Les brèves du 22 février 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Assurance récolte : Pacifica annonce +32 % de souscription et une baisse des primes

Le nombre d’agriculteurs ayant souscrit à une assurance récolte chez l’assureur Pacifica (Crédit Agricole Assurances) a augmenté de 32 % en 2023 par rapport à l’an passé, a annoncé le groupe en conférence de presse le 21 février. « Nous avons des premiers résultats qui sont extrêmement encourageants et qui vont dans le sens d’une meilleure assurance de la ferme France », s’est réjoui le directeur général de Crédit Agricole Assurances Philippe Dumont. Selon les chiffres arrêtés au 11 février, le nombre d’assurés a augmenté de 35 % en grandes cultures, de 16 % en viticulture, de 54 % en arboriculture et de 68 % en prairies. Ceci, alors que les exploitants ont jusqu’au 28 février inclus pour souscrire à un contrat en arboriculture et en viticulture, et jusqu’au 31 mars pour les prairies et les céréales de printemps. En outre, Pacifica a annoncé une baisse des cotisations (primes d’assurance récolte) grâce à la prise en charge par l’État des pertes catastrophiques dans le cadre de la réforme entrée en vigueur le 1er janvier. « À iso garanties (franchise, capital assuré, espèce et localisation géographique similaires, N.D.L.R.), on est sur une baisse en grandes cultures et en viticulture de l’ordre de 10 à 15 %, et en arboriculture et en prairies de l’ordre de 30 à 45 % », a indiqué le directeur du marché de l’agriculture de Pacifica Jean-Michel Geeraert. Pour autant, nombre d’assurés ont vu leur cotisation augmenter car ils ont décidé d’améliorer leur couverture assurantielle au vu de l’augmentation des cours des matières premières et de la hausse des coûts de production, a-t-il précisé.

Bien-être animal : les recommandations de l’Efsa pour les poules pondeuses et les poulets de chair

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié le 21 février deux nouveaux avis scientifiques sur les bien-être des poules pondeuses et des poulets de chair qui orienteront les futures décisions de la Commission européenne. Celle-ci doit présenter une proposition de révision de la législation de l’UE sur le bien-être animal avant la fin de l’année. Pour les poules pondeuses, il est recommandé de mettre fin à l’élevage en cage qui devrait être remplacé par des volières avec des vérandas couvertes, une litière friable (sèche, semblable à du sable) et d’autres enrichissements favorisant le confort et le comportement exploratoire. L’Efsa estime qu’il faut également encourager de nouveaux progrès dans la sélection génétique pour réduire les risques de lésions des os ou cutanées. Pour les poulets de chair, l’Efsa propose de limiter le taux de croissance à un maximum de 50 g/jour, de réduire sensiblement la densité de peuplement pour répondre aux besoins comportementaux des poulets ou encore de leur fournir un accès à un parcours extérieur couvert à 70 % de végétation. L’Efsa a déjà rendu des avis sur le transport des animaux et sur les porcs. D’autres avis sur les vaches laitières, les veaux, et les autres volailles (canards, oie, caille) sont attendus en mai.

Émissions industrielles : le secteur de l’élevage craint un impact plus important qu’annoncé

La proposition de la Commission européenne visant à élargir le champ d’application de la directive sur les émissions industrielles au secteur de l’élevage (avec un seuil de 150 UGB), est « construite sur des données de 2016 et pourrait en réalité toucher en Europe plus du triple des exploitations porcines et près du quadruple des exploitations avicoles que ce qui a été indiqué aux États membres », dénonce la Fédération nationale porcine (FNP) et la Confédération française de l’aviculture (CFA) dans un communiqué du 20 février. Selon Bruxelles, 13 % des exploitations de l’UE seraient visées par la proposition mais une récente présentation de la direction générale de l’Environnement de la Commission européenne, au sein d’un groupe de travail du Conseil, a montré que ces chiffres datent de 2016 alors que la Commission dispose de données de 2020 qui contredisent les pourcentages avancés. Selon, les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) les pourcentages passent, pour la volaille de 15 à 58 % des exploitations et pour le porc de 18 à 61 %. « En France, l’estimation de la proportion d’élevages touchés passerait en volaille de 18 à 72 % et en porc de 7 à 93 % ! », ajoutent FNP et CFA en se basant sur des estimations des instituts techniques français. Des affirmations que le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius réfute. Sur Twitter, il a répété le 21 février que la proposition de la Commission « ne couvrira pas plus d’exploitations. En fait, elle couvrira même 50000 exploitations de moins que prévu ! ». Ce texte est actuellement en discussion au sein du Conseil de l’UE et du Parlement européen, qui l’un comme l’autre réfléchissent à des moyens de préserver les exploitations (bovines principalement) familiales et bio.

