Protéines végétales
Un enjeu régional majeur

Faire émerger des solutions de valorisation et d'innovation, dans le domaine des protéines végétales, c'est tout le défi auquel s'est attelé le Groupe opérationnel Proteins (GO Proteins) de Bourgogne Franche-Comté. De nombreux partenaires y sont impliqués.

Un enjeu régional majeur
Le Groupe opérationnel Proteines de Bourgogne Franche-Comté mêle intelligence collective et capacités d'innovations en faveur du développement de la production de protéines végétales.

Réfléchir aux moyens d'assurer une meilleure adéquation entre offre et demande en protéines végétales pour l'alimentation animale, s'interroger sur les manières d'introduire de l'azote dans les systèmes de culture... Voici deux thématiques qui ont été abordées, en avril et en juillet dernier, à l'occasion de webinaires organisés par le Groupe opérationnel Proteins (GO Proteins) constitué en Bourgogne Franche-Comté (BFC). Deux exemples de l'important travail de fond opéré grâce à ce groupe imaginé dès la fin 2018 et dont le fonctionnement s'appuie sur un co-financement du Conseil régional BFC et du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). Go Proteins, c'est avant tout une démarche collective qui fédère de nombreux partenaires (voir encadré). 

Au cœur des préoccupations


Sa création s'est inscrite dans un contexte où la production et la valorisation de protéines issues des légumineuses fourragères et à graines se placent progressivement au cœur des préoccupations des agriculteurs, mais aussi des opérateurs économiques ou des organismes de recherche. De plus, ces protéines sont, de manière croissante, inscrites comme des enjeux prioritaires au sein des contrats de filières grandes cultures, porcs, volailles, lait standard et bovins viande. C'est également le cas pour les plans de filière nationaux, depuis les États généraux de l'alimentation. Autant d'éléments qui ont poussé à la création d'une structure de réflexion collective telle que GO Proteins afin de faire émerger des marges de manœuvre et des opportunités, créer des synergies et des collaborations dans le but de construire et de proposer des solutions avec les agriculteurs. Le but est de créer un véritable « pôle de compétence en protéines ». C'est d'autant plus pertinent que cet enjeu lié aux protéines végétales rejoint les préoccupations qui touchent à la sécurité sanitaire, alimentaire et au changement climatique. Le but poursuivi, c'est développer de la valeur ajoutée par la production et la valorisation de protéines, en favorisant la mise au point de solutions innovantes, en renforçant les synergies et les complémentarités entre les acteurs et les filières. 

Des axes de travail et des questions


Toute cette démarche s'appuie sur trois axes qui sont autant de méthodes de travail : 
- Animer et mettre en réseau les partenaires et les acteurs des filières amont et aval ;
- Capitaliser et produire des synthèses et des collaborations ;
- Valoriser les connaissances par la communication et la formation.
On l'a vu au début de cet article, les webinaires cités traduisent la volonté d'animation et de mise en réseau, afin de tenter de répondre à trois questions fondamentales : 
- Comment introduire de l'azote, autre que l'azote minéral, dans les systèmes de culture ?
- Comment mettre en adéquation l'offre et la demande en protéines végétales (dont garantie non OGM) destinées aux aliments des filières animales régionales ?
- Comment valoriser les protéines locales (végétales et animales) dans l'alimentation humaine ?
D'autres actions sont prévues ou déjà en cours (voir encadrés). GO Proteins est encore loin d'avoir livré tout son potentiel mais on peut déjà suivre les informations concernant le groupe, à travers sa newsletter
 
Berty Robert

Pour plus d'informations, contacts utiles : 

-Hélène Gauchez, chargée de mission et animatrice GO Proteins à la Chambre régionale d'agriculture de BFC : 03 80 48 43 36 et par mail : helene.gauchez@bfc.chambagri.fr
-Marie-Sophie Petit, Chambre régionale d'agriculture BFC, par mail : marie-sophie.petit@bfc.chambagri.fr

