Les brèves du 22 septembre 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 22 septembre 2023

Les brèves du 22 septembre 2023

Bovins : premiers foyers français de MHE en élevage, dans le Sud-Ouest

Trois foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées ont été identifiés, les premiers en France, informe un communiqué du ministère de l’Agriculture du 21 septembre. Les envois de ruminants à des fins d’élevage vers un autre Etat-membre de l’Union européenne sont interdits pour les exploitations situées dans un rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer. Les départements concernés sont les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, les Landes, le Gers, la Haute-Garonne, l’Ariège, la Gironde, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, le Tarn, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Le communiqué précise que « l’envoi direct pour abattage […] demeure quant à lui possible ». Les règles concernant l’exportation vers les pays tiers dépendent de chaque pays de destination. La MHE est une maladie réglementée à déclaration obligatoire. Le taux de mortalité chez les bovins est très faible et la maladie n’est pas transmissible à l’homme. Une surveillance avait été mise en place par l’Anses au printemps, après une alerte sur la propagation de ce virus en Europe. Un premier cas est survenu fin 2022 en Sardaigne. Depuis, des animaux malades ont été identifiés en Sicile, au Portugal et en Espagne.

 

Bovins/MHE : la Conf' demande la suppression des restrictions à l’exportation

Dans un communiqué du 21 septembre, la Confédération paysanne plaide pour la « révision urgente du règlement européen qui impose les restrictions à l’exportation » en cas de foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) dans des élevages. L’identification de trois foyers dans le sud-ouest de la France a entraîné l’interdiction des envois de bovins, ovins et caprins vers l’Union européenne pour les exploitations situées dans un rayon de 150 kilomètres autour des exploitations, sauf lorsque les animaux sont destinés à l’abattage (voir ci-dessus). Le syndicat juge ces restrictions « drastiques », estimant qu’il s’agit d’une « maladie purement commerciale qui n’est pas transmissible à l’homme et provoque peu de signes cliniques chez les ruminants et quasiment aucune mortalité ». Il demande également un plan d’aide « destiné à couvrir les pertes économiques subies par les paysannes et les paysans ». Près d’un tiers des veaux allaitants nés par an (un million de têtes) est destiné à l’exportation, notamment vers l’Italie, l’Espagne et la Grèce, d’après une note de FranceAgriMer. En outre, la Conf' appelle à la « prudence » concernant le recours à désinsectisation des animaux, source « d’importants dégâts dans l’environnement ».

 

Bio : Fesneau promet 15M€ à l’Agence bio pour communiquer et abonde le fonds avenir

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a promis une « enveloppe de 5 millions d’euros par an sur trois ans » à l’Agence bio pour communiquer sur la bio, selon un communiqué de la FNAB le 21 septembre. Pour le réseau de producteurs bio, cette enveloppe est « une très bonne nouvelle, d’autant qu’elle se rajoute à l’enveloppe de 3 millions dont nous attendions des nouvelles depuis quelques mois » se réjouit son président Philippe Camburet, cité dans le communiqué. Cette annonce a été confirmée un peu plus tard dans la soirée par la Rue de Varenne. L’enveloppe allouée à l’Agence bio comprend « les 3M€ annoncés au mois de mai, et 5M€ supplémentaires obtenus dans le cadre de la planification écologique, crédits qui seront par ailleurs reconduits en 2025 et 2026 », indique le cabinet du ministre. Ces fonds financeront une campagne de communication « travaillée en lien avec tous les acteurs », avec un comité de pilotage constitué notamment du ministère, de l’Agence bio et des interprofessions. En outre, le fonds avenir bio « sera abondé de 5M€ supplémentaires par an, portant ses moyens à près de 18M€ » pour « accompagner cet effort de structuration dont les filières bio ont besoin pour consolider leur marché », indique le ministère.

