EXCLU WEB / Élevage, alimentation : la FNSEA et JA appellent à un sursaut

Christophe Soulard
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Dans le droit fil des Terres de Jim, la FNSEA et JA appellent la chaîne alimentaire à resserrer les rangs afin de préserver les revenus et d’assurer le renouvellement des générations. 

EXCLU WEB / Élevage, alimentation : la FNSEA et JA appellent à un sursaut

« La priorité syndicale, c’est le revenu des agriculteurs car les productions animales sont en train de décrocher », a soutenu, le 13 septembre, Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne, expliquant notamment les difficultés des aviculteurs victimes de la grippe aviaire, à retrouver leurs niveaux de production et donc les revenus d’avant crise. C’est aussi le secteur bovin, en lait et viande, qui voit les décapitalisations se multiplier, les ventes servant à acheter du fourrage pour le cheptel restant. « Dans le secteur laitier, le prix est totalement déconnecté des charges avec un prix moyen en France sous la moyenne européenne », a-t-il constaté. Plaidant pour une ferme application de la loi Egalim 2 et pour que les charges soient répercutées au prix payé par le consommateur, Thierry Coué invite les pouvoirs publics à investir dans la recherche et le développement et renforcer les programmes de réduction des gaz à effet de serre dans les élevages. « L’objectif est de maintenir nos troupeaux et nos cheptels pour éviter des importations massives d’animaux qui ont été élevés dans des conditions ne correspondant à nos critères d’exigence ».

Changement de pratiques

« Il faut sauver le soldat élevage » a renchéri, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert qui entend mener à bien les chantiers comme la loi Egalim. Elle espère faire tenir aux grandes enseignes, les engagements qu’elles ont pris et leur faire cesser « leurs pratiques délétères ». A ce titre, elle dénonce le « marges de côté » que certains grand distributeurs se font à travers les pénalité logistiques qu’ils imposent à certains transformateurs. De même, milite-t-elle pour faire « passer les hausses de charges » conformément à la loi Egalim, reconnaissant au passage « la difficulté d’enclencher la construction du prix en marche avant. (…) Nous avons perdu 100 000 exploitations en 10 ans », a-t-elle rappelé. Dans la même ligne que ses aînés, Arnaud Gaillot, président des JA, rappelle que les enjeux de la souveraineté alimentaire sont une des composantes de l’installation, car la rémunération est une donnée essentielle de l’attractivité. Certes « l’installation constitue le défi des dix prochaines années ». Mais pour le président des JA, ce défi ne pourra pas être déconnecté de la transition agroécologique. « Nous avons à poursuivre les changements dans nos pratiques », a-t-il indiqué, fustigeant les dogmatiques auxquels il fermera la porte sans concession. Les responsables agricoles sont toujours choqués des destructions des réserves d’eau cet été dans l’Ouest de la France* ainsi que des propos du député Julien Bayou (Ecolo-Nupes ; Paris) légitimant ces exactions et les appelant à les poursuivre. Une aberration pour Christiane Lambert qui chiffre à 2 milliards d’euros minimum les pertes agricoles liées à la sécheresse. 

(*) Deux-Sèvres, Charente-Maritime et Vendée