Le débouché proximité pour les fruits et légumes
En matière de filières fruitière et légumière de proximité, il y a inadéquation entre l’offre et la demande. La chambre d’agriculture a organisé une rencontre pour faire le point sur ce marché porteur et inciter les producteurs à s’orienter vers ce débouché.

La chambre d’agriculture a organisé une rencontre avec différents partenaires le 16 octobre dernier au lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus pour dresser un bilan sur les circuits de proximité pour les filières fruitière et légumière. S’il est à regretter que peu de producteurs du département était présent, les échanges étaient intéressants et instructifs.
L’objectif fixé par la loi Alimentation est clair : d’ici 2022, les menus de restauration collective devront être composés avec 50 % de produits locaux. Pour ce faire, les filières doivent s’organiser dès à présent car le tissu agricole départemental n’est actuellement pas en capacité de répondre à la demande.
« Sous la bannière Produire autrement, la Direction départementale des Territoires s’attèle surtout depuis 2012 à soutenir et accompagner les agriculteurs autour de la triple performance économique, sociale et environnementale », a rappelé Fabrice Meunier, représentant la DDT. Et celui-ci de voir dans les difficultés de la situation économique actuelle, l’opportunité de diversifier les revenus et les assolements.
Le Département a par ailleurs déjà commencé à plaider en faveur du développement des circuits de proximité en adhérant à l’automne 2016 à l’association nationale Agrilocal. La démarche n’en est qu’à ses débuts, et les performances sont encore modestes (voir encadré), mais là aussi elle laisse entrevoir des perspectives de développement et une organisation à trouver. Un producteur est venu témoigner en ce sens. Benoit Sebald est maraîcher bio dans le Brionnais, « je suis inscrit sur la plateforme Agrilocal, mais pour l’instant j’ai été démarché soit pour des petites quantités à livrer trop loin de chez moi, soit pour des quantités trop importantes que je ne pouvais pas fournir ». Et d’évoquer que la solution résiderait pour lui dans le regroupement des productions de plusieurs fournisseurs pour répondre à une même commande, « il faudrait que quelqu’un fédère un ensemble de maraîchers car il y a une réelle nécessité de s’organiser dans la filière pour mettre en relation la production et la demande ». Installé depuis 2013, Benoit Sebald entend surtout parler autour de lui de projets d’installation sur des petites surfaces, ce qui pourrait correspondre à l’attente du marché. Toutefois, il se montre prudent : « mon expérience me fait cependant dire que pour perdurer, il faut un minimum de mécanique, de personnel et de surface. Il faut également être bien conseillé et épaulé ».
La reconquête de ces filières
Dans ce même ordre d’idées, le développement du nombre de maraîchers va nécessiter aides et soutiens. L’un des premiers challenges va être de resusciter des vocations. Alors que la production maraîchère laisse entrevoir de beaux débouchés, ils sont trop peu nombreux à intégrer cette filière. L’organisation des circuits de proximité va également devoir passer par une relation de confiance réciproque. Jean-Daniel Ferrier, le conseiller maraichage pour les chambres d’agriculture de l’Ain et de la Saône-et-Loire, venu présenter la situation sur ces deux départements, prône la mise en place d’un marché à bons de commande, en remplacement des accords actuels de gré à gré. « Cela permettrait de prévoir un planning de commercialisation en amont et d’anticiper les besoins de productions du côté des maraîchers. Il faudrait également mettre en place des opérations pour inciter des achats fréquents et réguliers ».
Gérer la logistique
Par ailleurs, une étude réalisée dans l’Ain montre que les producteurs sont prêts à assurer seul la logistique pour des commandes jusqu’à 10 km, alors que dans le cadre d’une logistique gérée collectivement, ils sont prêts à rayonner jusqu’à 40 km. Car le coût du transport demeure un paramètre incontournable : à titre d’exemple, il est estimé à 11 € pour une livraison à 10 km. Pour le rentabiliser, il faut donc une commande d’une valeur marchande de 73 € minimum.
Or, l’étude montre que plus de la moitié des consultations ont une valeur de moins de 50 €. Ainsi pour contrer ces commandes à faible valeur, Jean-Daniel Ferrier préconise que les établissements « cuisinent plus de produits frais afin de regrouper les commandes et avoir une valeur minimale ». L’étude montre que lors des consultations pour les légumes, une seule proposition a été faite au client dans 51 % des commandes. Pour les fruits, c’était dans 42 % des cas. « Ces chiffres montrent que ce n’est souvent pas le prix qui fait le choix, souligne le conseiller maraichage. Développer ce type d’outil passe avant tout par les hommes : cuisinier, gestionnaire, responsable d’établissement scolaire ».
Jacques Wunschel, le directeur de Sapam, tient à se présenter comme diffuseur et non pas comme grossiste. « Nous travaillons avec une trentaine de producteurs locaux, auxquels nous récupérons tout ou partie de leur production. Grâce à une logistique optimisée, nous pouvons récupérer et livrer des petits volumes ». Il soulève cependant deux problématiques : un problème de capacité de stockage du côté de la restauration collective, « nous devons les livrer trois, quatre fois par semaine » , et une offre très, trop limitée. La demande est là.
