Crise des fonds Feader avec la Région BFC
Lait/volaille : pas d’aide pour le standard, mais poulet étranger à la cantine du lycée

Cédric Michelin
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Martine Début travaillant à la coopérative avicole de Saône-et-Loire (CPASL) interpellait les élus sur du « pratico-pratique » : « On a un gros souci, c’est votre grille de sélection », critiquait-elle avec fortes argumentations sur ce volet délicat des fonds Feader.

Lait/volaille : pas d’aide pour le standard, mais poulet étranger à la cantine du lycée

Martine Début travaillant à la coopérative avicole de Saône-et-Loire (CPASL) interpellait les élus sur du « pratico-pratique » : « On a un gros souci, c’est votre grille de sélection », critiquait-elle avec fortes argumentations sur ce volet délicat des fonds Feader.

Les dossiers des coopérateurs sont dans l’impossibilité, ou « peine à passer », avec des taux de subvention faiblards. « Notre principal client nous demande de construire des bâtiments », se félicite Martine Début qui a donc un marché et des débouchés pour ses éleveurs coopérateurs. Des projets de canardières certes à 560.000 € l’unité. Avec un plafond fixé à 150.000 € de subvention et un taux de prise en charge de 55 %, cela fait au maximum environ 70.000 € sur 560.000 € à financer. En plus des nombreuses « pièces » justificatives à fournir, des audits biosécurités et bien-être animal sont exigés en plus. « Sauf qu’en canard, l’audit Ebene n’existe pas encore », ne comprenait pas Martine Début.

Revenant sur la grille de sélection fixée par la Région, Martine Début ne peut pas croire que les élus ignorent les difficultés des volailles labels et Bio sur les marchés avec la baisse du pouvoir d’achat des Français. Pire, un poulet sur deux en France est importé.

« On nous demande du poulet conventionnel pour le quotidien », avec en plus des clients qui veulent du bien-être, entraînant des surcoûts. « On a besoin des aides », se contentait-elle de redire. Polyculteur-éleveur à Suin, voulant justement se diversifier, Jean-Louis Marot a fini de rénover son vieux bâtiment « avec des fenêtres et des jouets pour les poulets, car c’est à la mode » et demandé par le client de la CPASL. Ce qui l’énerve encore plus que de ne pas avoir de réponse à sa demande de subvention, « c’est de voir le hors-sol comme un pestiféré donc on n’a pas d’aide. Et le soir quand votre gamin rentre du lycée, géré par la Région, il n’a pas mangé du poulet label ou bio. Ils ont mangé du poulet industriel qui vient, de France s’ils ont de la chance, mais plus souvent de Pologne », pointait-il du doigt l’incohérence de la politique agroalimentaire régionale.

Représentant la filière laitière pour la FDSEA et la chambre, Stéphane Convert s’inscrivait parfaitement dans ces deux témoignages. « Si on veut nourrir la population qui a du mal à finir ces fins de mois, ces subventions, elles leur servent », insistait-il, sachant parfaitement que la Bourgogne-Franche-Comté n’a pas de population à fort pouvoir d’achat comme dans les métropoles. « Si le lait de plaines s’arrête, il n’y aura pas de remplacement ».