 

Bio : le ministère de l’Agriculture assouplit le critère de trésorerie pour les aides d’urgence

Dans le cadre de son dispositif de 60 millions d’euros d’aides d’urgence pour la bio, le ministère de l’Agriculture a assoupli sa lecture du critère de trésorerie, comme demandé par la Fnab (agriculteurs bio). Au premier jour du salon Tech & bio, le 20 septembre, la Rue de Varenne a mis à jour la FAQ publiée sur le site de FranceAgriMer. La dernière version (V5) indique que les situations présentant des éléments exceptionnels (absence de versement de salaire, injection de trésorerie personnelle…) « doivent être évaluées par le comptable » au vu de « sa connaissance de l’entreprise ». « Cela ouvre la possibilité aux centres de gestion d’être plus souples dans l’analyse de la trésorerie », s’est réjouie la déléguée générale de la Fnab Sophia Majnoni d’Intignano. La veille, le président de la Fnab Philippe Camburet confiait dans nos colonnes avoir demandé cet assouplissement au ministère. En revanche, la Fnab n’a pas obtenu le décalage des délais de clôture des exercices comptables. « L’exercice comptable admissible à l’indemnisation doit être clôturé entre le 01/06/2022 et le 31/05/2023 », signale une nouvelle ligne (n°45) dans la FAQ.

 

Bio : Marc Fesneau n’écarte pas l’idée d’augmenter l’éco-régime et les aides d’urgence

Interrogé le 21 septembre sur une éventuelle revalorisation de l’éco-régime bio, le ministre de l’Agriculture n’a pas complètement écarté cette possibilité. « On va regarder, on va faire les bilans de l’année », a répondu Marc Fesneau en déplacement sur le salon Tech & Bio dans la Drôme. Le 19 septembre, la FNAB (producteurs bio) avait demandé au gouvernement « que la France augmente dès le 1er janvier 2024 son éco-régime bio au niveau maximum possible prévu par les textes, à savoir 145 €/ha/an ». De même, interrogé sur une éventuelle augmentation de l’enveloppe de 60 millions d’euros (M€) d’aides d’urgence à la bio souhaitée par les producteurs, notamment vu les difficultés en grandes cultures, Marc Fesneau a reporté la question à plus tard. « Déjà on va faire en sorte de consommer les 60M€, puisque [la période de dépôt des dossiers] se clôt dans les jours qui viennent. Il y avait parfois des inquiétudes, on a essayé de donner un peu de souplesse ces derniers temps pour faire en sorte que le maximum d’agriculteurs puissent bénéficier du plan (voir par ailleurs). On regardera la question des demandes complémentaires qu’il pourrait y avoir et après je répondrai à cette question », a répondu le ministre.

 

PLOA : Fesneau veut « favoriser » les projets « en transition » dans le contrôle de structures

Questionné par Agra presse sur une éventuelle retouche du contrôle des structures, qui permettrait de favoriser les projets bio pour la reprise de fermes bio, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a répondu, le 21 septembre, lors d’un point presse sur le salon Tech & Bio (Drôme) : « Évidemment il faut qu’on favorise les projets qui sont en transition. Si c’est pour faire faire marche arrière il y aurait un illogisme ». Il a toutefois rappelé que le contrôle des structures « s’exerce au niveau départemental, dans un cadre régional. C’est aussi à chacun de prendre ses responsabilités, et en visibilité de dire, est-ce qu’on a un modèle qui peut tenir et qui permet à un jeune de se réinstaller sur du bio ». Et de conclure que l’objectif du Pacte et de la loi d’orientation agricole (PLOA), « c’est d’installer des gens qui s’inscrivent dans une transition, parce qu’on a besoin d’avoir une transition compte tenu du dérèglement climatique, des exigences environnementales, des sujets de biodiversité ». Selon les informations de la FNSEA au 4 septembre, le PLOA inclurait deux mesures réglementaires portant sur le contrôle des structures : favoriser les installations bio sur les fermes déjà en bio ; et les exploitations « déployant des pratiques agroécologiques » dans les zones humides ou de captage d’eau potable.