Le débouché proximité pour les fruits et légumes

La chambre d’agriculture a organisé une rencontre avec différents partenaires le 16 octobre dernier au lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus pour dresser un bilan sur les circuits de proximité pour les filières fruitière et légumière. S’il est à regretter que peu de producteurs du département était présent, les échanges étaient intéressants et instructifs.
L’objectif fixé par la loi Alimentation est clair : d’ici 2022, les menus de restauration collective devront être composés avec 50 % de produits locaux. Pour ce faire, les filières doivent s’organiser dès à présent car le tissu agricole départemental n’est actuellement pas en capacité de répondre à la demande.
« Sous la bannière Produire autrement, la Direction départementale des Territoires s’attèle surtout depuis 2012 à soutenir et accompagner les agriculteurs autour de la triple performance économique, sociale et environnementale », a rappelé Fabrice Meunier, représentant la DDT. Et celui-ci de voir dans les difficultés de la situation économique actuelle, l’opportunité de diversifier les revenus et les assolements.
Le Département a par ailleurs déjà commencé à plaider en faveur du développement des circuits de proximité en adhérant à l’automne 2016 à l’association nationale Agrilocal. La démarche n’en est qu’à ses débuts, et les performances sont encore modestes (voir encadré), mais là aussi elle laisse entrevoir des perspectives de développement et une organisation à trouver. Un producteur est venu témoigner en ce sens. Benoit Sebald est maraîcher bio dans le Brionnais, « je suis inscrit sur la plateforme Agrilocal, mais pour l’instant j’ai été démarché soit pour des petites quantités à livrer trop loin de chez moi, soit pour des quantités trop importantes que je ne pouvais pas fournir ». Et d’évoquer que la solution résiderait pour lui dans le regroupement des productions de plusieurs fournisseurs pour répondre à une même commande, « il faudrait que quelqu’un fédère un ensemble de maraîchers car il y a une réelle nécessité de s’organiser dans la filière pour mettre en relation la production et la demande ». Installé depuis 2013, Benoit Sebald entend surtout parler autour de lui de projets d’installation sur des petites surfaces, ce qui pourrait correspondre à l’attente du marché. Toutefois, il se montre prudent : « mon expérience me fait cependant dire que pour perdurer, il faut un minimum de mécanique, de personnel et de surface. Il faut également être bien conseillé et épaulé ».
La reconquête de ces filières
Dans ce même ordre d’idées, le développement du nombre de maraîchers va nécessiter aides et soutiens. L’un des premiers challenges va être de resusciter des vocations. Alors que la production maraîchère laisse entrevoir de beaux débouchés, ils sont trop peu nombreux à intégrer cette filière. L’organisation des circuits de proximité va également devoir passer par une relation de confiance réciproque. Jean-Daniel Ferrier, le conseiller maraichage pour les chambres d’agriculture de l’Ain et de la Saône-et-Loire, venu présenter la situation sur ces deux départements, prône la mise en place d’un marché à bons de commande, en remplacement des accords actuels de gré à gré. « Cela permettrait de prévoir un planning de commercialisation en amont et d’anticiper les besoins de productions du côté des maraîchers. Il faudrait également mettre en place des opérations pour inciter des achats fréquents et réguliers ».
Gérer la logistique
Par ailleurs, une étude réalisée dans l’Ain montre que les producteurs sont prêts à assurer seul la logistique pour des commandes jusqu’à 10 km, alors que dans le cadre d’une logistique gérée collectivement, ils sont prêts à rayonner jusqu’à 40 km. Car le coût du transport demeure un paramètre incontournable : à titre d’exemple, il est estimé à 11 € pour une livraison à 10 km. Pour le rentabiliser, il faut donc une commande d’une valeur marchande de 73 € minimum.
Or, l’étude montre que plus de la moitié des consultations ont une valeur de moins de 50 €. Ainsi pour contrer ces commandes à faible valeur, Jean-Daniel Ferrier préconise que les établissements « cuisinent plus de produits frais afin de regrouper les commandes et avoir une valeur minimale ». L’étude montre que lors des consultations pour les légumes, une seule proposition a été faite au client dans 51 % des commandes. Pour les fruits, c’était dans 42 % des cas. « Ces chiffres montrent que ce n’est souvent pas le prix qui fait le choix, souligne le conseiller maraichage. Développer ce type d’outil passe avant tout par les hommes : cuisinier, gestionnaire, responsable d’établissement scolaire ».
Jacques Wunschel, le directeur de Sapam, tient à se présenter comme diffuseur et non pas comme grossiste. « Nous travaillons avec une trentaine de producteurs locaux, auxquels nous récupérons tout ou partie de leur production. Grâce à une logistique optimisée, nous pouvons récupérer et livrer des petits volumes ». Il soulève cependant deux problématiques : un problème de capacité de stockage du côté de la restauration collective, « nous devons les livrer trois, quatre fois par semaine » , et une offre très, trop limitée. La demande est là.