 

Panier anti-inflation : Bruno Le Maire ouvre la porte à son abandon

Annoncé mi-janvier par les ministres du Commerce et de l’Économie, Olivia Grégoire et Bruno Le Maire, puis décrié tant par la FNSEA que par l’UFC-Que Choisir, le dispositif de « panier anti-inflation » pourrait finalement ne pas voir le jour. Alors que son lancement était attendu pour le mois de mars, Bruno Le Maire a laissé la porte ouverte à un abandon, dans un entretien à BFM TV, le 20 février. « Ce sera ce que les distributeurs trouveront de plus utile et de plus efficace », a-t-il déclaré, quelques jours avant des discussions sur l’inflation alimentaire avec les distributeurs. Et d’ajouter : « Je ne sais pas si ce sera un panier-anti inflation ». Pour l’heure, seuls Lidl et Super U avaient mis en place le dispositif. « J’ai fixé le 15 mars comme date limite pour trouver ensemble une solution opérationnelle sur cette augmentation des prix alimentaires », a précisé Bruno Le Maire. En conférence de presse le lendemain, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert s’est « réjouie » que le panier anti-inflation ait été rejeté, y compris par la distribution », revendiquant « d’y avoir contribué », notamment au travers d’une lettre ouverte adressée le 9 février aux dirigeants de Carrefour. Le syndicat majoritaire continue de pousser pour la mise en place d’un chèque alimentaire à l’attention des foyers les plus pauvres.

 

Pac : Agriculture Stratégies appelle à une nouvelle réforme sans attendre 2027

Le think tank Agriculture Stratégies propose, dans une analyse qu’il vient de publier, de lancer un processus exceptionnel de réforme de la Pac sans attendre 2027. « Alors que la position européenne apparaît comme de plus en plus fragile face aux efforts que consacrent les autres grands pays producteurs pour soutenir leur agriculture et le secteur agroalimentaire », Agriculture Stratégies préconise de mettre en place une politique agricole et alimentaire commune (PAAC) comprenant (comme le font les États-Unis depuis des années) « une aide alimentaire qui constituerait une nouvelle branche sociale ayant aussi la vertu de soutenir la demande intérieure et de favoriser de ce fait les productions communautaires de qualité ». Prenant, là encore, exemple sur le modèle américain, Agriculture Stratégies plaide aussi pour qu’une part importante du budget du premier pilier de cette PAAC « soit redéployée vers des outils de gestion des marchés agricoles et des revenus des producteurs, selon une logique contracyclique », outils déclenchés lorsque le prix de marché passe sous un prix d’équilibre tenant compte de l’évolution des prix mondiaux et de coûts de production internes.

 

Itab : une plainte sera déposée, Greenpeace quitte le conseil d’administration

Suite au courrier anonyme envoyé début décembre critiquant la gestion de l’Itab, le conseil d’administration a décidé lors d’une séance le 7 février « d’engager une procédure pour déposer plainte avec constitution de partie civile pour diffamation ». « Les démarches seront prochainement engagées par l’avocat de l’Itab auprès de la justice afin de faire toute la lumière sur cet acte malveillant », indique un communiqué de presse. Selon les informations d’Agra Presse, Greenpeace a quitté le conseil d’administration de l’Itab deux semaines après cette réunion. Le départ, expliquent les représentantes en réponse à nos sollicitations, est l’aboutissement « d’une succession d’incompréhensions et de désaccords, en particulier concernant la gouvernance de l’Itab ». Alors que le Planet score devrait devenir indépendant de l’institut technique de la bio, ces salariées de l’ONG se disent également « inquiètes quant à des risques de conflit d’intérêts en ce qui concerne la future exploitation commerciale ». « Nous souhaitons sincèrement le meilleur pour l’avenir de la structure et nous poursuivrons en parallèle au sein de Greenpeace notre engagement pour la défense de l’agriculture biologique », assure-t-on au sein de l’ONG.