 

Aide alimentaire : les grands industriels donnent 8M€ de produits supplémentaires

En réponse à l’appel lancé par la ministre des Solidarités Aurore Bergé, 26 grandes entreprises de l’agroalimentaire font un don de 8 millions d’euros (M€) de produits alimentaires supplémentaires aux associations d’aide alimentaire, soit l’équivalent de 648 000 repas, annonce un communiqué ministériel du 21 septembre. En outre, ces industriels fédérés au sein de l’Ilec (multinationales) s’engagent à donner 10M€ de produits d’hygiène-beauté. S’ajoutent à cela des dons financiers de plus de 300 000€ faits par les entreprises et un don de 200 000€ de l’Ilec, précise l’organisation dans un communiqué. L’aide fournie par 35 entreprises de l’Ilec (sur une centaine de membres) aux associations qui luttent contre la précarité est équivalente à 34M€ au cours des douze derniers mois. L’Ilec a également signé une charte avec les Banques alimentaires et Dons solidaires, indique le communiqué. En ce qui concerne les financements de l’État, ils ont plus que doublé en trois ans. Le soutien de l’État pour l’aide alimentaire atteint 156M€ en 2023. Début septembre, les Restos du cœur avaient alerté sur les difficultés financières rencontrées par l’association. Dans la foulée, le gouvernement a débloqué les fonds du programme « Mieux manger pour tous » (40M€) pour soutenir les achats des associations et 5M€ supplémentaires pour les Restos.

 

Pesticides : Phyteis (fabricants) échappe à une mise en demeure de la HATVP

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) n’adressera pas de mise en demeure au lobbyiste Phyteis, qui représente les fabricants de pesticides, contrairement à l’Assemblée et au Sénat, a-t-elle annoncé le 21 septembre. La HATVP, le comité de déontologie parlementaire du Sénat et le déontologue de l’Assemblée avait été saisis en février par plusieurs ONG dont Transparency International, qui soupçonnaient Phyteis d’avoir manqué « à son obligation déontologique de sincérité » dans sa communication concernant les effets sur l’emploi de cette loi. Ces ONG se demandaient si l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP, renommée Phyteis en 2022) avait délibérément exagéré le nombre d’emplois menacés par la loi, qui a interdit la production, le stockage et la circulation en France de produits phytopharmaceutiques contenant des substances interdites en Europe. Auprès de la presse, M. Migaud a expliqué que la Haute Autorité avait eu à juger seulement des courriers de Phyteis au gouvernement, lesquels étaient rédigés « plus prudemment » que les adresses aux parlementaires sur lesquelles Mme Braun-Pivet et M. Larcher ont mis en demeure l’organisation au printemps. Il a aussi souligné les limites de l’action de la HATVP, en l’absence de "code déontologique" censé encadrer l’action des représentants d’intérêt.

 

Pesticides : une hausse de la RPD aurait un « effet levier » (agence de l’eau)

À l’occasion d’une audition par la commission d’enquête parlementaire sur les effets des pesticides, le 21 septembre, Nicolas Chantepy, directeur général adjoint de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, a justifié l’intérêt d’une augmentation de la redevance pour pollutions diffuses (RPD) payée par les agriculteurs utilisant des pesticides. « L’agriculture est le seul usager du bassin qui bénéficie de beaucoup plus d’aides qu’il ne paie de redevances globalement, explique Nicolas Chantepy. La solidarité de bassin a ses limites, et la demande que l’on voit émerger, de la part des autres catégories, industriels ou collectivités, c’est de dire qu’on veut bien jouer la solidarité mais dans une certaine limite. Et comme les besoins sont plutôt croissants dans le domaine agricole, se pose la question d’augmenter les pressions fiscales qui pourraient peser sur l’activité agricole pour justifier l’effet de levier. » En augmentant « un peu » la RPD, il estime possible dans son bassin de faire passer les soutiens vers l’agriculture de 40M à 60-70 M€. Selon la FNSEA, le gouvernement envisagerait d’augmenter la RPD de 17 % dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2024. Un scénario auquel s’oppose le syndicat majoritaire.

