Les brèves du 22 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 22 août 2023

Les brèves du 22 août 2023

Installations électriques et élevage : le ministère de l’Agriculture lance une enquête nationale

Comme relevé par nos confrères de Réussir, le ministère de l’Agriculture a lancé, en juillet, une enquête nationale visant à identifier des « corrélations entre des difficultés qui pourraient être observées en élevage et la présence d’antennes téléphoniques, d’installations électriques ou d’éoliennes ». Dans le détail, elle ne concerne que « les exploitations situées à moins de 2 km d’installations électriques », est-il précisé : « antenne téléphonique, ligne à haute tension ou très haute tension, transformateur électrique, parc photovoltaïque ou éoliennes ». Selon France 3, l’enquête est réalisée dans le cadre d’une mission du CGAAER (ministère de l’Agriculture). À notre connaissance, aucune communication du ministère n’a été faite auprès de la presse agricole concernant l’existence de ce questionnaire, qui ne sera plus disponible à partir du 31 août. Dans un communiqué paru le 11 août, la Coordination rurale dit attendre « avec impatience les résultats » et invite les éleveurs à « répondre massivement ». Interrogée par Libération, la Confédération paysanne demande que l’enquête soit « prolongée au-delà de fin août et mieux diffusée ». Il y a un an, le Conseil d’État avait annulé, pour une « erreur de droit » la décision du tribunal administratif de Clermont-Ferrand de suspendre temporairement une antenne relais soupçonnée de nuire à la santé d’un troupeau laitier en Haute-Loire. En 2021, un rapport parlementaire avait conclu à l’absence de lien établi entre « champs électromagnétiques et troubles du comportement des animaux ».

 

Pollinisateurs : le frelon asiatique détecté pour la première fois aux États-Unis

Un frelon asiatique (Vespa velutina) a été détecté pour la première fois aux États-Unis, au mois d’août dans l’État de Géorgie (côte est). C’est un apiculteur qui a découvert un individu de cette espèce invasive qui fait des dégâts plus importants que ses cousins européens sur les essaims d’abeilles mellifères. Le ministère de l’Agriculture étasunien (USDA) a confirmé l’information le 9 août et promis un plan pour « piéger, le traquer et l’éradiquer » ce frelon. L’administration craint ses effets sur les pollinisateurs, la production de miel et l’agriculture plus largement. L’aire d’origine de l’espèce Vespa velutina s’étend de l’Afghanistan à la moitié sud de la Chine, et de la péninsule indochinoise à la Malaisie et à l’archipel indonésien. En Asie, il est considéré comme un redoutable ennemi des ruchers. Vespa velutina s’est implanté en Europe en 2004 par le Lot-et-Garonne, probablement via des poteries importées de Chine par un horticulteur, retrace le Muséum d’histoire naturelle (MNHN). Depuis, il s’est implanté dans tout l’Hexagone, et plusieurs pays européens limitrophes (voir carte interactive). En France, une trentaine de députés Les Républicains ont déposé, en février, une proposition de loi pour renforcer les moyens de lutte.

 

Pomme de terre : les pluies de juillet ont rassuré, mais le CNIPT reste prudent sur la récolte

La pluie en juillet devrait permettre de rattraper une partie du retard engendré par des plantations tardives de pomme de terre (de 15 à 20 jours) cette année, selon Francisco Moya, président du CNIPT contacté par Agra Presse : « C’est une relative bonne nouvelle. Il faut rester prudent : la campagne n’a pas encore commencé. Le gros des arrachages aura lieu en septembre, peut-être en octobre. On peut s’attendre à moins de chair ferme cette année. De plus, il faudra être attentif au taux d’écarts de tri ». Selon un communiqué de l’UNPT de juillet, les plantations en pommes de terre de conservation (frais et industrie) s’élevaient à 156 940 ha (+2,9 %/2022). La filière espère des volumes plus importants, ce qui diminuerait la tension éprouvée cette année. Avec des volumes en recul de 10 à 15 % sur 2022-2023, le marché du frais a été tendu au printemps et en été, par manque de stock. Cela a entraîné une fluctuation importante des tarifs et des achats en flux tendu, selon le président du CNIPT. La météo dans la moitié Nord du pays a été bénéfique à la consommation, affectant à la hausse les prix au détail. « Une tension similaire existe pour l’industrie au point qu’il a été nécessaire d’importer d’Espagne, ce qui est très inhabituel » s’étonne Francisco Moya.