Les partenaires impliqués dans GO Proteins

Au sein du GO Proteins, plusieurs organismes collaborent : 
- Terres Inovia
- Chambre régionale d'agriculture de Bourgogne Franche-Comté
- L'Institut de l'élevage (Idele)
- AgroSup Dijon
- L'Inrae
- Le Groupement d'intérêt économique et environnemental (GIEE) Espoir Viande Puisaye
- L'Etablissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole (Eplefpa) Dijon-Quetigny-Plombières-lès-Dijon

Recherche et innovation avec Cap Protéines

Piloté par Terres Inovia et l'Institut de l'élevage (Idele), le programme Cap Protéines, qui s'étale sur deux ans, vise à donner aux agriculteurs les outils techniques et opérationnels pour la conduite de leurs cultures. En France, 100.000 producteurs sont mobilisés et plus de 800 essais sont programmés par an sur les oléoprotéagineux. Prévu pour durer jusqu'en décembre 2022, ce programme bénéficie d’une enveloppe du plan France Relance de 20 millions d’euros qui vient renforcer 33,5 millions d’euros de budget de la filière des huiles et protéines végétales. Le travail de recherche et de développement dont il est porteur comporte cinq projets de recherche, tous orientés sur la souveraineté protéique : 
- Évaluer et diffuser de nouvelles variétés de légumineuses et d’oléagineux à haute teneur en protéines ;
- Accroître la compétitivité et la durabilité des productions oléoprotéagineuses ;
- Répondre à la transition alimentaire par des produits locaux, durables et diversifiés ;
- Développer l’autonomie protéique des élevages de ruminants ;
- Partager les informations du producteur au consommateur. 
Pour accroître l’autonomie protéique de la France, Cap Protéines mise sur quatre leviers :
1. Diversifier les assolements par l’innovation : nouvelles variétés, solutions de protection des cultures, techniques agronomiques… L’introduction massive des légumineuses dans les systèmes de culture pour passer de 2 à 10 % des assolements à horizon 2030. La préservation des productions d’oléoprotéagineux malgré les aléas climatiques et des restrictions phytosanitaires.
2. Faire évoluer les pratiques culturales par le diagnostic agronomique, grâce à un meilleur pilotage des systèmes de culture par des outils numériques performants. Des formations des conseillers et des agriculteurs pour penser les productions en systèmes de culture.
3. Rechercher de nouveaux modèles de productions : génétique animale et végétale, nutrition des plantes, optimisation des intrants… 
4. Diversifier les productions fourragères riches en protéines pour les troupeaux.

Poeete et ProSys : deux approches concrètes sur les protéines

Deux projets (Poeete et ProSys) sur la thématique des protéines ont été mis en œuvre en Bourgogne Franche-Comté, dans le cadre des programmes de recherche Pour et sur le développement régional (PSDR). Ces derniers sont consacrés à l'analyse des dynamiques territoriales et au rôle qu’y jouent les activités économiques et les espaces ruraux. 
-Poeete (Polyculture-élevage à l'échelle de l'exploitation et du territoire) : il vise à comprendre l’intérêt et le fonctionnement des systèmes de polyculture-élevage à l’échelle de l’exploitation mais également à celle des territoires en vue d’optimiser leur durabilité et leur résilience. Parmi les différents axes de recherche qui le composent, on trouve notamment l'acquisition de références agronomiques et zootechniques pour l’adoption de légumineuses et leur valorisation par les troupeaux. 
-ProSys : il vise à favoriser le développement de systèmes de culture permettant d'élever la production de protéines végétales en Bourgogne-Franche-Comté en combinant les performances économiques, environnementales et sociales dans le contexte du changement climatique. En son sein ont été étudiés les contraintes environnementales, les potentiels de production sur le territoire de BFC, mais aussi l'évolution de ces potentiels en regard du changement climatique, le rôle des légumineuses vis-à-vis des flux d'azote dans les rotations culturales, le recensement et les choix des systèmes de culture à enjeux protéines, ou encore les systèmes de culture innovants et les services écosystémiques.