 

Blé ukrainien : Bratislava et Kiev conviennent d’un mécanisme futur pour les exportations

La Slovaquie et l’Ukraine sont convenus d’un mécanisme pour remplacer à l’avenir l’embargo slovaque sur les céréales, a indiqué le 21 septembre à l’AFP le porte-parole du ministre slovaque de l’Agriculture. « Jusqu’à ce que ce système soit lancé et que sa pleine fonctionnalité soit testée, l’interdiction d’importer quatre produits d’Ukraine […] reste valable jusqu’à la fin de l’année 2023 », a déclaré Andrej Wallner, évoquant un mécanisme basé sur des licences. Selon lui, le ministre slovaque Jozef Bires a demandé, lors d’un entretien téléphonique mercredi à son collègue ukrainien Mykola Solskiï, « que l’Ukraine cesse toutes les actions en justice contre la Slovaquie, qu’elle avait annoncée, ainsi que les déclarations sur l’arrêt du commerce de produits agricoles de la Slovaquie vers l’Ukraine ». « Le ministre Solskyi a promis hier de mettre fin à ces démarches", a ajouté le porte-parole. La Slovaquie, ainsi que la Pologne et la Hongrie, a prolongé son embargo sur les céréales ukrainiennes malgré la décision de Bruxelles de lever ces restrictions. En riposte, Kiev a assuré avoir porté plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), accentuant les tensions diplomatiques. Le 21 septembre, le ministère ukrainien de l’Agriculture a indiqué que des négociations avec Varsovie à ce sujet auront lieu « dans les prochains jours ».

 

Blé ukrainien : arrivée à Istanbul du premier navire depuis la fin de l’accord international

Le premier navire de blé parti d’un port d’Ukraine depuis la fin de l’accord international en mer Noire est arrivé jeudi à Istanbul, selon le relevé en temps réel du site spécialisé Marine Traffic. Selon Marine Traffic, le "Resilient Africa", un vraquier de 76 m de long battant pavillon de Palau et transportant trois mille tonnes de blé destinées à Israël, est arrivé "à l’ancre" dans le Bosphore peu avant 16H00 locales (13H00 GMT). Il s’agit d’une première depuis la fin de l’accord le 17 juillet suite au retrait de la Russie. Le cargo avait quitté le port de Tchornomorsk mardi, avait annoncé le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Moscou a claqué mi-juillet la porte de l’accord signé en juillet 2022 à Istanbul permettant l’exportation sécurisée en mer Noire des produits agricoles ukrainiens, essentiels pour l’économie du pays et la sécurité alimentaire mondiale. En réaction, l’Ukraine cherche à établir des corridors maritimes longeant les côtes des pays alliés jusqu’au Bosphore, défiant les menaces russes de couler les navires entrants et sortants de ports ukrainiens. Un deuxième bateau, "Aroyat", se trouvait toujours jeudi dans le port de Tchornomorsk, en train d’être chargé de blé pour l’Égypte, selon le ministre.

 

Blé : l’AGPB appelle le gouvernement à « refonder » sa politique vis-à-vis de l’Afrique

À l’occasion de la conférence de presse de l’AGPB (producteurs de blé, FNSEA) le 21 septembre, son président Éric Thirouin a lancé « un appel solennel au gouvernement et à l’Union européenne » à « refonder leur politique céréalière vis-à-vis des pays africains, avec par exemple la mise en place d’accords bilatéraux ». Un appel lié à la politique du président russe Vladimir Poutine, qui « fait du blé une arme alimentaire », alors que son pays devrait engranger 85 Mt de blé, s’ajoutant à un stock de 17 Mt. Lors du sommet Russie-Afrique le 27 juillet, le chef du Kremlin avait annoncé « des livraisons gratuites de 25 000 à 50 000 tonnes de céréales » à six pays d’Afrique. De quoi « bouleverser la règle du jeu commercial » et mettre les céréaliers français « dans une situation compliquée », selon l’AGPB. Éric Thirouin pointe notamment du doigt « une sur-offre artificielle momentanée » de la part de la Russie, alors même que la demande reste très forte. Résultat, les cours du blé connaissent une « grosse déprime ». Le déclenchement de la guerre en Ukraine avait suscité une envolée des cours des céréales, avant de se replier. « Avec une chute des cours de 200 euros la tonne entre mai 2022 et mai 2023, on s’attend à un effet ciseaux dévastateur pour les céréaliers », prévient d’ailleurs le président de l’AGPB.

