quarante-huit nations. Ce fut le cas, à Dijon, vendredi 10 septembre : dans le cadre de sa candidature pour l'accueil du siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), la capitale de Bourgogne Franche-Comté avait mis les petits plats dans les grands. Il s'agissait d'impressionner favorablement ces femmes et ces hommes, issus de toutes les régions du monde, dont le siège de l'organisation qui les rassemble devrait prendre place dans un hôtel particulier du centre dijonnais. Pour donner encore plus de poids à cette journée, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État en charge du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, avait également fait le déplacement, histoire d'insister sur le soutien gouvernemental apporté à cette candidature. 

Choix final le 25 octobre


C'est le 12 juillet dernier que la décision du gouvernement français de retenir Dijon comme ville candidate pour l'accueil du siège de l'OIV avait été officialisée. Ce choix devra être ratifié par les États membres réunis en assemblée générale, le 25 octobre mais, en attendant, il fallait soigner le dossier auprès de celles et ceux qui auront à s'exprimer à son sujet. L'hôtel Bouchu d'Esterno, situé rue Monge, en plein cœur de Dijon, était au cœur de l'itinéraire proposé à ces visiteurs d'un genre particulier. Pavoisée aux couleurs des pays membres de l'OIV, de l'Afrique du Sud à l'Uruguay, sa cour d'honneur avait fière allure. L'organisation devrait investir ces murs dès qu'elle aura quitté les locaux qu'elle occupe en plein Paris, dans le VIIIème arrondissement. Après avoir longuement visité l'Hôtel Bouchu d'Esterno, le secrétaire d'État et la délégation diplomatique ont participé à un déjeuner officiel à la préfecture, tout en assistant aux interventions des institutions universitaires et scientifiques. L'existence de cet « écosystème » universitaire et de recherche (Chaire Vigne et Vins de l'Unesco, Institut de la vigne et du vin...)  liée à l'expertise sur les questions du vin et de la vigne a pesé favorablement dans le choix de la candidature dijonnaise. « Notre organisation va célébrer son centenaire en 2024, expliquait Yann Juban, adjoint du directeur général de l'OIV et nous étions en quête, dans le cadre du développement de notre activité, d'un siège pérenne, avec la possibilité de se rapprocher d'un corpus scientifique et technique ». 

Constater la qualité du dossier dijonnais


« J'avais souhaité, précisait pour sa part Jean-Baptiste Lemoyne, que les délégués de l'OIV puissent venir sur site se rendre compte de la qualité du dossier de la candidature de Dijon ». Pour le secrétaire d'Etat, au terme de la journée, il semblait évident que les délégués étaient « tombés sous le charme de la ville et de l'hôtel Bouchu d'Esterno. Le dossier dijonnais est sur la table et il progresse... Ce qui est sûr c'est qu'il y a ici un très bel outil pour l'OIV. Cela traduit aussi la volonté du gouvernement d'améliorer les conditions de travail des organisations internationales présentes sur notre sol ». Le président de l'OIV, l'Italien Luigi Moio (qui a fait une partie de son doctorat à Dijon), se disait lui aussi agréablement surpris par la beauté des lieux envisagés, et motivé par le potentiel local de recherches et d'expertises « surtout face aux défis que le changement climatique pose au monde de la vigne et du vin ». De son côté, François Rebsamen, maire de Dijon et président de la métropole a tenu à remercier le préfet de Côte-d'Or et de Région, Fabien Sudry, qui, le premier, a alerté la ville sur cette possibilité d'accueil du siège de l'OIV, ainsi que le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, qui accompagne cette candidature. Les travaux nécessaires à la possible arrivée de l'OIV à Dijon seront pris en charge par la ville de Dijon, épaulée par la Région BFC. « Des estimations très précises des montants de ces travaux ont été communiqués aux membres de l'OIV, précisait François Rebsamen, ainsi qu'un calendrier de réalisation. Plus de 8 millions d'euros d'investissements seront réalisés sur l'hôtel Bouchu d'Esterno. Avec l'OIV, Dijon va devenir la capitale mondiale du vin. Cela générera beaucoup de conférences, de visiteurs et une belle image pour la ville de Dijon... ». En termes de marketing territorial, la ville et la région devraient y gagner.

Berty Robert