 

Lobbying : des associations dénoncent Phyteis auprès des instances de déontologie

L’estimation par Phyteis (fabricants de pesticides, ex-UIPP) du nombre d’emplois mis en péril par l’interdiction d’exportation des pesticides interdits « aurait été délibérément erronée » afin de « tromper » les politiques, dénoncent quatre associations dans un communiqué du 21 février. Foodwatch, les Amis de la terre, Transparency international et l’institut Veblen s’appuient sur un article paru sur le site de Mediapart. Selon le journal d’enquête, les dix-neuf sites listés par Phyteis emploient à eux tous 2900 emplois, soit plus de 93 % des emplois estimés comme menacés. Affirmer que 2700 emplois étaient en jeu serait alors un manquement aux obligations déontologiques de Phyteis puisque « la production de substance interdite dans l’UE ne constituait qu’une part minoritaire de l’activité économique des sites ». Or ce nombre d’emplois, rappellent les associations, a été déterminant pour obtenir le report de trois ans de la mesure dans la loi Pacte, tant au Sénat qu’à l’Assemblée. Les associations ont l’intention de porter ces faits à connaissance « de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), du déontologue de l’Assemblée nationale et du Comité de déontologie parlementaire du Sénat ». Dans un communiqué du 21 février, Phyteis rejette en bloc ces accusations « particulièrement graves », estimant que les craintes des industriels « étaient alors et demeurent pleinement légitimes et fondées ».

 

Phytos : à la FNSEA, le S-métolachlore relance le dossier de la gouvernance des AMM

À l’occasion d’une conférence de presse le 21 février, la présidente de la FNSEA est revenue sur la récente annonce de l’Anses d’engager une procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques » contenant du S-métolachlore. C’est un des sujets que Christiane Lambert souhaite évoquer avec Emmanuel Macron, qu’elle doit rencontrer le 22 février, puis le 25 lors de l’inauguration du Salon de l’agriculture. « Nous voulons avoir une discussion sur le rôle de l’Anses », a-t-elle prévenu. La FNSEA souhaite revenir sur la décision prise en 2015 par l’ex-ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll de transférer à l’Anses la compétence de la délivrance, de la modification et du retrait des autorisations de mise sur le marché (AMM) des pesticides ; elle était auparavant du ressort de la DGAL (ministère de l’Agriculture). La FNSEA plaide pour que cette compétence relève d’une « décision politique », et s’inquiète notamment d’une interdiction qui ne concernerait que la France et pas ses concurrents européens. Elle souligne que le S-métolachlore est en cours d’instruction au niveau européen dans le cadre de la procédure de renouvellement d’approbation. « Si l’Anses sort une étude, en l’absence d’étude de l’Efsa, il est hors de question que cela s’applique en France avant le reste de l’Union européenne », plaide Christiane Lambert.

 

Syndicalisme : la FNSEA va lancer une pétition sur la « souveraineté alimentaire »

À l’occasion d’une conférence de presse le 21 février, la FNSEA annonce qu’elle lancera en fin de semaine une pétition intitulée « Liquidation totale ! Tout va disparaître / Je veux consommer français ». L’opération est destinée à alerter l’opinion publique sur un ensemble de facteurs concourant à l’affaiblissement de la production agricole française et de la « souveraineté alimentaire ». Et de citer l’interdiction des néonicotinoïdes et du diméthoate, les accords de libre-échange ou l’explosion des prix de l’énergie. Le syndicat majoritaire mettra cette pétition en ligne pendant la durée du Salon et vise 100 000 signataires. Plus généralement, durant cette édition, la FNSEA souhaite mettre en avant les sujets de la compétitivité de la ferme France, mais aussi de l’attractivité des métiers agricoles. « Nous avons une vraie question de recrutement », a expliqué sa présidente, Christiane Lambert. Et d’évoquer l’importance pour le syndicat de soutenir un large panel de candidats à l’installation. « Il faut être respectueux des envies et des idées des nouveaux arrivants. » En effet, souligne-t-elle, « c’est le nombre d’installations d’aujourd’hui qui déterminera demain la configuration de l’agriculture dans les territoires », citant notamment les politiques menées par le passé dans les zones intermédiaires comme exemple à ne pas suivre.