 

Olives : nouvelle dérogation pour l’usage du fongicide Curatio (interprofession)

France Olive, en collaboration avec la société Andermatt, vient d’obtenir une nouvelle dérogation d’utilisation du Curatio, fongicide de contact d’origine minérale à base de polysulfure de calcium, pour traiter les maladies du feuillage de l’olivier (œil de paon et cercosporiose). L’autorisation s’étend du 9 septembre 2023 au 9 janvier 2024. Des modalités d’usage sont définies : plafond de 16 litres par hectare, trois applications maximum en respectant un intervalle minimum de cinq jours, applications après le stade BBCH 75 (échelle des stades phénologiques de l’olivier), et 30 jours avant le début de la récolte. La cercosporiose (ou plomb de l’olivier) est une maladie assez commune chez l’olivier. Elle est due au développement d’un champignon. La maladie affecte prioritairement le feuillage et plus rarement les fruits. Il en résulte un affaiblissement général de l’arbre entraînant un moindre développement des pousses et des olives et une plus faible floraison l’année suivante. Le Curatio est aussi actif contre la maladie de l’œil du paon causée par un autre champignon. La maladie entraîne une sévère défoliation, impactant in fine le nombre de fleurs et leur nouaison.

 

Prix du lait : après médiation, l’Unell et Lactalis trouvent un accord pour l’année 2023

« Sous l’impulsion du médiateur », l’Unell et Lactalis sont parvenus à un accord sur le prix du lait pour l’année 2023, informe l’association d’organisations de producteurs dans un communiqué du 21 septembre. Le prix annuel négocié est de 429€/1000l en moyenne. Début juillet, l’Unell a activé la clause de sauvegarde prévue dans l’accord-cadre signé entre les deux parties, puis a sollicité fin août le médiateur des relations commerciales agricoles. En conséquence, le prix du lait payé en juillet, août et septembre a été équivalent à la moyenne des trois mois précédents, soit 425€/1000l. Il sera en baisse sur les trois derniers mois de l’année. Les producteurs estiment que « la forte diminution des cotations des produits ingrédients » pesait lourdement sur le résultat de la formule de prix. Au final, le prix négocié s’établit de 15 à 17€ supplémentaires/1000l que le prix issu de la formule. « C’est en restant fortement mobilisée que l’Unell est parvenue à faire évoluer la position du groupe Lactalis qui souhaitait initialement un prix 2023 identique à 2022 », affirme l’association d’OP. Sur l’année, le prix est en hausse de 5€/1000l par rapport à 2022. « Malgré cet accord, les prix du quatrième trimestre 2023 seront en décalage par rapport aux besoins des éleveurs », regrette cependant l’Unell.

 

Maltraitance dans un abattoir aveyronnais : prison avec sursis requise contre un dirigeant

Le parquet de Rodez a requis le 21 septembre jusqu’à six mois de prison avec sursis contre les anciens dirigeant d’un abattoir de l’Aveyron pour des actes de maltraitance envers des agneaux, dénoncés par une vidéo de l’association de défense des animaux L214. La vidéo, diffusée en juin 2020, montrait des agneaux issus de la filière roquefort se faire égorger alors qu’ils semblaient encore conscients. Elle reprenait également des extraits d’un rapport des services vétérinaires de 2016 qui signalait déjà des pratiques de mise à mort non conformes avec la réglementation. Après la diffusion de la vidéo, le ministère de l’Agriculture avait suspendu l’agrément d’Arcadie Sud Ouest, la société gérant l’abattoir, en évoquant des « pratiques inacceptables ». L’abattoir a depuis été repris par une coopérative. Trois ans plus tard, l’ancien directeur du site, son directeur de production et le directeur général d’Arcadie ont reconnu devant le tribunal « un non-respect des bonnes pratiques » et « des actes accidentels », qu’ils ont expliqué par un manque de personnel.