Le débouché proximité pour les fruits et légumes

La chambre d’agriculture a organisé une rencontre avec différents partenaires le 16 octobre dernier au lycée de l’horticulture et du paysage de Tournus pour dresser un bilan sur les circuits de proximité pour les filières fruitière et légumière. S’il est à regretter que peu de producteurs du département était présent, les échanges étaient intéressants et instructifs.
L’objectif fixé par la loi Alimentation est clair : d’ici 2022, les menus de restauration collective devront être composés avec 50 % de produits locaux. Pour ce faire, les filières doivent s’organiser dès à présent car le tissu agricole départemental n’est actuellement pas en capacité de répondre à la demande.
« Sous la bannière Produire autrement, la Direction départementale des Territoires s’attèle surtout depuis 2012 à soutenir et accompagner les agriculteurs autour de la triple performance économique, sociale et environnementale », a rappelé Fabrice Meunier, représentant la DDT. Et celui-ci de voir dans les difficultés de la situation économique actuelle, l’opportunité de diversifier les revenus et les assolements.
Le Département a par ailleurs déjà commencé à plaider en faveur du développement des circuits de proximité en adhérant à l’automne 2016 à l’association nationale Agrilocal. La démarche n’en est qu’à ses débuts, et les performances sont encore modestes (voir encadré), mais là aussi elle laisse entrevoir des perspectives de développement et une organisation à trouver. Un producteur est venu témoigner en ce sens. Benoit Sebald est maraîcher bio dans le Brionnais, « je suis inscrit sur la plateforme Agrilocal, mais pour l’instant j’ai été démarché soit pour des petites quantités à livrer trop loin de chez moi, soit pour des quantités trop importantes que je ne pouvais pas fournir ». Et d’évoquer que la solution résiderait pour lui dans le regroupement des productions de plusieurs fournisseurs pour répondre à une même commande, « il faudrait que quelqu’un fédère un ensemble de maraîchers car il y a une réelle nécessité de s’organiser dans la filière pour mettre en relation la production et la demande ». Installé depuis 2013, Benoit Sebald entend surtout parler autour de lui de projets d’installation sur des petites surfaces, ce qui pourrait correspondre à l’attente du marché. Toutefois, il se montre prudent : « mon expérience me fait cependant dire que pour perdurer, il faut un minimum de mécanique, de personnel et de surface. Il faut également être bien conseillé et épaulé ».
La reconquête de ces filières
Dans ce même ordre d’idées, le développement du nombre de maraîchers va nécessiter aides et soutiens. L’un des premiers challenges va être de resusciter des vocations. Alors que la production maraîchère laisse entrevoir de beaux débouchés, ils sont trop peu nombreux à intégrer cette filière. L’organisation des circuits de proximité va également devoir passer par une relation de confiance réciproque. Jean-Daniel Ferrier, le conseiller maraichage pour les chambres d’agriculture de l’Ain et de la Saône-et-Loire, venu présenter la situation sur ces deux départements, prône la mise en place d’un marché à bons de commande, en remplacement des accords actuels de gré à gré. « Cela permettrait de prévoir un planning de commercialisation en amont et d’anticiper les besoins de productions du côté des maraîchers. Il faudrait également mettre en place des opérations pour inciter des achats fréquents et réguliers ».
Gérer la logistique
Par ailleurs, une étude réalisée dans l’Ain montre que les producteurs sont prêts à assurer seul la logistique pour des commandes jusqu’à 10 km, alors que dans le cadre d’une logistique gérée collectivement, ils sont prêts à rayonner jusqu’à 40 km. Car le coût du transport demeure un paramètre incontournable : à titre d’exemple, il est estimé à 11 € pour une livraison à 10 km. Pour le rentabiliser, il faut donc une commande d’une valeur marchande de 73 € minimum.
Or, l’étude montre que plus de la moitié des consultations ont une valeur de moins de 50 €. Ainsi pour contrer ces commandes à faible valeur, Jean-Daniel Ferrier préconise que les établissements « cuisinent plus de produits frais afin de regrouper les commandes et avoir une valeur minimale ». L’étude montre que lors des consultations pour les légumes, une seule proposition a été faite au client dans 51 % des commandes. Pour les fruits, c’était dans 42 % des cas. « Ces chiffres montrent que ce n’est souvent pas le prix qui fait le choix, souligne le conseiller maraichage. Développer ce type d’outil passe avant tout par les hommes : cuisinier, gestionnaire, responsable d’établissement scolaire ».
Jacques Wunschel, le directeur de Sapam, tient à se présenter comme diffuseur et non pas comme grossiste. « Nous travaillons avec une trentaine de producteurs locaux, auxquels nous récupérons tout ou partie de leur production. Grâce à une logistique optimisée, nous pouvons récupérer et livrer des petits volumes ». Il soulève cependant deux problématiques : un problème de capacité de stockage du côté de la restauration collective, « nous devons les livrer trois, quatre fois par semaine » , et une offre très, trop limitée. La demande est là.