Crise des fonds Feader avec la Région BFC
David et Thierry Maillet : « on va jeter notre lait au caniveau ? »

Cédric Michelin
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Les deux jeunes frères, David et Thierry Maillet se sont installés avec leurs parents dans le Gaec de la Croix Bonnet à Amanzé. En raison des changements de cap de la Région sur leur dossier de demande d'aides à des fonds Feader, ils ont dû abandonner...

David et Thierry Maillet : « on va jeter notre lait au caniveau ? »

Les deux jeunes frères, David et Thierry Maillet se sont installés avec leurs parents dans le Gaec de la Croix Bonnet à Amanzé. L’exploitation compte 180 vêlages. Leur projet étant « d’agrandir – de quinze à trente laitières - le volet laitier ». Une originalité bienvenue donc en territoire Brionnais, preuve que la jeunesse ose. L’objectif pour eux est de refaire une stabulation plus moderne avec à côté, un laboratoire de transformation pour faire du beurre notamment. Mais depuis l’envoi de leur dossier à la Région, « ça traîne, faut tout le temps faire des mails, renvoyer des pièces complémentaires » ou soi-disant manquantes. Un seul mot pour décrire ce parcours du combattant : le « bazar », déplore Thierry. S’ils s’avouent aujourd’hui « chanceux » d’avoir touché leur DJA, preuve de l’impasse dans lesquels sont leurs collègues, Thierry avoue qu’ils ont dû « remuer » la Région en demandant à la députée Corneloup d’intervenir. Le projet de nouveau bâtiment reste à l’arrêt. Un dernier courrier semble dire oui pour le bâtiment, mais ne dit rien pour le laboratoire. « Super, on a le droit de traire, mais pas de transformer », ironisent-ils pour évacuer la pression sur leurs épaules. « On va jeter le lait au caniveau ? », questionnaient les deux frères en direction des élus du conseil régional, sachant que Christian Morel était éleveur laitier dans le Doubs. Faute de certitude et avec le temps, la mort dans l’âme, ils ont préféré arrêter les frais et leur projet pourtant valorisant. Dans leur prévisionnel, ils avaient prévu de « commencer à gagner de l’argent début 2024 ». Sans perdre le goût d’entreprendre, Thierry et David ont réfléchi à un nouveau projet « plus petit » et plus facilement finançable. Ils feront quand même une nouvelle demande de subvention, mais la confiance dans les services de la Région sera à jamais marquée du fer rouge chez ces deux jeunes éleveurs.