Si les intempéries ont perturbé la mise en place de nouvelles plantations, Pierre-Marie Guillaume, le président du syndicat des pépiniéristes de la région Centre-Est, se veut rassurant.
Le dérèglement climatique bouscule tous les maillons de la filière, plantations comprises. Quand ce n’est pas la sécheresse comme l’an passé, c’est l’humidité qui complique tout, alors qu’en cet exercice 2024, la dynamique de plantations s’annonçait plutôt bonne, pour tous les principaux cépages de la région.
Les pluies qui se sont abattues au printemps ont en effet perturbé les choses, notamment pour les repiquages. « On n’a pas pu faire autant de trous qu’on voulait et avec la végétation qui avance très vite, c’est un peu l’effet ciseau. Du coup, certains domaines ont peu commandé », commente le pépiniériste de Haute-Saône.
Pour autant, la situation des plantations nouvelles ne sera pas impactée. « Il n’y a aucun motif de reporter la plantation, insiste-t-il, la terre va sécher, se réchauffer. Et il n’y a aucune raison de se précipiter, il ne faut pas toucher le sol avant que le terrain soit ressuyé. Il ne faut pas se dépêcher au risque de faire des bêtises ».
Jusqu’à fin mai
Et de poursuivre. « On conserve les plants au froid, donc il n’y a aucun risque qu’ils ne s’abîment. Et puis, contrairement à l’an passé où il était tombé à peine 40 mm d’eau au printemps, cette année, il y a des réserves d’eau suffisantes. On peut attendre jusqu’à fin mai pour planter ». Une invitation à la patience donc.
Le professionnel avertit par ailleurs sur le risque d’asphyxie racinaire, notamment dans les terrains les plus argileux. Les vignerons devront faire preuve de maîtrise technique dans la préparation du terrain. « Il faut à tout prix améliorer la structure du sol pour faire rentrer de l’oxygène, éviter de faire des semelles, des gros blocs d’argile ». Et après la plantation, la solution, c’est : « griffer ! Passer 1, 2, 3… 5 fois si nécessaire avec les dents pour descendre à 20 ou 25 cm et réchauffer et faire respirer le sol en profondeur », explique le président du syndicat.
Les pépiniéristes ne devraient pas souffrir de manque de plants cette année. Avec les reports de repiquage à l’an prochain, il y a suffisamment de stock.
Rendez-vous le 26 avril à 9 heures. Journée technique à la pépinière Guillaume (Charcenne, Haute-Saône). Deux sujets au menu : l’arrivée des nouvelles variétés et l’adaptation au changement climatique avec dégustation de micro vinifications.