Les brèves du 22 mai 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 22 mai 2023

Les brèves du 22 mai 2023

Climat : Borne présente lundi son plan de réduction des émissions pour la France

La Première ministre Élisabeth Borne doit dévoiler le 22 mai son plan d’actions pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France, et demander « à tout le monde de faire sa part », des particuliers aux gros pollueurs. Matignon a indiqué le 20 mai que la cheffe du gouvernement allait présider lundi une réunion de travail du Conseil national de la transition écologique, une instance de dialogue réunissant ONG, syndicats, patronat, parlementaires… « L’objectif […] sera de faire un point d’étape sur l’avancement de la planification écologique, dont la Première ministre est en charge ». Plus précisément, selon une source à Matignon, Mme Borne présentera le « plan d’actions » du gouvernement pour réduire les émissions secteur par secteur (industrie, transport, bâtiments, agriculture, énergie, déchets). L’annonce interviendra une dizaine de jours après que, dans l’affaire dite de Grande-Synthe, le Conseil d’État a demandé au gouvernement de « prendre toutes mesures supplémentaires utiles pour assurer la cohérence du rythme de diminution des émissions de gaz à effet de serre » avec la trajectoire fixée par décret dans la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Se basant sur des rapports des ONG et du Haut Conseil pour le Climat, le Conseil d’État souligne notamment pour le secteur agricole que « le plan stratégique national n’est pas suffisamment abondé et ne permettrait en l’état, au mieux, que d’atteindre la moitié des objectifs du secteur d’ici 2030 ».

 

En Italie, les inondations frappent durement l’Emilie-Romagne, verger du pays

Le bilan humain des inondations qui frappent l’Emilie-Romagne, riche région agricole et touristique du nord de l’Italie, s’est encore aggravé le 19 mai, passant à 14 morts, sur fond de polémique autour de l’inaction des pouvoirs publics. « Nous reconstruirons tout. Mais la filière agroalimentaire et maraîchère a besoin d’être indemnisée à 100 %. Nous avons eu la sécheresse, le gel, et maintenant ces inondations dramatiques », a rappelé le président de la région, Stefano Bonaccini. L’Italie connaît un mois de mai pluvieux et frais mais un véritable déluge s’est abattu ces derniers jours sur l’Emilie-Romagne : d’immenses superficies agricoles ont été noyées sous les eaux, ravageant champs de céréales, maraîchages, fourrage pour le bétail, des villages entiers ont été lavés par les crues boueuses, des ponts se sont effondrés et 400 routes se sont affaissées, des glissements de terrain ont creusé le relief. Les dégâts se compteraient en milliards d’euros, auxquels s’ajoutent deux milliards estimés après les inondations ayant déjà frappé la région au début du mois. « Cinq mille exploitations agricoles ont fini sous l’eau : des serres, des pépinières, des étables dont les bêtes sont noyées, des dizaines de milliers d’hectares inondés de vigne, de kiwis, de poires, de pommes, de légumes et de céréales », a détaillé la Coldiretti (syndicat agricole), le 18 mai.

 

Viande bovine : une visite de Bruno Le Maire chez HappyVore agace la filière

Le ministre de l’Économie a inauguré le 17 mai la nouvelle usine de la société HappyVore (ex-Les Nouveaux fermiers), spécialisée dans les alternatives végétales à la viande. En choisissant cette société, déjà en conflit avec plusieurs filières, et en mettant en avant les atouts climatiques de ses produits sur les réseaux sociaux, Bruno Le Maire a provoqué des réactions agacées de la filière viande. En effet, sur Twitter, l’ancien ministre de l’Agriculture a déclaré que « Happyvore est l’exemple parfait de ce que nous voulons construire avec le projet de loi Industrie Verte : développer une activité économique tout protégeant la planète. » Puis il a ajouté : « Le saviez-vous ? 100 g de protéines végétales génèrent de 60 à 90 % de gaz à effet de serre en moins que 100 g de protéines animales. » Dans une réponse sur Twitter, le président d’Interbev, Jean-François Guihard accuse le ministre de « dénigrer nos filières animales » et met notamment en avant ses « 500 000 emplois » ainsi que son « maillage territorial essentiel à notre pays ! » En 2022, plusieurs interprofessions des filières viande, dont Interbev, s’étaient déjà plaintes des Nouveaux Fermiers auprès du Premier ministre. Elles dénonçaient « une stratégie visant à profiter de l’image culinaire de la viande – en usurpant le terme "fermier" pourtant protégé juridiquement, ainsi que tous les "codes" de la viande – pour finalement dénigrer les produits des filières françaises d’élevage. »

