Les brèves du 22 juin 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 22 juin 2023

Les brèves du 22 juin 2023

Poulet : les États-Unis approuvent la commercialisation de viande cultivée en laboratoire

Les États-Unis ont autorisé le 20 juin pour la première fois la commercialisation de viande de poulet cultivée en laboratoire par deux entreprises, a annoncé un porte-parole du ministère américain de l’Agriculture (USDA). L’USDA a inspecté et approuvé les systèmes d’hygiène alimentaire des entreprises Upside Foods et Good Meat dont les produits seront rapidement disponibles dans certains restaurants, ont précisé les deux compagnies. Les deux sociétés avaient déjà obtenu en novembre le feu vert de l’agence chargée de la sécurité alimentaire aux États-Unis (FDA) tandis que le ministère de l’Agriculture avait déjà approuvé la semaine dernière la conformité des labels. « Nous sommes la seule entreprise qui vend de la viande cultivée en laboratoire dans le monde depuis notre lancement à Singapour en 2020 et maintenant elle est autorisée à la vente dans la première puissance mondiale », s’est réjouie Josh Tetrick, le cofondateur et PDG de Eat Just, l’entreprise derrière Good Meat.

 

Pomme de terre fécule : toujours pas de repreneur pour l’usine d’Haussimont

Tereos considère que la fermeture de son usine de transformation de pomme de terre en fécule à Haussimont (Marne) « doit être envisagée » faute de repreneur, a appris l’AFP le 21 juin. « En l’absence d’acquéreur identifié à date, un projet de fermeture du site doit être envisagé à l’issue de la campagne 2023/24 », a expliqué la direction dans une circulaire adressée le 20 juin à ses coopérateurs planteurs et consultée par l’AFP. « C’est une page de l’histoire agricole française qui se tourne et un coup dur pour le secteur féculier national, commente l’UNPT dans un communiqué paru le 21 juin. Il n’y aura en effet pas de campagne en pommes de terre de fécule 2024/2025 ». Le groupe avait annoncé en mars son intention de vendre le site, face à des surfaces en constante érosion. Face à cette annonce, le syndicat « sonne de nouveau l’alarme […] sur les conséquences directes liées au changement climatique qui impactent de plus en plus durement les rendements des cultures de printemps comme celle de la pomme de terre. » Depuis plusieurs mois, la filière demande un système d’aides exceptionnelles aux planteurs évalué à 500 €/ha de pommes de terre féculières, soit une enveloppe globale de 8 à 9 M € par an pour les années 2023 et 2024.

 

Travail saisonnier : convention entre Légumes de France, le Maroc et l’Ofii

Le syndicat des producteurs de légumes français, Légumes de France (FNSEA), signera, le 22 juin, une convention avec l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, établissement public administratif marocain, et l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). L’objectif est de faciliter l’embauche, de manière légale, de travailleurs saisonniers marocains, indique le président de Légumes de France Jacques Rouchaussé à Agra presse. Le secteur fait face à une pénurie de main-d’œuvre, spécialement celle d’Europe de l’Est. Cette convention entre dans le cadre des accords de 1963 relatifs aux travailleurs saisonniers entre la France, le Maroc et la Tunisie. Arboriculteurs et maraîchers français ont déjà fait appel individuellement à cette procédure. Ici, c’est l’ensemble des adhérents du syndicat qui peut en profiter. La convention implique aussi France Maroc Recrutement, cabinet basé à Paris, Marseille et Casablanca. La convention signée le 22 juin prévoit en effet des critères stricts : en particulier, les futurs saisonniers doivent être mariés avec enfants. France Maroc Recrutement travaille déjà avec plusieurs opérateurs (Maraîchers nantais, Prince de Bretagne, Savéol).

 

Vols de matériel agricole : manifestations dans l’Ouest, soutenues par la FNEDT

La presse régionale rapporte des manifestations, les 19 et 20 juin dans l’Ouest, contre des vols de matériel agricole, GPS et consoles de guidage. « Ces vols ont des conséquences financières majeures pour les entreprises - 15 à 20 000 € par équipement volé, souligne Laurent Menanteau, président de l’EDT Pays de la Loire, dans un communiqué de la FNEDT (entreprises de travaux agricoles), le 21 juin. Ils désorganisent totalement la réalisation des chantiers. Six à douze mois sont nécessaires avant de pouvoir remplacer le matériel. Ceux qui ont subi plusieurs vols ne peuvent plus assurer leurs équipements d’agriculture de précision. » Entre 80 et 100 entrepreneurs de travaux agricoles, concessionnaires de matériel et agriculteurs se sont mobilisés le 19 juin à Noëllet (Maine-et-Loire), rapporte Ouest France. Selon France Bleu, une délégation a été reçue le 20 juin à la préfecture de Laval (Mayenne). Nos confrères citent le cas d’un entrepreneur mayennais qui s’est fait dérober pour 100 000 € de matériel ce week-end, un quatrième vol depuis 2018.

