Gaec Lebeault à Saint-Gervais-sur-Couches
Gaec Lebeault à Saint-Gervais-sur-Couches : une restructuration bien négociée

Marc Labille
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À l’image de nombreuses exploitations allaitantes de Saône-et-Loire, le Gaec Lebeault a été confronté à la délicate question de la transmission sur une structure qui s’était développée au fil des années. En passant de quatre à trois associés, la famille Lebeault en a profité pour restructurer son outil pour plus d’efficacité économique, de résilience et de sérénité.

Gaec Lebeault à Saint-Gervais-sur-Couches : une restructuration bien négociée
Au centre, Vanessa, Guillaume et Bertrand, les trois membres du Gaec Lebeault lors de la visite du sous-préfet organisée par la profession le 1er août dernier.

Pour la première immersion sur le terrain du nouveau sous-préfet de l’arrondissement d’Autun, les responsables locaux de la FDSEA ont choisi l’exploitation du Gaec Lebeault, à Saint-Gervais-sur-Couches. On l’oublie souvent, mais l’arrondissement d’Autun s’étend bel et bien jusqu’au Couchois et cette commune  est située sur le territoire du Grand Autunois-Morvan. C’est au hameau de Viécourt à 5 km de Nolay (21) que le siège du Gaec Lebeault est installé. Le Gaec a été créé en 1984 par Daniel et ses fils, Roger et Laurent, sur une structure qui comptait déjà cent vaches allaitantes sur 300 hectares. Lors du départ en retraite de leur père, en 1990, Roger et Laurent ont été rejoints par leur frère Bertrand tandis que le cheptel montait à 120 charolaises. Avec l’arrivée de Guillaume (le fils de Roger) à la fin des années 2000, l’exploitation a continué de s’accroître tant en surface qu’en nombre d’animaux pour atteindre 270 vêlages et 540 hectares avec quatre associés.

Structure familiale préservée

Cette importante structure s’est retrouvée confrontée à la perspective du départ en retraite de deux de ses quatre associés, Roger et Laurent. Ce fut une étape délicate pour la famille Lebeault qui disposait d’un bel outil de travail avec, néanmoins, toutes les questions que cela soulève en termes de travail, de transmission de capital et d’avenir pour l’exploitation… S’appuyant sur un précieux accompagnement juridique, la famille Lebeault a finalement trouvé la solution au sein même de la famille, ce qui a donné lieu à l’installation d’une jeune agricultrice, en l’occurrence l’épouse de Guillaume. Fille d’agriculteurs de la Côte-d’Or voisine, comptable agricole de métier et mère de trois enfants, Vanessa a dû acquérir un BPREA pour s’installer. Elle a rejoint le Gaec en 2022 et ne le regrette pas. Roger et Laurent continuent de donner un précieux coup de main en tant que salariés à temps partiel. Une manière de « passer la main petit à petit », se félicite Guillaume qui avec son épouse est attentif à se préserver une certaine qualité de vie.

Davantage de stocks face aux aléas

La structure compte aujourd’hui 230 vêlages pour trois associés. Le Gaec a entrepris « une restructuration du parcellaire » qui ne compte pas moins de 135 îlots Pac, fait valoir le jeune éleveur. Sur cette exploitation aux sols variant du très argileux au très calcaire, la famille Lebeault cultive 65 hectares de céréales. Une partie sert à nourrir le troupeau ainsi que de la luzerne en guise de fourrage riche en protéines ; le reste est livré à la coopérative Dijon céréales. Tout en diminuant sensiblement la taille de leur cheptel et en restructurant leurs terres, les associés ont veillé à optimiser leurs surfaces fourragères pour plus de stockage face aux aléas climatiques. Sur cette exploitation aux terres séchantes, et faute de source ou de rivière, la ressource en eau est un véritable problème.

Produire de la qualité

Côté bovins, le Gaec vise la qualité pour une meilleure valorisation. Le cheptel est inscrit au Herd-Book Charolais et, chaque année, la famille Lebeault commercialise une soixantaine de taureaux de 18 mois. Début septembre, l’élevage participe à des portes ouvertes organisées avec son groupement Sicarev. Il présente aussi des animaux sur les concours de reproducteurs. L’an dernier, le Gaec est parvenu à exporter cinquante génisses en Slovénie et en Croatie. Les mâles qui ne sont pas sélectionnés pour la reproduction sont valorisés en taurillons d’herbe. L’élevage engraisse ses vaches de réforme ainsi que des génisses. Engagé dans les filières de qualité, il produit des femelles en filière AOP Bœuf de Charolles.