EXCLU WEB / Alimentation animale : Porcs et volailles dans le rouge

Selon Agreste, les prix de vente des porcs et des volailles ne couvrent pas la hausse des coûts de l’alimentation. Les producteurs de bovins viande et bovins lait s’en sortent mieux.

EXCLU WEB / Alimentation animale : Porcs et volailles dans le rouge

Une étude du ministère de l’Agriculture leur donne raison : les aviculteurs sont bien confrontés à un mur de charges. En janvier dernier, les prix à la production auraient dû progresser de 11,2 % par rapport à leur niveau de l’année passée pour compenser la hausse du coût de l’alimentation (+16,1 %). Car la part des charges de l’alimentation dans la valeur du produit brut des exploitations d’élevage avicole a atteint 69,8 % en 2021. Or dans les faits, les prix payés aux aviculteurs n’ont progressé que de 5,4 % sur un an. Ce taux de 11,2 % est « le prix à la production qui aurait compensé la variation du prix de l’aliment par rapport à l’année précédente, toutes charges égales par ailleurs », explique Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture. Cet indice conjoncturel pertinent n’avait pas été réactualisé depuis un an. Mais en ce début d’année, la flambée des prix de l’alimentation animale a motivé Agreste pour le republier. Outre la filière avicole, ce service a également passé en revue les prix de compensation en production porcine, bovins lait et bovins viande. En production porcine, l’effet ciseau prix-charges détériore fortement les marges des éleveurs. En janvier 2022, le prix de compensation du coût de l’aliment aurait dû augmenter de 11,6 % pour couvrir l’augmentation des prix de l’aliment (+18 %). Or le prix de vente des animaux n’a augmenté que de 2,1 %.

Les filières bovines en meilleure posture

Pour les producteurs de bovins viande et pour les éleveurs laitiers, la conjoncture économique leur a été plus favorable. Il faut aussi souligner que la part des charges d’alimentation dans la valeur du produit brut des exploitations spécialisées n’est que de 24 %. Aussi, une hausse du prix du lait de 3,2 % sur un an aurait suffi pour compenser l’augmentation du coût de l’aliment. Or le prix du lait à la production a crû de 13,4 % et a dépassé la hausse du coût de l’aliment (13,2 %). Mais au cours des cinq premiers mois de l’année passée, les éleveurs ont vu leurs marges fondre car les hausses des prix à la production étaient inférieures au prix de compensation du coût de l’aliment.

En production bovins viande, le prix de compensation du coût de l’aliment (+3,5 % sur un an) a augmenté de 1,6 point sur un an. En février 2021, ce prix de compensation n’avait crû que de 1,9 % sur douze mois. Mais les éleveurs de bovins viande ont pu vendre leurs animaux à des prix (sur un an, + 17,7 % en février 2022) qui compensaient allègrement la croissance des coûts de l’aliment (+14,4 %).