Agriculture biologique
Des difficultés persistantes

Le marché de la bio présente « des signaux encourageants » en 2023, malgré les difficultés persistantes, a annoncé la Maison de la bio le 19 septembre. En GMS (grandes et moyennes surfaces), les volumes des produits de grande consommation en frais libre-service (PGC - FLS) restent toutefois en fort repli de 13,3% au premier semestre. 

Des difficultés persistantes

« La baisse des volumes commence aujourd’hui à se stabiliser. On était à -13,3 % [au premier semestre] et là, à fin août, on est à -13 % », veut croire Antoine Lemaire, rédacteur en chef de la revue Bio Linéaires. Dans ce secteur, les marques spécialistes gagnent +0,7 point et les MDD (marques de distributeurs) +1,2 point. Tiré par l’inflation (+14,4 %), le chiffre d’affaires en cumul annuel mobile était, à fin août, en baisse de 1,5 % par rapport à 2022. La hausse aux consommateurs est d’environ + 20 %, expliquant la désaffection d’une partie des clients.

Concernant les magasins spécialisés bio, la baisse des ventes en valeur « se stabilise » par rapport à 2022. « Depuis trois mois, on atteint un plateau », a indiqué Antoine Lemaire, précisant que les ventes ont diminué de 1,3 % en août (contre -1,6 % en juillet et -1,7 % en juin). En volume, les ventes ont baissé « entre 8 et 9 % ». Enfin, le parc de magasins bio « commence à se stabiliser ». Après « 143 fermetures de magasins bio au premier semestre » – soit 24 fermetures par mois en moyenne –, ce chiffre « est descendu à sept fermetures par mois depuis juillet », a-t-il indiqué. Si toutes les enseignes Bio ont connu des revers (La Vie Saine…), même Biocoop, le principal acteur, commence à accuser sérieusement le coup avec encore une nouvelle quarantaine de magasins qui fermeront en 2023.

Demande de plus de soutien pour la demande

La FNAB (producteurs bio) presse le gouvernement de prendre plusieurs mesures pour concrétiser l’objectif inscrit dans la Stratégie nationale biodiversité et la Planification écologique d’atteindre 21 % de surfaces en bio en 2030. « Ce qui bloque aujourd’hui la dynamique de conversion, c’est bien l’incertitude sur les revenus des fermes bio dans la durée », estime le réseau de producteurs. Pour y remédier, la FNAB demande « que la France augmente dès le 1er janvier 2024 son écorégime bio au niveau maximum possible prévu par les textes, à savoir 145 €/ha/an ». Elle appelle également à « mettre en place une vraie politique de la demande » pour soutenir la bio.

D’une part, par « l’atteinte des objectifs d’ÉGAlim le plus rapidement possible ». Pour rappel, la loi ÉGAlim impose 20 % de produits bio dans les cantines scolaires depuis le 1er janvier 2022, contre 6 ou 7 % aujourd’hui selon les professionnels. Problème, les collectivités territoriales font face aussi à l’inflation, tout comme l’éducation nationale avec les salaires et énergies en hausse.

Demande d’aide jusqu’au 29 septembre

En attendant de savoir ce que décidera le Ministre, qui avait déjà débloqué 60 millions d’€ complémentaire à la demande de la FNSEA notamment, le Gouvernement vient d’annoncer un délai supplémentaire pour le dépôt des dossiers de demande d’aide. Cette aide a été notifiée à la Commission européenne sur la base de l’encadrement temporaire Ukraine, qui prend fin au 31 décembre 2023. Le guichet de dépôt des demandes d’aides est ouvert depuis le 16 août 2023 par FranceAgriMer, qui instruit le dispositif en lien avec les services déconcentrés. Le ministre a décidé de reporter la clôture du guichet de dépôt des demandes d’aides du 20 au 29 septembre.