Soja en dérobée
Cultiver du soja en dérobée derrière une culture de céréales

Nos régions permettent d'envisager, dans certaines conditions, la cuulture de soja en dérobée derrière des cultures aux récoltes précoces. Alors pourquoi ne pas se laisser tenter ? Le point avec Terres Invia.

 

 

Une culture de soja en dérobée après une céréale à paille.

Les premières moissons, celles d’orge d’hiver en particulier, pourraient démarrer vers le 20 juin pour les plus précoces dans le secteur du Val de Saône élargi. Cela offre l’opportunité d’envisager le semis d’une culture de soja en dérobée avec un réel succès moyennant le respect de quelques règles...

Semer très rapidement après la récolte du précédent I

Il est important de profiter au maximum de l’humidité résiduelle du sol après récolte du précédent pour implanter la culture. Le semis direct ou le strip-till, se prêtent bien à ce type d’implantation pour peu que la paille ait été bien gérée, de préférence enlevée. Il est également envisageable d’implanter la culture après un passage superficiel d’outil de déchaumage.

L’orge d’hiver, les pois, les oignons et certaines cultures fourragères récoltées précocement constituent des précédents favorables sur la région pour ce type de production

Il convient également d’obtenir un lit de semence bien nivelé suite à la récolte de la culture précédente pour  faciliter la récolte des gousses les plus basses du soja.

Choisir impérativement une variété très précoce, type 000

La réussite de la culture en dérobée repose sur le bon choix variétal. Dans nos régions, seules les variétés dites 000 sont adaptées à la pratique du dérobé. L’inoculation est impérative sauf à implanter la culture sur une parcelle recevant régulièrement du soja.

 Semer avant le 5 juillet

D’après des enquêtes terrain sur plusieurs campagnes et l’analyse des données météo fréquentielles, les sojas implantés au plus tard vers le 5 juillet sur les bassins de production allant de l’Alsace au nord Rhône Alpes ont toutes les chances d’arriver à maturité entre fin octobre et la première quinzaine de novembre

En terme de densité de semis on visera un peuplement de l’ordre de 550 000 plants / ha soit 600 000 à 650 000 graines semées.

Quand elle est disponible, l’irrigation envisagée dès le semis à hauteur de 20 mm environ, permet de garantir une levée régulière et rapide des plantes ainsi qu’une bonne mise en place des nodosités En cours de végétation, des passages complémentaires peuvent s’avérer nécessaires certaines années :  ils seront toujours bien valorisés.

Désherbage, choisir la simplicité

Le semis direct et le strip-till permettent de limiter les relevées d’adventices alors que le travail superficiel peut provoquer des levées d’adventices estivales. En cas de salissement, la pratique la plus simple reste l’utilisation de Pulsar 40 en poste levée, en application unique ou en fractionné.

Quel rendement ?

Une parcelle de soja en dérobée, bien implantée, propre et alimentée régulièrement en eau (pluie et/ou irrigation) est tout à fait en mesure d’atteindre un rendement correct, de l’ordre de 20 à 25 quintaux/ha et parfois plus.

Le soja est l’une des très rares espèces permettant d’envisager sous nos latitudes une seconde récolte de graines après une première récolte de rente de tout début d’été. La réussite de l’opération repose sur la rapidité et la qualité d’implantation après la récolte du précédent, combinée à une alimentation en eau suffisante tout au long du cycle, de juillet à mi-octobre. La rentabilité de l’opération repose également sur une réelle maîtrise des charges engagées. 

Hubert Hebinger et Delphine de Fornel ,Terres Inovia