Agroéquipements
Les entreprises redoutent des ruptures d’approvisionnement

En 2021, le marché des agroéquipements est très dynamique. Mais la tendance pourrait être remise en cause par des ruptures d’approvisionnement dans les chaînes de fabrication.

Les entreprises redoutent des ruptures d’approvisionnement

« Nous sommes face à une année dynamique, la demande est soutenue, mais nos usines souffrent de difficultés d’approvisionnement », résume Jean-Christophe Régnier, le président de la Commission économique de l’Union des industriels de l’Agroéquipement (Axema) qui regroupe les constructeurs et les distributeurs de matériel agricole. En termes de répartition, ce sont les tracteurs (1,6 Md€) qui arrivent nettement en tête des fabrications avec un tiers du chiffre d’affaires suivis des presses et des pièces de rechange (11 % chacune). Dans le classement des fabricants, la France se positionne au premier rang européen et au 5ème rang mondial.

Doublement du prix de l’acier 

Coté échanges extérieurs, la France est déficitaire, elle l’a d’ailleurs toujours été. Le déficit a atteint 1,2Md€ en 2020. Coté importations, elles se sont établies à 4,5 Md€, en baisse de 8 % également, l’Allemagne étant notre principal fournisseur, notamment en matière de tracteurs.

Pour ce qui est de la commercialisation du matériel d’agroéquipements en France, l’année 2020 s’est soldée par une quasi-stabilité du chiffre d’affaires, à 6,1 Md€, un résultat quasiment inespéré compte tenu du contexte sanitaire. Les perspectives pour 2021 sont très encourageantes, avec une progression du chiffre d’affaires espéré de 5 à 7 %. La demande des agriculteurs est, en effet, très dynamique, dopée par les bons niveaux de prix des céréales et leur implication dans la transition écologique grâce aux aides accordées dans le cadre du Plan de relance aux équipements innovants. Le début de l’année 2021 confirme cette tendance. Selon Axema, 86 % des entreprises annoncent un carnet de commandes bon à très bon.

Mais 94 % pointent des difficultés d’approvisionnement. Elles déplorent des difficultés à satisfaire leurs besoins en acier, pneus, composants électroniques et hydrauliques... Le manque des matières premières et des produits semi-finis s’accompagne du renchérissement de leur prix. Par exemple le prix de l’acier qui représente 30 à 40 % du coût de fabrication a plus que doublé en un an, de 550 €/tonne en avril 2020 à 1.250 €/t actuellement et le mouvement s’accélère. À la hausse des prix s’ajoute un allongement des délais de livraison, des arrêts temporaire de production, des fermetures d’usine, voire des annulations de commandes. Des hausses que les entreprises ne manqueront pas de répercuter à leurs clients finaux : les agriculteurs.