 

Syndicalisme : le président de la CR Corse devant le tribunal pour des dégradations

« Le mépris des politiques à l’égard des agriculteurs fait monter la pression sur le terrain », a déclaré la Coordination rurale (CR) dans un communiqué de presse du 21 février, en évoquant la comparution le jour même de Cyril Caria, président de la CR Corse, devant le tribunal de Bastia aux côtés de cinq autres syndicalistes à la suite de dégradations commises dans les locaux de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) en mars 2022. Pour rappel, « des vitres y auraient été brisées, et du matériel de balisage maritime jeté par les fenêtres », alors qu’une cinquantaine d’agriculteurs bloquaient le dépôt pétrolier de Lucciana, à l’initiative des Jeunes Agriculteurs de Haute-Corse. En cause, la flambée du coût du gazole non-routier (GNR) après l’entrée des chars russes en Ukraine, rappelle France 3 Régions. « Pour quelques vitres cassées […] plusieurs syndicalistes ont été traités comme de vrais criminels », s’émeut la CR. « Nous n’incitons pas nos adhérents à avoir recours à la violence lors de leurs actions, mais force est de constater que les agriculteurs sont excédés, à juste titre, et qu’il est de plus en plus difficile de maîtriser leur colère au vu du mépris des politiques », soutient Véronique Le Floc’h, présidente nationale de la CR.

 

Accès à l’eau : manifestation FDSEA/JA dans les Landes, « mesures conservatoires » annoncées

Un millier d’agriculteurs ont défilé le 21 février en direction de la préfecture des Landes à Mont-de-Marsan (Nouvelle-Aquitaine) afin de « défendre le maintien de leurs droits de prélèvements pour l’irrigation et la construction d’ouvrages de stockage d’eau », a rapporté l’AFP. Venus de quatre départements du Sud-Ouest (Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques, Gers et Landes), les manifestants ont répondu à l’appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs. Selon les deux syndicats, la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) aurait transmis à l’Autorité environnementale « une version non amendée de l’Autorisation unique pluriannuelle (AUP) », leur permettant de pomper 1 800 m³/ha d’eau. « L’avis tant attendu est tombé : négatif, critique et catastrophique pour notre projet », s’alarment-ils dans un communiqué. « Il y a une ambiance négative autour de l’eau, ce sera bientôt un péché d’irriguer », a déclaré devant les manifestants François Lesparre, président de la FDSEA 40, alors qu’une délégation était reçue par la préfète des Landes. Au sortir de la réunion, la délégation a indiqué que des « mesures conservatoires » avaient été annoncées pour deux ans, en attendant qu’un accord pérenne sur la gestion de l’eau dans le bassin de l’Adour soit trouvé. Sollicitée par l’AFP, la préfecture n’a pas souhaité faire de commentaire. La manifestation intervient alors que la France traverse un épisode de sécheresse hivernale « préoccupante », selon Météo-France (voir notre fil du 20 février).

 

Climat/élevage : I4CE chiffre les leviers d’accompagnement de la réduction de l’élevage

Deux études publiées le 21 février par le cercle de réflexion I4CE (ici et ici) dessinent de nouvelles pistes pour accompagner la réduction de l’élevage du champ à l’assiette. Au-delà de la baisse déjà constatée, « tous les scénarios visant à atteindre nos objectifs climatiques supposent une réduction de l’élevage », rappelle Lucile Rogissart, cheffe de projet agriculture et alimentation. Face à des réductions atteignant entre 10 et 40 % selon les auteurs et filières, l’institut estime que près de 1,7 Md€ de bâtiments et 2,7 Md€ de matériel seraient à risque de devenir des actifs « échoués », c’est-à-dire sans vente ou reconversion possible. « Les ordres de grandeur sont conséquents à l’échelle individuelle, mais ne sont pas ingérables à l’échelle nationale », plaide Claudine Foucherot, directrice du programme agriculture et forêts d’I4CE. En répartissant les pertes sur une dizaine d’années, ces actifs devenus inutiles représenteraient un coût de près de 500 M€ au total selon I4CE. Les experts recommandent au passage d’intégrer ce sujet dans la future loi d’orientation « pour ne pas rater les départs ». Parallèlement, côté consommateurs, I4CE plaide pour réduire l’offre toutes viandes confondues en restauration hors domicile et distribution, ainsi qu’en faveur d’une hausse de la TVA sur les produits carnés.

