GIE Synergie Charolais
Une magnifique vente pour le GIE Synergie Charolais !

Marc Labille
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Vendredi dernier à Charolles, le GIE Synergie Charolais Station de Jalogny a connu l’une des meilleures ventes de son histoire avec 94% des veaux vendus et une moyenne de prix en hausse de + 600 €. 

Une magnifique vente pour le GIE Synergie Charolais !
67 des 71 veaux présentés aux enchères ont trouvé preneurs au prix moyen de 4.180 €. Seulement 4 animaux ont été adjugé à la mise à prix.

Avec 67 veaux adjugés aux enchères sur 71, le GIE Synergie Charolais a vécu l’une des plus belles ventes de l’histoire de la station de Jalogny. 94 % des jeunes reproducteurs ont ainsi trouvé preneurs aux enchères, laissant seulement quatre malheureux invendus ! Comme en atteste un tel succès, la demande était bien là et elle s’est logiquement ressentie sur les prix. La moyenne de la vente atteint 4.180 € soit 600 € de plus qu’en 2022. Alors que le GIE avait fait le choix de revaloriser la mise à prix de + 200 €, seulement quatre veaux sont partis à ce prix plancher. La moitié a été adjugée entre 3.000 et 4.000 € tandis qu’une trentaine d’animaux ont atteint plus de 4.000 € dont onze ont dépassé 5.000 €. Six de ces veaux ont passé la barre de 6.000 € avec un record à 10.600 (lire encadré).

Six pays et 17 départements

Avec 26 animaux en partance pour l’export, les étrangers ont indiscutablement fait monter ces enchères. Les Tchèques en tête avec 12 veaux achetés. Suivent les Slovènes avec sept achats puis les Hongrois acquéreurs de trois animaux. L’Allemagne s’est emparée de deux veaux dont le record de la vente et l’Espagne figurait aussi parmi les acquéreurs avec deux veaux aussi. Mais si les étrangers ont été remarqués, les Français ont bien résisté en parvenant à acquérir quelques-uns des tout meilleurs veaux. C’est le cas de l’EARL Vincent Sébastien qui a acquis pour 7.000 € Truffaut, un veau sans corne né à l’EARL Jardin (03), de souches de monte naturelle et qui était indexé à 107 d’IMOCR. Une vingtaine de veaux feront carrière en Saône-et-Loire tandis que les autres ont rejoint 16 départements différents pour des destinations parfois éloignées du berceau de race (Haute-Garonne, Hautes-Alpes, Somme, Alsace, Deux-Sèvres, Lozère…). Une diaspora qui confirme bien le rayonnement de la station saône-et-loirienne.

Bon accueil pour la vente d’embryons

L’autre réussite de cet évènement a été le succès de la toute nouvelle vente d’embryons. Les 4 lots mis aux enchères ont trouvé preneurs à des prix compris entre 740 et 1.800 €. Trois de ces lots ont été adjugés à Simon Génétic et deux autres ont été achetés par des éleveurs : le Gaec de Montauloup de Blanzy et le Gaec Lamarre Benoit et Laetitia de Reclesne. À noter aussi l’essor de la vente en ligne qui se confirme, pour des acheteurs étrangers mais aussi français.

Au soir de cette vente, les organisateurs pouvaient être heureux de clore l’une des plus belles éditions de ces dernières années. Un succès qui promettait d’ores et déjà de nombreux candidats pour le recrutement de la prochaine campagne. Boosté par le prix des broutards et de la viande, l’achat de reproducteurs profite d’une embellie qui s’est exprimée dans le taux de vente et la moyenne de prix. Des tarifs revalorisés en adéquation avec toutes les garanties procurées par l’outil station « pression de sélection, génotypage, spermatogenèse… », énumère Didier Giraud, le président du GIE. Des niveaux de prix qui satisfont les naisseurs, tout en montrant l’intérêt croissant des éleveurs pour une certaine génétique.

Le métier d’éleveur change…

Car le succès commercial de ce millésime 2022-2023, qui faisait la part belle aux profils sans corne et vêlage facile, met en lumière une attente nouvelle de la part des acheteurs. « Cela nous alerte sur le fait que le métier et les éleveurs changent, comme le reste de la société en fait, en particulier vis-à-vis de la valeur travail. Les jeunes qui s’installent aujourd’hui veulent bien être éleveurs, mais qu’à certaines conditions. La station doit s’adapter à cela et à tous les problèmes de main-d’œuvre actuels. D’où le sans corne, les qualités maternelles (aptitude au vêlage, aptitude laitière, facilité de naissance…). Lors de la vente, certains acheteurs ont coché sur leurs catalogues les résultats de génotypages, les intervalles vêlage vêlage… comme quoi ils sont plus sensibilisés à ces critères technico-économiques », conclut Didier Giraud.

 

 

Jean-François Loreau : « c’est ma meilleure vente ! »
Sicilien P, record de la vente à 10.600 €, adjugé à un éleveur allemand (à gauche) qui avait fait le déplacement.

Jean-François Loreau : « c’est ma meilleure vente ! »

L’animal qui a remporté la plus haute enchère de la vente est Sicilien P, un veau du 24 octobre né chez Jean-François Loreau à Saint-Marcelin-de-Cray. Visiblement très disputé, ce futur taureau a été adjugé 10.600 € à un éleveur allemand. Porteur du gène sans corne et recommandé pour les qualités maternelles (AVel, ALait), c’est un veau de station très complet et très homogène avec des index de valeur génétique en station tous favorables pour une note de synthèse (IMOCR) de 105. Bien indexé aussi au niveau génomique et présentant un joli développement musculaire, il a réalisé un excellent GMQ de station proche de 1.900 grammes par jour pour un poids vif final de 739 kg. Fils d’Octogone P, il a pour mère une fille de Grifondor ce qui lui confère une certaine originalité dans ses origines, faisait valoir son naisseur. Des qualités qui n’ont pas échappé à son acheteur allemand qui « prenait des renseignements sur la mère depuis quinze jours », confie Jean-François Loreau. « C’est ma meilleure vente ! », annonce l’éleveur tout sourire. Fidèle à la station de Jalogny depuis dix ans, Jean-François Loreau s’est installé sur la ferme de ses parents en 2000 après avoir exercé pendant 15 ans en tant que technicien génétique au centre de Montrond-les-Bains (42). Pour la reproduction de son cheptel, ce sélectionneur averti exploite beaucoup les lignées d’insémination, mais, dans un souci d’ouverture, il sait utiliser aussi des semences de taureaux diversifiés, par exemple de Simon Génétic ou encore de monte naturelle, explique-t-il. Dans son troupeau, Jean-François Loreau développe le caractère sans corne depuis plusieurs années. Il vend ainsi des mâles et des femelles porteuses de ce gène de plus en plus demandé par la clientèle.