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Interprofession bétail et viandes (Interbev) : dix propositions pour la présidentielle

L’interprofession bétail et viandes (Interbev) a présenté, le 17 février à Paris, ses dix propositions pour la prochaine élection présidentielle.

Interprofession bétail et viandes (Interbev) : dix propositions pour la présidentielle

Les éleveurs de bovins veulent vivre dignement de leur métier, voir leur mode de production mieux reconnu comme un modèle vertueux, protecteur de l’environnement. Ils ne souhaitent pas, non plus être entravés par des lois ou règlements contradictoires, incohérentes tant au plan français qu’européen. « Notre modèle, c'est environ 60 ha en système herbager, avec une centaine de têtes et un actif. C’est ce qui fait qu’il est reconnu comme l’un des plus durables. Il faut donc le protéger », a déclaré Bruno Dufayet, président de la Commission Enjeux sociétaux d’Interbev. Dans son viseur plusieurs grands sujets. Tout d’abord, la réciprocité des normes tant au plan européen qu’international. Ce dossier concerne en particulier les antibiotiques que des pays tiers, notamment les États-Unis, utilisent comme activateurs de croissance, faisant apparaître des failles dans l’antibiorésistance. Interbev souhaite interdire l’importation de type de viande. Ensuite la déforestation importée : « Il faut imposer aux pays exportateurs qui n’en sont pas dotés une traçabilité de la naissance à l’abattage. Bien souvent, l’élevage constitue le premier front de la déforestation, avant l’arrivée du soja », a-t-il soutenu, évoquant le cas brésilien. De même, Interbev entend faire du bien-être animal un de ses chevaux de batailles. Saluant l’adoption du rapport de l’eurodéputé Jérémy Decerle sur ce sujet, il « faut en faire une mesure de réciprocité. Pour donner de la cohérence », a-t-il justifié et pour éviter toute distorsion de concurrence. « Nous souhaitons que plus aucun accord bilatéral ne soit validé sans ces mesures miroir », a ajouté Bruno Dufayet.

Protéger la dénomination « viande »

Interbev qui souhaite apporter « le plus d’information possible au consommateur » milite pour un affichage environnemental différent de celui de l’analyse du cycle de vie repris par Agribalyse. « Ce système n’est pas adapté à la production de nos ruminants. Il le pénalise. Ne laissons pas un mauvais calcul ruiner une belle idée », a-t-il soutenu. Bruno Dufayet souhaite « un affichage fondé sur une méthode qui tienne compte de l’ensemble des externalités » du système de production : réduction d’émissions de gaz à effet de serre, stockage carbone, préservation de la biodiversité, bien-être animal et parcimonie des produits phytosanitaires. Parmi les autres propositions qui seront soumises aux candidats qui passeront sur son stand au Salon de l’Agriculture, Interbev veut la mise en place « effective de la protection des dénominations viande », autrement dit interdire les mentions “steak de soja” ou “nuggets de boulgour” etc. Après les polémiques sur les menus végétariens dans les cantines scolaires des villes tenues par des maires écologistes, Interbev veut « le maintien de la fréquence minimale de quatre repas sur vingt de viande non hachée de bœuf, veau ou agneau en restauration scolaire », a soutenu Jean-François Guihard, président d’Interbev. Il demande aussi la mise en œuvre de moyens pour atteindre les objectifs d’approvisionnement en viande durable et de qualité en restauration collective fixés par la loi Climat et Résilience. Enfin, l’interprofession propose « la création d’un label visant à signaler les établissements qui s’approvisionnent à 100 % en viandes françaises », a indiqué Jean-François Guihard. Les candidats ne repartiront pas du Salon les mains vides.