 

Céréales : déraillement suspect d’un train en Crimée, pas de victimes

Un train de marchandises transportant des céréales a déraillé le 18 mai sans faire de victimes en Crimée annexée par la Russie, ont indiqué les autorités russes, en pleine série d’incidents et de sabotages régulièrement imputés par Moscou à l’Ukraine. « Dans le district de Simféropol, des wagons transportant des céréales ont déraillé », a affirmé sur Telegram le gouverneur de la Crimée annexée, Sergueï Aksionov, précisant que la circulation ferroviaire entre Simféropol et Sébastopol, les deux principales villes de la péninsule, était suspendue. Les chaînes Telegram Baza, Mash et 112, proches des autorités russes, affirment que le déraillement a été causé par une explosion. La chaîne Mash précise que cette déflagration a causé un cratère de 15 mètres de diamètre et endommagé 50 mètres de rails. Sur des images publiées par Mash, on voit deux wagons renversés sur une voie, au milieu d’un tas de gravier. Dans un communiqué, les chemins de fer locaux ont affirmé que l’incident était le résultat des agissements de « tierces personnes », euphémisme semblant faire référence à un sabotage et une formulation employée précédemment lors de déraillements début mai dans une région russe frontalière de l’Ukraine. Le 1er et 2 mai, deux trains de marchandises russes avaient déraillé à un jour d’intervalle, après la déflagration d’un engin explosif dans la région de Briansk, à chaque fois sans faire de victimes.

 

Sécurité alimentaire : les atouts du crédit-stockage de céréales au Sahel (Cirad)

Dans un article publié dans la revue Perspectives du Cirad, des chercheurs concluent que le système de crédit-stockage nommé « warrantage » « accroît la disponibilité alimentaire en période de soudure », tout en renforçant « l’investissement et la production agricoles ». Dans ce système, rappellent les chercheurs, les paysans stockent leurs récoltes dans des entrepôts collectifs juste après la récolte, en échange d’un crédit atteignant 80 % de la valeur de la production. Les céréales sont rendues contre remboursement du crédit à la veille des nouveaux semis, lorsque les disponibilités en céréales sont les plus basses (période de soudure). En garantissant aux paysans des prix plus élevés, une étude menée dans 17 villages de l’ouest du Burkina Faso montre que le système renforce la sécurité alimentaire, et facilite le développement des fermes. Car le crédit, selon les auteurs, permet de « payer la main-d’œuvre pour récolter le coton », tout en limitant la décapitalisation du cheptel en période de soudure. Principales mesures pour développer ce système de « warrantage » : « disposer d’infrastructures de stockage » et « mettre en œuvre des normes de qualité ». Selon la Banque africaine de développement, le warrantage atteignait au Burkina Faso près de 5700 tonnes en 2020, pour un encours de crédit équivalant à environ 470 000 euros.

 

Cabinet de Marc Fesneau : arrivée d’un ancien économiste de la Coopération agricole

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau vient de recruter Quentin Mathieu, ancien responsable du pôle Économie de la Coopération agricole, et précédemment économiste de Chambres d’agriculture France (ex-APCA). Il intègre le cabinet au poste de conseiller Alimentation. Il remplace Claire Postic, qui occupait cette fonction depuis près d’un an.