Confessions
La vie, l’amour, la mort

Régis Gaillard
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Avec son roman Confessions, Bernard Sportès livre une œuvre atypique qui aborde une foultitude de sujets. Avec, en guise de fil rouge, la mort. L’occasion, en parcourant les pages, de faire sa propre introspection quant à sa vie, ses principes et sa fin.

La vie, l’amour, la mort

La forme est assumée et réellement originale. Directement, le lecteur est plongé dans un univers plutôt sombre. Et de découvrir, au cœur de la région mâconnaise, trois personnages centraux qui racontent à trois personnes différentes certes la même soirée qui a bouleversé leur vie des années auparavant mais avec un angle totalement personnel. Un évènement douloureux qui revient à la surface alors qu’un autre, tellement plus heureux, vient de survenir : une naissance. Au fil des pages, on s’immisce dans la vie de six personnages très divers, liés par la mort d’un septième. Pas de héros ici mais des personnages avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs interrogations et leur courage.

Sujets éminemment contemporains

Au fil des pages de ce livre publié aux éditions Héracliet (19 €), plusieurs sujets s’entremêlent et s’entrechoquent. De la foi à l’homosexualité en passant par la prostitution, l’abandon, l’adoption, les violences familiales, les relations de couple, la foi ou encore la paternité, sont abordés des problématiques qui nous parlent et, parfois, nous dérangent. Néanmoins, deux thèmes prédominent. D’une part, le Kairos, ce terme grec qui signifie la saisie de l’opportunité, permet de mettre en avant le fait, qu’à certains moments de notre existence, il faut saisir le bon moment. D’autre part, la mort. Une mort qui est loin d’avoir la même signification pour tous. S’agit-il d’une fin ? D’un début ? D’un recommencement ? Et comment la vivre ? Seul ou accompagné ? Choisie ou subite ? L’introspection est inévitable et peut, parfois, être dérangeante en remettant en cause quelques certitudes.

La seconde partie du roman laisse place à un original dialogue philosophique entre deux des personnages qui se croisent des années plus tard. Une excellente manière, pour l’auteur, Bernard Sportès, de livrer sa vision de médecin, spectateur privilégié. Lui qui, formé en soins palliatifs, accompagne depuis longtemps ses patients jusqu’au bord de l’horizon. Son approche, où dialoguent en permanence expérience et réflexion, tente d’éviter les écueils de l’émotivité comme des a priori sectaires.