Recensement 2020
Les exploitants agricoles de BFC restent parmi les plus jeunes de France, malgré le vieillissement général du secteur

Ariane Tilve
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Un peu moins de la moitié des exploitations de Bourgogne-Franche-Comté ont à leur tête au moins une personne de 55 ans ou plus. Un peu plus d'un quart est géré par des plus de 60 ans. Dans ces dernières, seules 28 % envisagent une reprise, le plus souvent par un membre de la famille. Un tiers ne sait pas ce que va devenir son exploitation dans les trois prochaines années.

Photo Jeunes agriculteurs (JA).
Photo Jeunes agriculteurs (JA).

Selon le recensement de l’Agreste, réalisé en 2020, le nombre d’exploitants de moins de 60 ans a diminué de 20 % en dix ans, tandis que le nombre d’exploitants âgés de 60 à 75 ans augmente de 11 %. Les exploitants de 55 ans ou plus, qui sont déjà – ou pourront être — concernés par l’ouverture des droits à la retraite dans la décennie à venir, représentent désormais 38,2 % des effectifs, soit 5,6 points de plus qu’en 2010. Si l’évolution démographique des exploitants de la région suit la même trajectoire qu’au niveau national, la Bourgogne Franche-Comté demeure la région ayant la population d’exploitants la plus jeune de France avec les Pays de la Loire, avec un âge moyen de 49,6 ans. La situation varie, évidemment, d’une orientation technico-économique à l’autre. La moyenne d’âge des exploitants en maraîchage ou horticulture est de 32 ans, les plus jeunes, contre 51 ans pour les grandes cultures. C’est en cultures céréalières et grandes cultures qu’elle est le plus élevée. Ces exploitations, avec au moins un exploitant de 55 ans ou plus, relèvent moins souvent de l’agriculture biologique que celles conduites par des exploitants de moins de 40 ans (respectivement 9 % et 17 %), et pratiquent moins souvent la vente en circuits courts (respectivement 20 % et 31 %). Elles sont également surreprésentées dans les micro-exploitations : si 20 % des exploitations régionales sont de cette taille, 26 % d’entre elles ont au moins un exploitant de cette classe d’âge.

Les plus de 60 ans inquiets pour l’avenir de leurs exploitations

En 2020, près du quart des 5.400 exploitations de la région sont gérées par au moins un exploitant de plus de 60 ans. Seules 28 % d’entre elles envisagent une reprise dans les trois ans à venir, en grande majorité par un membre de la famille. Les projets de transmission sont d’autant plus fréquents que la taille de l’exploitation est importante. Ces projets sont envisagés dans 48 % des exploitations laitières concernées, mais seulement dans 15 % de celles en cultures fruitières et en élevage ovins caprins. 7 % des exploitations envisagent leur disparition au profit de l’agrandissement d’autres structures agricoles. Ces projets sont plus fréquents en élevage bovin mixte (12 %) et en grandes cultures (9 %).

Portrait de la génération des chefs installés après 2010

Ils dirigent plus d’un quart des exploitations de Bourgogne Franche-Comté en 2020. Leur âge moyen (39,4 ans) est de près de 15 ans inférieurs aux autres chefs installés avant 2010. Les femmes sont plus représentées parmi ces exploitants récemment installés ; elles sont près d’un tiers à avoir au moins 55 ans (contre 8 % des hommes). Les chefs récemment installés ne sont plus que 55 % à le faire dans le cadre familial contre 75 % en 2010 ou avant. Ils ont aussi plus fréquemment un niveau de formation générale ou agricole de niveau bac ou supérieure. Ils sont plus souvent installés sur des exploitations de taille modeste et sont près d’un tiers à participer aux circuits courts. 18 % sont en agriculture biologique, contre 10 % pour les autres catégories.