Retour sur la 7e édition de la journée professionnelle de l’Union nationale des entreprises du paysage d’Auvergne-Rhône-Alpes qui a rassemblé plus de 200 professionnels du
paysage, le vendredi 9 septembre à Aigueperse dans le Puy-de-Dôme.
Tous les deux ans, la journée professionnelle de l’Union nationale des entreprises du paysage d’Auvergne-Rhône-Alpes (Unep Aura) est l’occasion pour les professionnels de se rassembler et d’échanger autour de leurs métiers. Le thème choisi cette année est la préservation de la biodiversité. Christophe Gonthier, président de l’Unep Aura, a insisté sur l’importance de ces rencontres pour une filière en constante évolution.
La transition écologique au cœur des échanges
Ces dernières années, les enjeux liés à la transition écologique n’ont cessé de faire évoluer la filière et, avec elle, ses pratiques comme en témoigne l’interdiction d’utiliser des produits phytopharmaceutiques dans les professions du paysage depuis le 22 juillet 2022. Dès lors, le partage des connaissances tient une place prépondérante dans une profession intimement liée à la préservation de l’environnement. « Aujourd’hui, ce sont 60 exposants et 150 visiteurs qui sont rassemblés pour découvrir de nouveaux partenaires potentiels et de nouvelles façons de faire », s’est réjoui Christophe Gonthier. « La question de la biodiversité bouscule nos savoir-faire et nous pousse à nous intéresser davantage à la vie du sol, de la faune et de la flore », a-t-il rajouté. Dans cette optique, deux conférences animées par des experts ont eu lieu lors de la journée : l’une sur la détection et la gestion des bioagresseurs et l’autre sur la prise en compte de la protection de la biodiversité durant les chantiers. « L’objectif est aussi de faire connaître Unep services qui permet à nos adhérents de faire appel gratuitement à nos experts pour être épaulés dans leur évolution professionnelle », a rappelé le président.
Une filière qui peine à recruter
Cette année, un "Village emploi formation" à destination des étudiants et des actifs en recherche d’emploi ou en reconversion a été organisé à l’occasion de la journée professionnelle. « On n’échappe pas à la difficulté de recrutement », a constaté Christophe Gonthier. Avec une croissance de 7 % au premier semestre 2022, la filière crée de l’emploi mais fait face à un manque préoccupant de main-d’œuvre formée. L’enjeu réside dans la capacité de la filière à attirer de nouveaux apprentis et de faire évoluer l’image de la profession. « La filière souffre d’un problème d’attractivité », a déploré le président qui met en cause la réputation de pénibilité du travail en extérieur. « On travaille pour diminuer cette pénibilité et montrer les bienfaits du travail en extérieur », a-t-il expliqué. L’Unep reste optimiste quant à l’évolution de la perception de ses métiers : en s’alignant avec des valeurs qui prônent l'écologie et le bien-être, de plus en plus recherchés par les étudiants et personnes en reconversion professionnelle (dont le nombre a fortement augmenté depuis 2020), la filière paysage s’assure de bons atouts. Le défi reste néanmoins de taille car « le manque de main-d’œuvre et l’augmentation du prix des matières premières risquent de freiner certaines actions ou les rendre moins pertinentes », a souligné Christophe Gonthier. « Face à l’inflation qui génère de nouvelles peurs chez les chefs d’entreprise et change les habitudes des consommateurs, la priorité est de continuer à réaliser nos missions par conviction et non par opportunisme. Il faut rester fiers de nos métiers et communiquer notre passion aux nouveaux venus pour assurer la qualité professionnelle de la filière. »
Léa Durif