 

Bovins viande : malgré la hausse, les prix ne couvrent pas les coûts de production (FNB)

Quelle que soit la catégorie de bovins viande, la hausse des prix payés aux producteurs en 2022 ne compense la flambée des coûts de production : c’est ce que montre une série de graphiques publiés par la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) le 15 février sur Twitter. Depuis juin 2018, les cotations moyennes FranceAgriMer sont toujours restées inférieures aux prix de revient des producteurs calculés par l’Idele (Institut de l’élevage), que ce soit pour les broutards, les génisses, les jeunes bovins ou les vaches allaitantes. Entre décembre 2021 et décembre 2022, cet écart tend à se réduire, passant de 1,08 €/kg à 0,76 €/kg pour les vaches allaitantes, par exemple. La hausse des prix de la viande s’explique principalement par l’accélération de la décapitalisation, qui se traduit par un manque d’animaux à abattre. Quant à la flambée des coûts de production, elle s’inscrit dans le contexte inflationniste de la guerre en Ukraine. Mis à jour début février par l’Idele, les indicateurs interprofessionnels de coût de revient ont tous gagné 15 % en un an. Pour le deuxième semestre 2022, ils s’étalent entre 4,05 €/kg pour les broutards et 6,12 €/kg pour les vaches de races à viande.

 

Lait : une start-up dévoile des conteneurs de transformation à la ferme, automatisés

Fondée en 2020, la jeune entreprise grenobloise Fairme a annoncé, à l’occasion d’une conférence de presse le 21 février, avoir conçu un atelier de transformation laitière à la ferme, multi-produits et automatisé. « Après deux années et demie de recherche, nous sommes fiers de présenter notre prototype pour la première fois au Salon international de l’agriculture 2023 », s’est réjoui Loïc Lecerf, fondateur du projet. Installé sur une parcelle louée à Fairme par un éleveur laitier, l’atelier se présente « sous la forme d’un cabanon de la taille d’un conteneur maritime ». Directement branché à la salle de traite, il transforme le lait cru en différents produits laitiers à la demande du consommateur via une application web. « Nous pouvons transformer jusqu’à 1000 litres par jour, mais l’idée est de rendre viables des exploitations plus petites, ayant entre 30 et 60 vaches », soutient Loïc Lecerf. Et d’ajouter que « l’éleveur ne prend aucun risque financier ». Responsable de la fabrication et de la vente des produits, Fairme rémunère le lait « entre 1,5 et 2 fois » le prix du marché. « Cela nous permet d’avoir des exigences au niveau du cahier des charges », souligne Loïc Lecerf, qui demande que l’alimentation des bovins soit biologique et axée sur le pâturage. La commercialisation des produits Fairme devrait débuter en avril, au sein d’une ferme située dans le Vercors, puis d’une autre située en région parisienne à l’été 2023. D’ici 2025, l’entreprise grenobloise espère toucher 1 M d’utilisateurs.

 

Engrais organiques : Stéphanie Tiprez nommée directrice de l’Afaïa

L’Afaïa, syndicat de la filière des fertilisants et intrants d’origine organique, a annoncé la nomination de Stéphanie Tiprez en tant que directrice dans un communiqué de presse du 17 février. Elle aura pour objectif de « poursuivre la croissance et la professionnalisation du syndicat pour en faire l’acteur de référence du secteur des fertilisants d’origine organiques », soutient le communiqué. Après avoir exercé le poste de chef de projet normalisation chez Afnor pendant douze ans, Stéphanie Tiprez a rejoint l’Afaïa en tant que chargée de mission en 2020 avant d’être nommée directrice adjointe du syndicat en septembre 2022. Stéphanie Tiprez prend la suite de Laurent Largant, directeur du syndicat pendant quatorze ans.

Les brèves du 22 février 2023