Agriculture biologique Bourgogne Franche-Comté
L’aval se développe fortement

Cédric MICHELIN
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En Bourgogne Franche-Comté, l’aval de la filière bio connaît un développement rapide, comme le détaille une récente publication de la Draaf sur ce thème : les services de l’État ont dénombré une hausse de 38% des entreprises de l’aval certifiées AB entre 2015 et 2018, principalement dans les secteurs de la distribution, du lait, de la viande et de la vigne. 

 L’aval se développe fortement
La distribution a clairement accélérée sur la vente et la transformation de produits AB.

Si la dynamique de la filière biologique en Bourgogne Franche-Comté, côté production, est bien établie et a bénéficié d’un éclairage médiatique à l’occasion du salon Tech’n Bio, l’aval mérite aussi d’être étudié. C’est chose faite avec la dernière fournée de la lettre de conjoncture agricole de la Direction générale de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), parue fin décembre 2020, et consacrée à ce thème. « En Bourgogne-France-Comté en 2018, près de 950 entreprises habilitées en bio interviennent dans les secteurs de la transformation et de la distribution. Le nombre d'opérateurs de la région a fortement progressé sur la période 2015-2018. La hausse est de 38 % avec un total de 261 nouvelles sociétés qui se sont développées ou ont été agréées. Cette progression du nombre d’opérateurs aval est importante dans l’ensemble des départements, même si elle n’est pas homogène. Elle va de + 19 % dans le Territoire de Belfort à plus environ 45 % dans le Jura, l’Yonne, la Nièvre et la Côte-d’Or. Il faut néanmoins relativiser ces fortes évolutions du fait d’un nombre d’opérateurs différent selon les départements », précisent les auteurs.

La Côte d'Or en tête

On apprend ainsi que le nombre de structures de la Nièvre progresse de 44 %, mais le département ne compte que 49 établissements. La Côte-d’Or est le département le plus important avec près du quart des opérateurs aval de la région, et il contribue ainsi à plus du quart de l’évolution de ces entreprises. La Saône-et-Loire est le deuxième plus gros département (148 entreprises). Sa relativement moindre évolution (+26,4 %) la fait contribuer à seulement 15 % de l’augmentation. Au contraire le Jura, plus modeste en nombre d’entreprises, contribue à près de 17 % de la hausse grâce à sa très forte progression.
Dans cette synthèse, une partie des entreprises agréées par l’agence bio ont pu être associées à leur code d’activité Apet par différentes sources, puis regroupées par grande filière. Parmi les filières définies, la distribution concentre la moitié des entreprises de l’aval. Il s’agit de commerces de détail qui, pour un certain nombre, font également de la transformation alimentaire. C’est notamment le cas des boulangeries associées aux grandes et moyennes surfaces.


Un développement tiré par la distribution et la vigne

Sans surprise, les entreprises de l’aval liées à la transformation de la vigne viennent en deuxième position en termes de représentation. Elles comprennent les entreprises de vinification et du commerce de gros de vins. Avec près de 100 unités, elles représentent 14 % du poids total des structures de la région. Plus surprenant, les secteurs de la transformation et du commerce de gros de viande et de produits laitiers viennent ensuite, avec 7 % et 8 % des entreprises de l’aval. Les entreprises de l’aval liées aux grandes cultures (boulangerie, meunerie, brasserie...) et celles liées aux autres fabrications (chocolaterie…) représentent 5 % et 6 % des structures. En complément à ces filières, de multiples structures avec des secteurs d’activité divers sont présentes, elles sont pour la plupart peu nombreuses par code d’activité Apet. On y retrouve pêle-mêle des vendeurs sur les marchés, de la restauration rapide…
Ces secteurs se répartissent différemment selon les départements, suivant les spécificités de ces derniers. Ainsi les entreprises liées à la filière viticole tiennent une part majoritaire en Côte-d’Or, Yonne et Saône-et-Loire (entre 27 % et 49 % des entreprises de ces départements). Cette part descend à 16 % dans le Jura où, comme dans le Doubs ce sont les acteurs de la filière laitière qui prédominent avec respectivement 28 et 33 % des structures de l’aval Bio.

Des emplois en industrie de transformation carnée ou laitière

Hors métiers de la distribution, les filières liées plus directement à la transformation comptent plus de 7.000 salariés. Les industries de transformation carnées ou laitières sont les plus gros employeurs. Ainsi plus de 2.260 emplois sont recensés dans la filière lait qui est fortement présente au Nord-Est de la région. Avec plus de 2.000 emplois, l’industrie des transformateurs et conservateurs de viande se place en seconde position. À la suite de ces deux gros secteurs de transformation se retrouvent les entreprises de la filière viticole qui emploient environ 1.500 personnes malgré un nombre d'établissements plus important. La filière grandes cultures qui comprend la transformation des céréales (minoteries, boulangeries, brasseries) représente 900 emplois sur la région. En moyenne, parmi les grands secteurs, 23 % de l’emploi régional se situent dans une entreprise aval agréée en Agriculture biologique. Une part bien plus importante qu’en termes d’entreprises. Ce sont donc généralement des entreprises de grandes tailles. Toutefois, il faut prendre ces chiffres avec un certain recul car seule une partie des salariés d’une entreprise agréée peut travailler dans la filière bio. En effet, beaucoup d’entreprises produisent à la fois des produits destinés au marché Bio et au marché conventionnel.


D’après Agreste, note de conjoncture n°19 – décembre 2020