Colloque Arvalis
Le désherbage, un incontournable à bien maîtriser

Propos recueillis par Berty Robert
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C’est dans une parcelle du Gaec de la Sans-Fonds, à Corcelles-lès-Cîteaux, en Côte-d’Or, qu’un colloque Objectif cultures propres va se tenir le 11 mai. Une journée qui permettra d’aborder de manière très concrète le désherbage et la lutte contre les adventices dans toutes leurs dimensions. Diane Chavassieux, ingénieure Bourgogne-Franche-Comté (BFC) chez Arvalis, détaille le programme.

Le désherbage, un incontournable à bien maîtriser
Sur cette vue aérienne de la parcelle sur laquelle se tiendra le colloque du 11 mai apparaissent clairement les bandes permettant d'établir des comparaisons entre différents modes de lutte contre les mauvaises herbes.

Pourquoi avoir choisi cette thématique du désherbage ?

Diane Chavassieux : Avec nos quatre partenaires (Terres inovia, Alliance BFC, Chambre d’agriculture de Côte-d’Or et Chambre d’agriculture régionale BFC) c’est la première fois que nous organisons un tel colloque, financé par la Région Bourgogne-Franche-Comté et l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. S’intéresser au désherbage est particulièrement nécessaire aujourd’hui. Pour les agriculteurs, la gestion des adventices est le problème n°1. On l’a constaté, ces dernières années, avec des parcelles de plus en plus « sales », même chez les agriculteurs pointus techniquement, chez qui nous avons des essais. Nous ne sommes pas dans une impasse, mais les choses deviennent plus compliquées à gérer. Tout ceci s’inscrit dans un contexte de restriction du recours aux produits phyto et, de ce fait, l’utilisation d’autres leviers, qu’il faut combiner car, pris isolément, ils sont moins efficaces, réclame de la pédagogie, de la communication, auprès du monde agricole.

 

Pour les agriculteurs, il devient donc impératif d’avoir une meilleure maîtrise de ces pratiques ?

D.C. : Certains agriculteurs se sentent démunis par rapport à ces situations. Le manque de solutions et les effets du changement climatique réduisent, de fait, les choix de cultures qui s’offrent aux cultivateurs, pour intégrer dans leurs rotations. La diminution des surfaces en colza a également entraîné une réflexion sur ces problématiques. Le désherbage est une thématique centrale dans tout ce que les agriculteurs doivent prendre en compte : questions sociétales, environnementales, économiques…

 

Comment est né ce colloque ?

D.C. : L’idée a émergé en mai 2022, a la suite d’une rencontre entre Arvalis et la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Elle a débouché sur le constat de la nécessité de faire une communication collective, à l’échelle de la Région BFC. C’est pourquoi nous avons proposé le projet à Alliance BFC (Dijon Céréales, Terre Comtoise, Bourgogne du Sud) et à Terres Inovia qui ont tout de suite dit oui. Pour le colloque, nous nous appuyons également sur le groupe Objectif cultures propres (OCP) (*), constitué en 2017 et qui a produit des documents écrits sur cette problématique. Ils seront présents le 11 mai.

 

Concrètement, que pourra-t-on voir à Corcelles-lès-Cîteaux ?

D.C. : Des bandes de démonstrations seront présentées. L’idée est de montrer des choses très visuelles et de permettre la mise en place des leviers (décalage de date de semis sur du blé, passage de désherbage mécanique, comparaisons avec des modalités de désherbage plus classiques…). Il s’agira aussi de voir si certaines combinaisons de leviers sont pertinentes. Par ailleurs, nous aurons un parcours pédagogique avec des parcelles de 12 mètres par 12, dans l’idée d’illustrer des rotations (par exemple, du blé suivi d’une Cive et d’un tournesol, ou bien du maïs et du tournesol, ou encore une rotation plus classique avec des céréales d’hiver). L’objectif, c’est de montrer les résultats obtenus et d’illustrer ce que pourrait donner l’effet des rotations sur le « salissement ».

 

On annonce également un village des innovations et un Forum au champ ?

D.C. : Dans le village des innovations, nous aurons du matériel, avec des solutions déjà opérationnelles. Nous devrions avoir un robot désherbeur. On y traitera également de thématiques comme les vivaces, que nous n’avons pas sur les parcelles. On y abordera la biologie des adventices, afin de mieux connaître leur évolution dans leur période de levée. L’Inrae, qui travaille sur ces questions, sera présente. On y parlera par ailleurs des impacts sanitaires avec des plantes invasives ou toxiques (ambroisie, datura, ergot…) La partie Forum au champ permettra aux agriculteurs d’échanger entre-eux sur les freins au changement, sur les difficultés pour appliquer certains leviers, sur les blocages… Des agriculteurs montreront comment ils ont franchi un pas pour opérer des changements dans leurs systèmes.

(*)Le groupe OCP est constitué de : Soufflet Agriculture, Axéréal, Bourgogne du Sud, Seineyonne, SAS Bresson, Terre Comtoise, Interval, SAS Ruze, les Chambres d’agriculture 58, 71, 89, 25, 39, 70, 90, Agronov et Inrae.

Des vidéos pour découvrir le colloque

Depuis le 11 avril, plusieurs vidéos sont à découvrir en ligne, à propos du colloque OCP du 11 mai. Pour les visionner, utilisez le lien suivant : https://vimeo.com/user/94554352/folder/15681037 

Pour vous inscrire et participer au colloque, passez par le lien suivant : https://my.weezevent.com/OCP2023