 

Soulèvements de la Terre : dissolution annoncée, aussitôt contestée devant le Conseil d’État

Le gouvernement a dissous Les Soulèvements de la terre (SLT) le 21 juin en Conseil des ministres, en reprochant au collectif d'« appeler » et de « participer » à des violences, une décision aussitôt contestée devant le Conseil d’État par le groupement écologiste. « On ne dissout pas un soulèvement », a réagi le collectif sur Twitter, saluant les marques de soutien. Des « actions ressurgiront partout, dissolution ou non », a-t-il ajouté. « Sous couvert de défendre la préservation de l’environnement », le collectif « incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence », justifie le gouvernement dans le décret de dissolution, en listant une série d’actions du collectif ayant entraîné des « destructions matérielles » et « des agressions physiques contre les forces de l’ordre ». « On ne dissout pas un mouvement », répond le collectif face à l’annonce sur son site. Et d’ajouter que « dans sa montée d’autoritarisme continue, le gouvernement s’apprête à dissoudre une bonne partie de l’opposition écologique, sociale et syndicale du pays ». De son côté, la Confédération paysanne « s’oppose à cette dissolution », annonce un communiqué daté du 21 juin. « Dissolution ou non, les questions soulevées par les mouvements sociaux et écologiques ne disparaîtront pas par enchantement », commente la Conf'.

 

Coopération : lancement d’une plateforme internet de référencement de produits coopératifs

À l’occasion du salon Restau’co (restauration collective), le 21 juin, la Coopération agricole annonce le lancement d’une plateforme internet de référencement de produits coopératifs afin de promouvoir ces produits auprès des acteurs de la distribution et de la restauration hors domicile. L’ambition de l’organisation est de faire du site internet, baptisé Préférence Coop, une « vitrine » pour les coopératives et de faire connaître leurs produits à de nouveaux clients. Cette plateforme « facilitera l’accès à une large gamme de produits coopératifs, tout en mettant en avant leurs bénéfices notamment en termes d’une production respectueuse de l’environnement, respectant la rémunération des agriculteurs et pourvoyeuse d’emploi dans les territoires », explique un communiqué. Vins, miels, œufs, volailles, produits laitiers… Près de 80 coopératives ont ajouté leurs productions au catalogue et la Coopération agricole vise 300 référencements à l’horizon 2024. Le but étant de « représenter l’ensemble des filières et des territoires ».

 

Céréales ukrainiennes : Kiev « pas très optimiste » sur le renouvellement de l’accord céréalier

Kiev n’est « pas très optimiste » sur un renouvellement de l’accord international sur l’exportation de ses céréales, qui expire en juillet, a indiqué le 20 juin le vice-Premier ministre ukrainien en charge de la reconstruction du pays, Oleksandr Koubrakov. « Nous ne sommes pas très optimistes cette fois », a-t-il déclaré lors d’un point presse en marge de la conférence internationale sur la reconstruction de l’Ukraine à Londres. Selon le ministre, l’Ukraine a récemment exporté davantage de produits agricoles depuis certains de ses ports que via le corridor instauré par cet accord, conclu en juillet 2022 sous le parrainage des Nations Unies et de la Turquie. « L’efficacité du corridor a diminué », a-t-il constaté. « Nous faisons de notre mieux pour maintenir cette initiative », a-t-il ajouté, reconnaissant qu’elle est « capitale » pour la sécurité alimentaire mondiale. « Nous avons conscience à quel point elle est importante pour l’Afrique », a-t-il insisté ajoutant que l’Ukraine travaillait aussi à « développer des routes d’exportations alternatives » À l’issue de nouvelles négociations compliquées avec Moscou, l’accord international sur l’exportation des céréales ukrainiennes a été étendu jusqu’au 18 juillet. Mais la semaine dernière, la Russie a de nouveau menacé de se retirer de cette initiative, estimant que certaines clauses n’étaient pas respectées.

