Plan de relance avicole
Porter une véritable ambition !

Annoncé dès le mois de septembre 2020 par le ministre de l’Agriculture, le plan de Relance se met progressivement en place de manière concrète. Celui-ci comprend notamment un volet sur le bien-être et la biosécurité qui concerne au premier chef la filière volailles. Alors que les réflexions sont engagées en Bourgogne Franche-Comté, la section avicole de la FDSEA a invité le 15 janvier dernier les éleveurs avicoles du département à venir échanger sur le contenu de ce futur plan. Retour. 

Parmi l’ensemble des sujets compris dans le plan de Relance, deux axes concernent plus particulièrement les producteurs de volailles : le bien-être animal et la biosécurité. Pour ces deux axes, l’objectif est de renforcer la prévention des maladies animales tout en assurant l’amélioration des conditions d’élevage au regard du bien-être animal. Ces deux axes comprennent chacun un volet investissement pour un montant total en région Bourgogne Franche-Comté de 6,3 millions d’euros (98 millions d’euros au niveau national) et un axe formation, lui-même doté de 2 millions d’euros. Sur le volet bien-être animal, les projets d’investissements devront permettre d’aller au-delà de la seule réglementation. Sur le volet biosécurité, les mises aux normes pourront être prises en compte, en plus des investissements permettant d’aller au-delà de la réglementation ainsi que l’a indiqué dans sa présentation, Catherine Challan-Belval, chargée de mission viandes blanches à la chambre régionale d’agriculture. 

Un socle régional à définir rapidement…

En ce qui concerne le détail des futurs investissements éligibles, un socle national a été défini. Il appartient maintenant à chaque Conseil régional de s’en saisir pour définir le cadre d’intervention régional, qui ne pourra pas être moins-disant que le cadre national. Sur ce sujet, Louis Accary, représentant de la production avicole aux niveaux régional et national indiquait, « qu’un "bras de fer" était en cours avec la Région par rapport au futur plan de Relance ». La profession insistant pour une définition rapide du cadre d’intervention régional. De plus, au niveau professionnel, la position défendue est de doter le plan de relance d’une véritable ambition permettant de préparer l’avenir, et non d’en faire un « PCAE bis ». D’autant que si sur le volet bien-être animal, la plupart des investissements du socle national figuraient déjà dans le PCAE, en revanche sur le volet biosécurité, le socle national du plan de relance apporte une vraie plus-value avec de nouveaux investissements éligibles. La profession est donc mobilisée pour que la liste régionale soit rapidement établie et porte une réelle ambition. 

Des modalité et calendrier qui restent à préciser…

En terme de calendrier, les appels à projets devraient ouvrir dès le premier trimestre 2021. Sur ce point, Louis Accary rappelait que la profession demande une gestion « au fil de l’eau » (comme cela a été le cas en 2020 du fait de la crise Covid-19) et non pas pour une gestion via des appels à projets à date fixe. Ceci permettrait plus de souplesse et de réactivité pour les producteurs.

En ce qui concerne les conditions d’éligibilité et les engagements, il est d’ores et déjà acquis que le bénéficiaire des aides devra s’engager à rester propriétaire de son bâtiment pendant trois ans minimum, contre cinq ans pour le PCAE. De plus, en ce qui concerne le volet bien-être animal, une priorisation sera faite en faveur des projets d’élevages ouvrant un accès permanent à des espaces de plein-air ou à l’extérieur.

La visioconférence s’est conclue sur un tour de table de la situation des différentes filières notamment celles les plus touchées par la crise du Covid-19. En volailles de Bresse, la situation est particulièrement tendue en raison de la fermeture des restaurants principalement et sur l’export. Les inquiétudes sont aussi fortes par rapport au printemps à venir. Sur les autres productions, les enlèvements ont été plus tardifs, mais globalement tout est parti.  De son côté, Christophe Saunier, éleveur à Ciry-le-Noble soulignait le risque que l’influenza aviaire « mette le bazar dans les couvoirs » et donc déstabilise la production. Un point à surveiller de près, donc… Loïc Lacroix, président de la section avicole de la FDSEA indiquait en conclusion que les différentes demandes syndicales sur le plan de Relance seraient relayées rapidement par courrier auprès des parlementaires mais aussi du Conseil régional et du Conseil départemental. 

Thibault Laugâa