Afdi - BFC groupe 71
Togo or not Togo ?

Ariane Tilve
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C’est à cette question amusée que l’Afdi a répondue lors du lancement de son partenariat avec un réseau de jeunes agriculteurs du Togo, jeudi 30 novembre à Sennecey-le-Grand.

 Afantchawo Koudassé une agriculture à l'image de son pays, peu de mécanisation, beaucoup de main d'œuvre et d'agricultrices.
Afantchawo Koudassé une agriculture à l'image de son pays, peu de mécanisation, beaucoup de main d'œuvre et d'agricultrices.

L’Afdi BFC-groupe 71 a noué ce partenariat avec et le Réseau des jeunes producteurs et professionnels agricoles du Togo (REJEPPAT) des Plateaux, l’équivalent de nos JA. Un partenariat qui se veut durable et extrêmement enrichissant pour les bénévoles qui pourront bénéficier de ces échanges sur le plan humain tant que sur le plan des pratiques agricoles. Marc Gauthier, président d’Afdi BFC, a donc lancé un appel au bénévolat mixte, toutes générations confondues. Et pour cause, un paysan sur deux au Togo est une paysanne. Ce partenariat a été concrétisé grâce aux échanges de deux délégations. La première est une délégation de Bourgogne-Franche-Comté qui regroupait Rémi Briel, Didier Perrin, Bernard Cretin, Michel Jeannot et Bernard Perrin, partis pour 12 jours le 2 octobre dernier. Ils y ont rencontré une douzaine d’organisations paysannes qui montrent à quel point la solidarité reste le maître-mot de la ruralité, aux quatre coins du globe. Au Togo, la délégation française a constaté la force de l’organisation paysanne collective avec les Réseaux des jeunes producteurs et professionnels agricoles du Togo (Rejeppat), les Zones Agricoles Planifiées (ZAP), le Réseau national des femmes agricultrices du Togo (RENAFAT), et d’autres encore chapeautés par la Coordination togolaise des organisations paysannes et de producteurs agricoles (CTOP) qui les a accueillis.

L’agriculture autrement

Nos modèles agricoles sont, évidemment, différents. D’abord parce qu’en France, moins de 3 % des actifs sont des paysans, contre 60 % des actifs au Togo. Il est vrai que la population du Togo a été multipliée par quatre depuis 1975, résultat plus de main-d’œuvre et moins de mécanisations, il n’y a pratiquement aucun tracteur. Autre conséquence, la surface moyenne par agriculteur est basse, à peine plus d’un exploitant pour trois hectares. Enfin, la rémunération, tout comme le niveau de vie, y sont bien plus bas. 2 €, c’est à peu près le prix payé pour 1 kg de cacao qui constitue, avec le café, les principales cultures d’exportation du pays Togo. Des productions qui ne sont donc ni consommées, ni transformées sur place. Autre constatation de la délégation, il y a peu de labels bio alors que la plupart des agriculteurs togolais travaillent sans intrants, dont le coût est simplement trop élevé pour leur budget. « Un modèle qui sera sans doute plus agroécologique », se risque Bernard Cretin, même si une agriculture conventionnelle y est bien présente aussi, surtout dans les cultures d’exportation. Un mois plus tard, c’est la présidente d’une coopérative porcine de la région maritime du Togo, Delali Afansinou, et Afantchawo Koudassé, 40 ans, est exploitant dans la région des Plateaux, élu à la section « JA » de la CTOP (coordination syndicale nationale des exploitants familiaux du Togo) qui sont venus voir les Gaec et coopératives de Bourgogne-Franche-Comté. Ils ont également rencontré les étudiants BTS Acse à Fontaines. C’est pour maintenir ces échanges et apprendre les uns des autres, notamment en termes de parité femmes-hommes, que l’Afdi BFC en appelle au volontariat dans toute sa mixité.

*« Y aller ou ne pas y aller », jeu de mots avec le nom du pays Togo.