 

Biocarburants aéronautiques : Global bioénergies décroche la certification de l’ASTM

Alors que se tient depuis le 19 juin le Salon de l’aéronautique au Bourget, l’entreprise Global Bioenergies – qui développe notamment des biocarburants dérivés de la mélasse de l’industrie betteravière –, a annoncé le 20 juin qu’elle venait de décrocher la certification carburant durable (Saf) de l’ASTM international. L’industrie du transport aérien exige que tout carburant soit certifié par cet organisme, selon une norme qui décrit les exigences de spécification du carburant et le pourcentage de mélange maximal avec les carburants conventionnels. Elle leur permet d’être considérés comme des carburants sûrs, pouvant être utilisés dans des avions de ligne et les infrastructures existantes à l’échelle internationale, jusqu’à 50 % en mélange avec du kérosène fossile. Lors d’un déplacement à l’usine de moteurs d’avions Safran à Villaroche (Seine-et-Marne), le président Emmanuel Macron a annoncé le 16 juin un large plan de soutien au développement de l’avion « zéro émission », constitué de plusieurs centaines de millions d’aides et d’investissements, dont l’installation d’une usine de biocarburants issue du projet BioTfuel (Avril, Elyse Energy, Bionext, IFP investissement) à Lacq (Pyrénées-Atlantiques).

 

Déforestation : Bunge accusé de contribuer à la déforestation du Cerrado au Brésil

Dans un rapport publié le 21 juin et relayé par Le Monde, l’organisation environnementale Mighty Earth accuse le leader du négoce agricole Bunge de jouer un rôle-clef dans la déforestation de la savane du Cerrado, située au Brésil. Réalisé en partenariat avec le collectif Reporter Brasil et l’ONG Instituto Centro de Vida (ICV), le rapport insiste sur l’urgence à faire évoluer la législation pour protéger cette zone, et souligne la responsabilité des distributeurs et industriels européens dans ce phénomène. Principal fournisseur du soja destiné à l’alimentation animale de l’Union européenne (UE), le négociant américain est aussi considéré comme le négociant le plus « à risque » en matière de déforestation au Brésil, et en particulier au Cerrado, rapporte le quotidien français. Contacté par Le Monde, Bunge répète « ne pas s’approvisionner en soja dans des zones déboisées illégalement ». « Nous avons pu constater que des destructions avaient eu lieu dans des aires de protection permanentes ou en dehors des zones concernées par les permis, précise de son côté Boris Patentreger, directeur France Mighty Earth, Mais pour Bunge, il n’y a pas de problème tant que les pratiques n’ont pas été déclarées illégales par le gouvernement brésilien.

 

GNR agricole : la Coordination rurale frontalement opposée à la fin du tarif réduit

Réagissant au projet de Bruno Le Maire de supprimer progressivement la défiscalisation du gazole non routier (GNR) agricole à horizon 2030, la Coordination rurale s’affiche, dans un communiqué paru le 20 juin, frontalement opposée à cette perspective. « La France importe toujours plus son alimentation, on est aujourd’hui déficitaire ce qui est un comble pour ce pays qui a pu être une puissance agricole, mais en même temps le gouvernement veut contraindre fiscalement les producteurs », s’agace Véronique Le Floc’h, présidente du syndicat, qui craint de voir « s’aggraver la désagriculturation de la France ». À l’inverse de la Coordination rurale, la FNSEA avait réagi le 19 juin en se disant « prête à relever les défis » de la décarbonation, mais « exige (ant) des compensations ». Lors des Assises des finances publiques le 19 juin, Bruno Le Maire a annoncé vouloir « réduire les dépenses fiscales sur les carburants », visant notamment la suppression du tarif réduit sur le GNR agricole. Le ministre a promis une « bascule progressive d’ici 2030 » et « des mesures de compensation ». La défiscalisation du gazole non routier représente un soutien budgétaire annuel de 1,4 milliard d’euros, soit 3500 euros par exploitation.

 

Vin : Fabien Branchu, nouveau président de la fédération des producteurs de crémant

La Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant a annoncé le 21 juin l’élection de Fabien Branchu comme nouveau président. Il succède à Charles Schaller. Agé de 49 ans, Fabien Branchu est à la tête d’une exploitation de 80 hectares de vignes à Coudray-Macouard (Maine-et-Loire). Ce viticulteur saumurois est aussi membre du bureau des Vignobles Edonis (Robert & Marcel). Parmi ses dossiers stratégiques au sein de la fédération, figure l’intégration à titre expérimental de variétés d’intérêt à fin d’adaptation (Vifa) dans les cahiers des charges des appellations, selon le communiqué. La Fédération des producteurs et élaborateurs de crémant rassemble les syndicats des huit appellations françaises de crémant.

 

Erratum sur le prix des engrais phosphatés

Contrairement à ce que nous avons écrit par erreur dans l’Agrafil du 20 juin, ce sont les prix des engrais simples potassiques qui augmentent de 11,4 % entre avril 2022 et avril 2023, et non ceux des engrais simples phosphatés.