Éducation
Le « mois du goût » des agricultrices

Ariane Tilve
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La Commission des agricultrices de Saône-et-Loire est allée à la rencontre de 1.045 élèves de 6e pour une Semaine du goût qui s’est transformé en mois d’actions pour ces intervenantes que rien n’arrête.

Bernadette Carrion et Angélique Babout au collège privé Saint-Dominique de Chalon-sur-Saône, mardi 11 octobre.
Bernadette Carrion et Angélique Babout au collège privé Saint-Dominique de Chalon-sur-Saône, mardi 11 octobre.

La Semaine du goût a eu lieu cette année du 10 au 16 octobre. Mais pour répondre aux 41 classes d’enfants répartis dans une douzaine de collèges à travers le département, les membres de la Commission investies dans ce projet n’ont pas hésité à poursuivre leurs actions jusqu’au 15 novembre, en accord avec les chefs d’établissements. Une semaine après seulement, l’heure d’un premier bilan a sonné…

Un bonheur pour Hélène Doussot, présidente de la Commission. « Durant les deux années Covid, nous avions réduit nos interventions pour la Semaine du goût. Des interventions dédiées aux classes de 6e, car cela fait partie de leur programme scolaire ». Déployées sur l’ensemble du département, les agricultrices se rendent, en général, dans les établissements scolaires de leur secteur pour parler d’agriculture et expliquer aux enfants la richesse et la diversité des productions de la Saône-et-Loire.

Puisque le « but du jeu est de ramener cela au goût », Hélène Doussot en a profité pour rappeler, lors de son intervention au collège Louis-Aragon, jeudi 20 octobre à Châtenoy-le-Royal, que ce sont les agriculteurs et les agricultrices qui nourrissent les sixièmes et leurs parents. « Les élèves ont tendance à l’oublier et ils ne sont pas les seuls. Tandis que leurs plats arrivent tous prêts sur la table, ou dans le frigo, ils oublient l’origine des aliments ». Pour y remédier, chacune à sa méthode. « Nous sommes une quinzaine de femmes membres de la Commission des agricultrices de Saône-et-Loire à intervenir de manière différente pour la Semaine du goût ».

Certaines, telle Bernadette Carrion, sont intervenues plusieurs fois, d’autres interviennent en binôme. C’est le cas notamment dans les collèges où elles sont amenées à rencontrer jusqu’à cinq classes consécutives dans la journée. « Certaines utilisent la carte du département pour identifier les différents types de production que l’on y trouve, ajoute Hélène Doussot. D’autres mettent en place un menu de Noël pour permettre aux enfants de se rendre compte que, là encore, tout peut être produit sur notre territoire. Pour ma part, cette année, j’ai mis en place un didacticiel pour déterminer les différents types de métiers et productions nécessaires à la fabrication d’un burger ». L’occasion pour les enfants de se rendre compte que, même dans leur menu préféré, le pain ne peut être fabriqué sans céréalier, qu’il faut des éleveurs pour la viande ou encore des maraîchers pour leur apporter salades, tomates ou oignons. Bernadette Carrion a, elle, opté pour les diapositives afin d’illustrer son activité d’éleveuse de bovins. « Je diffuse des diapositives sur l’élevage bovin et les céréales. Il s’agit d’expliquer l’évolution d’un animal, dès sa naissance, en expliquant notamment l’étape de l’identification obligatoire auprès de l’établissement départemental de l’élevage (EDE), lorsque l’on doit noter qui est le père, la mère, le sexe du veau pour obtenir son passeport, puis les vaccins obligatoires pour le passeport sanitaire ». L’éleveuse évoque également les céréales, destinées à l’alimentation animale, pour déboucher sur l’alimentation humaine. Les sixièmes de ce millésime se sont montrés particulièrement attentifs, de l’aveu même de la présidente de la Commission, « nous avons trouvé que le public avait évolué. Les jeunes sont très réceptifs, plus intéressés qu’avant ».