 

Agrivoltaïsme : TSE inaugure une installation dotée d’un système d’irrigation intégré

Le producteur d’énergie solaire TSE a inauguré, le 21 septembre sur une exploitation de grandes cultures à Brouchy (Somme), une canopée avec un système d’irrigation intégré. « C’est une première mondiale », a déclaré le président Mathieu Debonnet : « Être capable de produire une énergie renouvelable et décarbonée sans mettre en péril la production alimentaire » tout en relevant « le défi de la gestion de l’eau ». L’installation agrivoltaïque de 3 ha est équipée de panneaux rotatifs à 5 m de hauteur. Grâce à des câbles, l’emprise au sol reste faible, permettant aux engins agricoles de circuler. Des trackers inclinent automatiquement les panneaux dans l’axe du soleil, ce qui par un ombrage partiel limite le stress thermique et hydrique des plantes. Mais la grande innovation tient à la gestion de la ressource en eau. Un système de pilotage à distance, composé de sondes et de capteurs, permet de contrôler le taux d’humidité du sol, de l’air, la vitesse du vent et la pluviométrie. L’agriculteur peut alors gérer l’irrigation en n’arrosant qu’« au bon endroit et au meilleur moment ». À la clé, des économies d’eau chiffrées par TSE entre 20 et 30 %. Des essais avec l’Inrae sont prévus sur neuf ans pour mieux quantifier les effets de l’installation.

 

Biométhane : Engie se renforce au Royaume-Uni avec l’acquisition d’Ixora Energy

Le groupe énergétique français Engie a annoncé le 21 septembre l’acquisition du producteur britannique de biométhane Ixora Energy Ltd pour 65M£ (75M €). Possédant trois unités de production au Royaume-Uni, ce dernier produit 160 GWh de biométhane par an, selon un communiqué. « Avec un objectif de 10 TWh de production de biométhane par an à l’horizon 2030 en Europe, cette acquisition nourrit les nouvelles ambitions d’Engie en matière de production de gaz renouvelables », souligne le groupe, qui vise « 100 % de gaz vert à l’horizon 2050 ». Engie revendique une place de leader dans la production de biométhane en France, avec une capacité de production installée de 670 GWh par an au 30 juin. En incluant l’acquisition d’Ixora Energy, le groupe « atteindra environ 1TWh de capacité de production de biométhane début 2024 » en Europe, a indiqué Camille Bonenfant-Jeanneney, directrice générale Gaz renouvelables Europe, à l’AFP. Au moment où la France travaille à sa future feuille de route énergétique et se prépare à une électrification massive pour sortir des énergies fossiles Engie défend « le rôle majeur » du gaz « dans la transition énergétique », estimant que l’électricité seule ne permettra pas de répondre aux besoins de décarbonation.

 

Brésil/Amazonie : majorité favorable aux indigènes lors d’un procès crucial sur les réserves