 

Eau : une sécheresse des sols deux fois moins étendue en Europe qu’il y a un an

En reflux depuis la mi-juin, la sécheresse des sols est descendue début août à son plus bas niveau depuis début 2022 en Europe et sur tout le littoral méditerranéen, selon les données les plus récentes de l’European Drought Observatory (EDO) analysées par l’AFP. Du 1er au 10 août, la sécheresse des sols concernait 28 % du territoire européen et des côtes proche-orientales et africaines de la Méditerranée, à son plus bas niveau depuis janvier 2022. L’année dernière à la même époque, la sécheresse était deux fois plus étendue (55,8 %). L’indicateur européen, actualisé tous les dix jours environ, se fonde sur les anomalies des précipitations, de l’humidité des sols et de l’état de la végétation, selon les régions et les types de climat. En revanche, il ne prend pas en compte le niveau des nappes phréatiques, qui restent par exemple en France à un niveau anormalement bas. Si la sécheresse des sols est moins forte cette année, après une année 2022 extrêmement aride, les données récentes demeurent exceptionnelles. La proportion de terres touchées par la sécheresse n’est tombée que très rarement sous la barre des 30 % depuis le printemps 2021. Entre 2012, début des mesures de l’EDO, et 2018, il était très rare qu’elle atteigne ce seuil.

 

Mangues : suspension des exportations taïwanaises vers la Chine, « arbitraire » selon Taïpei

Taïwan a accusé Pékin le 21 août d’avoir « suspendu arbitrairement » les importations de mangues taïwanaises, rapporte l’AFP. « Conformément à la législation, à la réglementation, et aux normes sanitaires en vigueur en Chine continentale, la décision […] a été prise en s’appuyant sur des données scientifiques par mesure de précaution en termes de biosécurité », aurait justifié Zhu Fenglian, porte-parole chinois du département responsable des relations avec Taïwan, cité par l’agence officielle Xinhua. Pékin avance comme raison principale, la présence de cochenille dans les fruits. Cet embargo intervient alors que la Chine, irritée par les escales du président taïwanais aux États-Unis, a lancé samedi 19 août, des manœuvres militaires autour de l’île. Pour le ministère taïwanais de l’Agriculture il s’agit d’une nouvelle violation des règles internationales. Il a appelé au dialogue pour négocier une « solution raisonnable ». Ce n’est pas la première fois que Pékin utilise comme arme diplomatique la menace d’embargo contre des importations taïwanaises de produits agricoles. Ce fut déjà le cas en 2021 concernant l’ananas, la Chine arguant aussi à l’époque de risques phytosanitaires. Similairement, après la visite à Taïpei de Nancy Pelosi, à l’époque présidente de la Chambre des représentants au Congrès américain, certains fruits avaient été mis sous embargo par les autorités chinoises.

 

Insécurité alimentaire : dans les pays pauvres, la chaleur y précipite les travailleurs en quelques jours

Quelques jours de grande chaleur peuvent suffire à plonger des millions de personnes à travers le monde dans l’insécurité alimentaire, en les privant de leur revenu quotidien, soulignent des chercheurs dans une étude publiée le 21 août. Les analyses se limitent généralement aux effets négatifs de la chaleur sur le rendement des récoltes, sur des mois ou des années. Mais cette étude, publiée dans le journal Nature Human Behaviour, révèle que les effets peuvent en réalité être immédiats lorsqu’on envisage la privation de revenus pour les travailleurs pauvres. « S’il fait chaud aujourd’hui, l’insécurité alimentaire peut arriver en quelques jours parce que les gens ne peuvent pas travailler, ne gagnent pas d’argent et n’ont donc pas les moyens de s’acheter à manger », a expliqué à l’AFP l’autrice principale de ces travaux, Carolin Kroeger de l’université d’Oxford. Selon son étude, une semaine de températures extrêmes en Inde signifie par exemple que huit millions de personnes supplémentaires seront confrontées à une insécurité alimentaire grave. Sur les 150 pays examinés - en particulier dans les zones tropicales et subtropicales - la même vague de chaleur peut ainsi conduire des millions de personnes à connaître la faim. « On trouve les effets les plus importants dans les pays à bas revenus, avec plus d’emplois agricoles ou vulnérables », détaille Carolin Kroeger.

 

À nos abonnés : possible ralentissement des parutions en période estivale

En raison du ralentissement de l’actualité en période estivale, l’Agrafil et les Agra Lives pourront être diffusés à un rythme moins soutenu jusqu’à la fin du mois d’août. En vous remerciant de votre compréhension.