FDSEA
Le sort s’acharne

Cédric MICHELIN
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Le 11 juillet, le Conseil d’administration de la FDSEA de Saône-et-Loire se réunissait chez Philippe Paperin à la Ferme Auberge de la Colline à Amanzé. Entre loup et grêle, le sort s’acharne ces deux dernières années sur des secteurs précis. À l’image du travail des autres sections, l’Union viticole cherche à avancer sur de « nouveaux » fermages. Enfin, une présentation sur des solutions agrivoltaïques permettait d’en comprendre les tenants et aboutissants.

Le sort s’acharne

Après la mission « flash » ministérielle passée en Saône-et-Loire, à Charolles, le constat est partagé de tous (préfet, OPA, assureurs, etc.), « cet épisode de grêle est du jamais vu » par son intensité et sa violence. Pour le président de la FDSEA, une course contre la montre s’est engagée pour recouvrir les hangars pour le foin et surtout faire réparer les bâtiments d’élevage en vue de rentrer les animaux cet hiver. Les estimations des dégâts sont énormes et il n’est pas rare de voir des devis pour réparation avec la maison d’habitation avoisiner les 500.000 €. Mais le plus compliqué est de trouver des artisans disponibles, ces derniers étaient déjà submergés de travail avant l’épisode de grêle. La profession travaille (rencontres avec Capeb, CCI, etc.) pour faire venir des artisans « en priorité », y compris hors de la zone. Un comité de suivi a été installé avec les services de la préfecture. Ce comité suivra les problèmes de pénuries de main-d’œuvre, de tuiles, de réalisation de tôles en urgence par des entreprises, du désamiantage… « jusqu’à la mise en place d’un numéro vert pour un soutien moral ». Cet épisode de grêle s’est également abattu sur des vignes et cultures, notamment dans la zone inondée l’été dernier dans le Chalonnais. Le sort s’acharne donc et repose la question de la réforme de la gestion des risques. Secrétaire général, Luc Jeannin suit ce dossier au national et craint que « le système ne soit pas prêt » en 2023.
Alors qu’un loup « non exclu » (selon l’expression administrative) a attaqué à nouveau, la commission Prédation - rassemblant FDSEA, JA et Chambre notamment avec les services de l’État et de la préfecture – continue d’avancer sur de nouvelles formes de « protections ». « Dans tous les nouveaux départements prédatés, comme le nôtre, la profession est obligée de mettre régulièrement la pression à l’administration qui a peur de voir ses arrêtés attaqués en justice ». Là encore, le sort s’acharne puisque les attaques du loup de la semaine passée se sont concentrées dans le secteur charolais dévasté par la grêle.

Fermages, foncier et agrivoltaïsme

Après ces sujets d’actualité, le conseil d’administration revenait sur des dossiers plus de fonds et long terme. Premier à s’élancer, le président de l’Union viticole 71, Patrice Fortune, rappelait l’importance de trouver un accord sur les fermages viticoles. Actuellement, de fortes différences de prix sont constatées entre département, en raison des méthodes de calcul. Si la profession en Saône-et-Loire avait déjà réussi par le passé à les lisser, les records des cours de cette année risquent de provoquer des hausses « de +6 à +17 % dans les blancs et de +10 à +26 % dans les rouges », si aucun accord n’est trouvé. Les réunions s’enchaînent donc entre producteurs et propriétaires pour trouver un bon compromis.
Autre sujet lié au foncier, la loi Sempastous est venue renforcer la régulation des achats de parts de société. Cette loi nécessite toutefois de définir des seuils de déclenchement des contrôles, en lien avec les Safer. Des débats ont débuté au niveau régional pour définir une surface moyenne régionale moyenne (SAURM) et un coefficient avec, « sachant qu’il n’y a pas de transparence Gaec, ce qui pourrait faire augmenter significativement le nombre de dossiers », expliquait Michel Dufraigne, siégeant à la région.
Enfin, toujours en lien avec le foncier, le conseil d’administration de la FDSEA a souhaité mieux comprendre les solutions techniques possibles en termes d’agrivoltaïque. Ces solutions doivent permettre la cohabitation de panneaux photovoltaïques et d’agriculture ou viticulture. La société TSE, représentée par Fabienne Autheaume et Cyril Beaudin, a présenté son système de « canopée » ou ses ombrières. Christian Bajard rappelait les enjeux derrière : « comment faire sans faire monter la pression sur le foncier », et « les installations », rajoutait Marine Seckler, présidente des JA71, qui défend clairement le renouvellement des générations et plaide pour laisser les panneaux photovoltaïques sur les toits, parkings et autres friches. La profession agricole a néanmoins lancé différents essais pour vérifier les paramètres de production agricole, liés à de tels systèmes agrivoltaïques.