EXCLU WEB / Le marché de Rungis a conforté ses positions en 2021
Le chiffre d’affaires du marché de gros francilien a franchi la barre des 10 milliards d’euros l’année dernière, profitant notamment d’une forte demande en produits frais français. Plusieurs projets d’extension sont à l’étude.

« 2021 s’est révélée être une très bonne année pour Rungis », se félicite Stéphane Layani, le président de l’autorité du marché de gros francilien, à propos des résultats d’activité publiés ces derniers jours. De fait, tous les indicateurs présentés par le gestionnaire sont au vert. En dépit de la persistance de la crise Covid, le chiffre d’affaires réalisé par les 1.200 entreprises du marché a encore progressé et a à nouveau dépassé la barre des 10 milliards d’euros un chiffre équivalent à 2020 (10,002 Mds €) mais supérieur à celui d’il y a deux ans (9,7 Mds€).
Ce dynamisme commercial est notamment porté par une fréquentation très active du marché. En 2021, celui-ci a enregistré 6,3 millions d’entrées, soit quasiment le niveau d’avant la crise. Les visites des acheteurs ont à elles-seules dépassé 1,3 million, en hausse de 4 % par rapport à 2019, grâce à un bond de 10 % des nouveaux acheteurs l’année dernière. Ces derniers ont sans doute été motivés par la recherche de meilleurs prix auprès des grossistes, dans un contexte inflationniste.
La croissance de l’activité a essentiellement profité au secteur des fruits et légumes qui représente plus de 40 % du chiffre d’affaires réalisé à Rungis. Les volumes de bananes continuent de progresser (+ 14 % par rapport à 2020) tandis que les arrivages de fruits rouges se sont accrus de 9 %. Côté légumes, les tonnages de tomates françaises ont augmenté de 10 % entre 2020 et 2021 et se retrouvent sur la première marche du podium des légumes commercialisés.
Dans les autres secteurs, l’engouement pour les produits français se fait sentir, notamment dans le secteur des produits carnés, « avec une croissance de 3 % des arrivages de viandes françaises », précise le Marché dans son rapport d’activité. À noter que le bœuf s’est bien porté avec près de 60.000 tonnes commercialisées tandis que la demande de poulets entiers, qui a plus que doublé, a permis à la filière volaille de se maintenir. À la marée, les produits français ont également été plébiscités avec des arrivages de 30.000 tonnes. Aux produits laitiers, les fromages à pâte pressée ont été à l’honneur (+ 12 %), tandis que la demande d’œufs a connu une hausse de 4 % sur l’année. Du côté des produits gastronomiques, les entreprises commercialisent de plus en plus de charcuteries (+ 12 %) et de produits élaborés frais (+20 %).
Deux projets d’extension
Hors de l’alimentaire, la filière de l’horticulture et de la décoration a rebondi après une année 2020 particulièrement difficile. Les ventes de fleurs coupées et feuillages ont ainsi augmenté respectivement de 20 % et 22 % entre 2020 et 2021 avec des résultats particulièrement flatteurs pour la pivoine (+3 %) mais surtout pour la renoncule dont les ventes ont bondi de 60 %.
Les investissements se sont également poursuivis à un rythme élevé. Le budget consacré en 2021 au domaine concédé s’est élevé à 72,6 millions d’euros (M€) en augmentation de 2 M€ par rapport à 2020, dédiés majoritairement au soutien au marché physique et au développement des activités du marché. Le taux d’occupation atteignant désormais les 97 %, le marché de gros cherche désormais à s’étendre. Au sud, le Marché de Rungis compte profiter d’opportunités pour se développer sur des terrains de la zone "Senia" située sur les communes de Thiais et d’Orly. La Semmaris y a acquis un premier bâtiment en décembre dernier dans le cadre de son plan de transformation 2020-2035.
Mais le grand projet de développement se situe au nord de Paris, dans le Val d’Oise. La Semmaris compte se positionner rapidement dans Agoralim, ce pôle d’alimentation et de distribution alimentaire en cours de création dans la zone du "Triangle de Gonesse". La Semmaris pourrait investir près de 700 M€, sur un budget total estimé à 1,4 milliard, au sein de ce projet porté conjointement par l’État et les collectivités locales.