Station d'évaluation de Jalogny
« Tout est possible » pour Jean-Pierre Ferré

Jean-Pierre Ferré est le gérant de l’EARL des 4 Saisons à Boyer en Saône-et-Loire. Cet éleveur passionné s’est installé en 1984 avec dix vaches charolaises non inscrites au Herd Book Charolais et 30 hectares de céréales à côté de la ferme de son père, éleveur laitier. Il participera à la prochaine vente de Jalogny.

« Tout est possible » pour Jean-Pierre Ferré
PENALTY" 1er à la station de Jalogny avec un IMOCR à 122 et un record de vente à 9.000€ fils de LUCIFER

Après beaucoup d’épreuves et de changement dans son exploitation, Jean-Pierre Ferré possède à ce jour, 170 vaches charolaises inscrites au HBC et 290 ha. L’inscription était pour lui, un plus dans les années 2000 quand il a commencé l’insémination artificielle. Il est parti de la base B0 du Herd Book Charolais pour se hisser dans le livre A + en quatre générations. L’occasion pour lui de commencer à mettre des mâles en station d’évaluation à partir de 2008. « J’ai commencé à mettre des mâles en station à partir de 2008. Ça fait 14 ans que je côtoie les stations à raison d’environ quatre animaux par an. J’ai commencé à Jalogny, puis après une discussion avec Jean-Pierre Godot (président de la station de Créancey) en 2010, j’ai commencé à apporter des veaux là-bas ; S’en sont suivis Le Marault et puis Creusier », explique-t-il avec beaucoup de modestie.

Les astuces à connaître

Jean-Pierre Ferré, qui était en monte naturelle au départ, a progressivement fait passer toute sa reproduction en insémination artificielle (IA) complète en 2013. Avant, ces taureaux de monte naturelle étaient tous achetés en station. « Les premières fois, je n’avais rien pu acheter. J’ai eu besoin de comprendre le fonctionnement de ces ventes et augmenter mon budget pour miser sur la bonne génétique, celle qui m’intéressait. Au début, 3.000€ ne me suffisaient pas » reconnaît honnêtement l’éleveur. « Ça me plaisait cette ambiance alors je me suis pris au jeu. Au début, je n’avais pas assez de niveaux d’index donc je ne vendais pas très bien. Puis, quand l’IA a pris cette place importante dans mon élevage, j’ai amélioré mon niveau d’index et les ventes ont suivi ».

Jean-Pierre Ferré a donc très vite compris aussi que le niveau d’index de l’animal était une chose, mais il fallait aussi mettre les meilleurs animaux de son cheptel pour pouvoir prétendre à une vente et un acquéreur. Il s’explique : « Je me suis vraiment penché sur les index qui m’intéressaient pour faire progresser mon élevage : IFNAIS (facilité de naissance), AVEL (aptitude au vêlage), ALAIT (aptitude laitière) et IVMAT (valeur maternelle) et je me suis vite rendu compte que tout est lié, les éleveurs acheteurs cherchaient aussi ces valeurs-là. Le jour où j’ai compris, tout a suivi. Mais il faut s’y tenir et toujours proposer le meilleur ».

De multiples implications

Jean-Pierre Ferré se fait exclusivement connaître grâce à ses nombreuses ventes en station et à la section repro de Feder. Pour lui, il est important de préciser : « Il ne faut pas venir voir les veaux trop tôt chez moi car je laisse le choix avant tout aux stations et à l’organisme de sélection pour mes vaches sous contrat ». Alors pourquoi Jalogny ? Et qu’est-ce que ça implique aujourd’hui ? « J’ai toujours fait mes achats de taureaux à Jalogny et je me suis pris au jeu » commence-t-il. « Une station en Saône-et-Loire, dans le berceau de la race charolaise avec une vente à Charolles, c’est un gros coup de notoriété et un plus pour se faire connaître » poursuit-il. « On est l’exemple pour des jeunes qui veulent se lancer, il faut se tenir à un objectif mais tout est possible. C’est un travail de longue haleine mais qui en vaut le coup, aujourd’hui je vends des mâles reproducteurs à des gens qui ont seulement vu mes résultats en station ». Pour rappel, depuis trois ans, Jean-Pierre Ferré tutoie les sommets avec plusieurs Top Price et de très bonnes performances en station avec rien qu’en 2021, trois veaux qui se sont classés dans les cinq premiers de leur bande respective : 1er à Créancey et record de vente, 1er à Jalogny et record de vente, 2ème à l’UCC et 5ème au Marault.

Il aura donc fallu dix ans de travail acharné pour avoir les premières retombées économiques et la renommée d’aujourd’hui. Jean-Pierre confie : « En 10 ans, j’ai rarement ramené des animaux après la vente, et s’ils revenaient dans le mois suivant, ils étaient vendus. Le but était de vendre, même mise à prix, mais vendre ! La station est un outil très intéressant pour les personnes qui débutent, on arrive à se faire connaître et percer dans ce milieu. À deux conditions, il faut jouer le jeu et mettre ses meilleurs veaux ! ». Jean-Pierre est un éleveur motivé, passionné et grâce à l’outil station il s’est aujourd’hui créé une notoriété et un nom qui lui permet de jolies ventes hors station et section repro Feder, il a réussi son challenge qu’il tient aujourd’hui à perpétuer d’année en année, toujours avec ses meilleurs animaux.

Chloé Vergneault