Récolte 2021 en Bourgogne Franche-Comté

Un bilan provisoire en demi-teinte

D’une manière générale, les espoirs d’une très belle récolte ont été en partie mis à mal par les pluies du mois de juillet. Partout, les agriculteurs ont dû faire preuve de réactivité pour moissonner à temps et, ainsi, préserver une qualité et des rendements honorables. Les moissons ont en moyenne débuté avec dix jours de retard, s’étalant dans certains secteurs jusqu’au début du mois d’août. 
En blé tendre, principale culture céréalière de la région, le rendement régional moyen serait d’après les premières estimations de 69 q/ha, soit quatre quintaux de plus que la moyenne des cinq dernières récoltes. 
Si le taux de protéines est relativement élevé, le poids spécifique (masse volumique) est inférieur aux moyennes des récoltes précédentes. Le savoir-faire des collecteurs de céréales en matière de tri et d’allotements devrait cependant permettre de répondre aux attentes des clientèles régionale, nationale et internationale. 
Selon les secteurs, entre 10 et 25 % des blés récoltés seront destinés à l’alimentation animale. 
Les orges d’hiver et de printemps ont dans l’ensemble bénéficié de bonnes conditions de culture et affichent des rendements bien supérieurs aux prévisions, entre 63q/ha pour les orges de printemps et 72 q/ha pour celles d’hiver. La qualité est globalement bonne, apte à satisfaire les exigences des brasseurs. 
Le colza a une nouvelle fois souffert de mauvaises conditions de culture et d’attaques répétées d’insectes ravageurs (altises). De nombreuses parcelles n’ont pas pu être cultivées jusqu’à la récolte. Le rendement des parcelles récoltées (31 q/ha) est toutefois supérieur aux moyennes pluriannuelles. 
La récolte de moutarde est décevante, avec des quantités qui seront loin de satisfaire pleinement la demande régionale. Faute de moyen de protection concluant, la filière place ses espérances dans de nouvelles variétés issues de la recherche, plus résistantes aux maladies. 
La récolte des tournesols et des sojas s’annonce pour l’heure prometteuse. 
La récolte de maïs s’annonce bonne elle aussi. Ceci est de bon augure pour les éleveurs, qui pourront ainsi reconstituer des stocks de fourrage amoindris par plusieurs années de sécheresse. 
La filière bio continue de progresser, avec des surfaces en hausse de 20 % environ entre les campagnes 2019 et 2021. Cette filière est très présente sur des espèces comme l’épeautre, la lentille, le sarrasin ou le pois chiche. 8 % des surfaces cultivées en blé tendre sont sous label bio. 
Les cours mondiaux des céréales sont particulièrement élevés, ce qui n’est pas sans conséquences sur le prix des aliments du bétail.