Le « procès du siècle » qui tient les peuples autochtones du Brésil en haleine depuis des mois a atteint un tournant le 21 septembre, une majorité des juges de la Cour suprême ayant conforté leur droit à la terre. La majorité a été atteinte jeudi quand un sixième magistrat, sur les onze qui siègent à la plus haute juridiction du pays, a voté contre la thèse du « cadre temporel », lors de ce procès au long cours débuté en août 2021 et suspendu à plusieurs reprises. La thèse du « cadre temporel », défendue par le puissant lobby de l’agro-négoce au nom de la « sécurité juridique », ne reconnaît comme terres revenant de droit aux autochtones que celles qu’ils occupaient ou revendiquaient officiellement au moment de la promulgation de la Constitution en 1988. Mais les autochtones expliquent que certains territoires n’étaient plus occupés par eux à cette époque car ils en avaient été expulsés, notamment sous la dernière dictature militaire (1964-1985). Le jugement final ne sera prononcé qu’à l’issue du vote des trois derniers juges. Mais le vote majoritaire en faveur des indigènes empêche d’ores et déjà qu’un jugement contraire soit rendu.

 

De la ferme à la table : une proposition de résolution RN contre la « décroissance » de Bruxelles

Avec une grande partie des députés de son groupe parlementaire, le viticulteur et député du Rassemblement national, Grégoire de Fournas, a déposé, le 31 août, une proposition de résolution « appelant le gouvernement français à défendre la souveraineté agricole française contre la stratégie de décroissance agricole de la Commission européenne ». Dans l’exposé des motifs, les parlementaires s’en prennent en particulier à l’ensemble de la stratégie De la ferme à la table et au Pacte vert, citant les objectifs de surfaces en bio, de baisses des usages de pesticides, ou de protection de la nature. Pour les députés RN, Bruxelles « sacrifie nos capacités de production en sacrifiant une nouvelle fois nos modèles agricoles sur l’autel de l’écologie dogmatique », et d’un projet de « décroissance ». Trois recommandations sont formulées : le texte « dénonce notamment l’objectif général de couvrir par des mesures de restauration 10 % des terres agricoles qui conduira à une perte de surface agricole utile et nécessaire » ; il « dénonce les autres objectifs de la Commission européenne qui ont pour conséquence de mettre en péril la souveraineté de l’agriculture française ». Et il « invite le gouvernement français à systématiquement défendre l’agriculture et la pêche françaises ainsi que la souveraineté alimentaire française ».

 

Élevage : les propositions du Modef pour la transmission, à quelques jours du Sommet

À quelques jours du Sommet de l’élevage (du 3 au 6 octobre prochains), la conférence de presse de rentrée du Modef (syndicat), le 21 septembre, était consacrée au « renouvellement des éleveuses et éleveurs en France ». Le syndicat minoritaire a indiqué les mesures qu’il porte notamment dans le cadre du Pacte et du projet de loi d’orientation (PLOA) : prêt à taux zéro, installation progressive, contrôle des structures dès le 1er hectare, facilitation à l’accès au capital hors foncier, retraite à hauteur du Smic. Pour le syndicat, la transmission est un élément primordial pour le maintien d’une production française face à la décapitalisation actuelle dans les filières bovine et avicole et au risque de la voir remplacer par un approvisionnement extérieur. « Trois conditions sont nécessaires pour créer les conditions d’une transmission qu’elle soit familiale ou dans le cadre d’une reprise par un Nima (non issu du monde agricole, N.D.L.R.), a détaillé Pierre Thomas, président du Modef. En premier lieu, il faut un revenu assuré qui ne soit pas inférieur au Smic. D’autre part, l’environnement social du nouvel installé doit être amélioré. Et enfin, la filière demande le respect par rapport au sérieux de ses pratiques, qui sont en élevage plutôt vertueuses ».

 

Viande : le breton Yves Fantou devient président de Culture viande (abattoirs)

Le conseil d’administration de Culture Viande (abattage-découpe) s’est réuni, ce 20 septembre, pour élire le breton Yves Fantou à sa présidence, pour trois ans. Il remplace Gilles Gauthier qui avait annoncé lors du dernier congrès ne pas souhaiter renouveler son mandat. Yves Fantou est à la tête de la société Fanton (60 salariés), qui « fournit plus de 150 magasins généralement de proximité, soit 30 000 barquettes par semaine de quatre espèces de viandes de boucherie : bœuf, veau, porc et agneau. »