Coopérative Avéal
La récolte des premiers fruits !

Marc Labille
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Issue du rachat des Agri Sud-est de Saône-et-Loire par Téol, la coopérative Avéal récolte les premiers fruits d’un travail de fond entrepris depuis deux ans. En nette amélioration, ses résultats financiers s’approchent de l’équilibre et sa nouvelle organisation lui permet d’affronter l’avenir sans sacrifier sa dimension humaine et territoriale.

La récolte des premiers fruits !
Fruit du rachat des Agri Sud-est de Saône-et-Loire par Téol, Avéal a vu le jour le 1er juillet dernier. Cela s’est accompagné d’un rapprochement avec le groupe coopératif Oxyane. Depuis le mois de janvier dernier, Hugues Dauzet est le nouveau directeur d’Avéal.

La coopérative Avéal a tenu sa toute première assemblée générale le 9 décembre dernier à Charolles. Fruit du rachat Agri Sud-est de Saône-et-Loire par Téol, Avéal a vu le jour le 1er juillet dernier. Cette évolution s’est accompagnée d’un rapprochement entre Téol et le groupe coopératif Oxyane auquel appartient la filiale de négoce Agri Sud-est. Sans fusionner, Téol devenant Avéal est désormais une « coopérative associée » du groupe Oxyane. La proximité a été « le mot d’ordre » de cette évolution, présentait le directeur Hugues Dauzet. L’objectif du conseil d’administration a été de conserver « une coopérative à taille humaine » sur un territoire « très rural » dans « une zone très herbagère », expliquait le président Gilles Mazille. Les spécificités locales de Téol ont ainsi été conservées : usines d’aliments assurant transparence traçabilité, proximité, juste prix ; service appro et engrais répondant aux problématiques locales ; conseil technique ; collecte et valorisation des céréales.

Taille humaine préservée

Continuant de rayonner sur le Grand Charolais (d’Autun à Marcigny et de Bourbon-Lancy à Cormatin) avec désormais 16 magasins, la coopérative a su garder « la bonne taille », expliquait le président. Le rachat des magasins Agri Sud-est du département de Saône-et-Loire évite certains doublons et le maintien d’une coopérative de proximité est une nécessité dans « un paysage d’élevage qui est différent de toutes les zones qui nous entourent », poursuivait Gilles Mazille. Quant au rapprochement avec Oxyane, c’est ce qui permettra à la petite coopérative charolaise de perdurer en bénéficiant de tous les savoir-faire d’un groupe important (filières céréales de qualité, réseau Gamm Vert, filière œufs, etc.).

Le chiffre d’affaires consolidé d’Avéal est estimé à 32,5 millions d’euros en 2021-2022, indiquait le directeur qui faisait valoir la présence de 106 collaborateurs sur le terrain sur un total de 121 salariés. Avéal détient plusieurs filiales dont la SARL Charolles Bourgogne, structure regroupant les magasins grand public et qui devrait réaliser un chiffre d’affaires de 9,5 millions d’euros en 2021-2022. La SAS Charolles Aliments exploite quant à elle l’usine de Charolles et son chiffre d’affaires devrait s’élever à 11 millions d’euros en 2021-2022.

Confiance retrouvée

Devant les délégués réunis en assemblée générale, les responsables d’Avéal ont présenté des résultats en nette amélioration depuis deux ans. Pour Gilles Mazille, ce sont les fruits d’un travail de fond entrepris par Téol, qui se concrétise aujourd’hui par Avéal, et qui est désormais « consolidé et amplifié » par le nouveau directeur Hugues Dauzet arrivé en septembre 2020 et en poste en tant que directeur depuis le mois de janvier dernier. Avec méthode, rigueur, vigilance et détermination, la nouvelle direction s’attache à appliquer une gestion « au cordeau ». Parmi ses missions, la réduction des créances clients qui a toujours été un point sensible à la coopérative. « Nous avons accompagné nos adhérents pendant les périodes de sécheresse. Mais aujourd’hui, le message est clair : il faut un retour de balancier », justifiait Gilles Mazille.

Conséquence de ces efforts, pour l’exercice 2020-2021, le résultat d’exploitation parvient à s’améliorer malgré une baisse de chiffre d’affaires de – 3 % (lire encadré). Le résultat net d’Avéal est ainsi passé de – 114.000 à - 49.000 € entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021. S’il est encore négatif, ce résultat s’approche de l’équilibre et il faut ajouter les bonnes performances des différentes filiales sur cet exercice, faisait valoir Hugues Dauzet.

Au terme de ce premier bilan encourageant, Gilles Mazille se félicitait de voir « la confiance de retour » au sein de la coopérative. « De petites choses qui semblaient impossibles redeviennent possibles. Dans un contexte de diminution du nombre d’agriculteurs, de baisse du nombre de vaches allaitantes, notre organisation doit s’adapter et préparer l’agriculture de demain », concluait-il.

Vente d’aliments en repli, succès des magasins grand public

Vente d’aliments en repli, succès des magasins grand public

Les ventes d’engrais et d’aliments se sont globalement maintenues en 2020-2021. Mais le chiffre d’affaires de la vente d’aliments – qui représente près de 60 % du chiffre d’affaires d’Avéal – a baissé de 374.000 € en 2020. Autre poste important du chiffre d’affaires, la vente des engrais a progressé de +105.000 €. Dernier fait marquant de la campagne, les céréales, dont les récoltes étaient mauvaises en 2020, ont un chiffre d’affaires en baisse de – 28 %. Les filiales d’Avéal ont pour leur part réalisé de bons résultats. Charolles Aliments a maintenu ses volumes bovins en 2020-2021. Mais pour 2021-2022, il manquera 12.000 tonnes d’aliment poules pondeuses perdus à cause du démantèlement des poulaillers hors-sol de Vaudebarrier. L’activité magasin/grand public enregistre une belle progression de son chiffre d’affaires. Les restrictions sanitaires liées au covid ont profité au commerce de proximité dont font partie les libres-services agricoles.

Avec 17.420 tonnes de céréales collectées au 31 août 2021, la moisson de l’exercice en cours est gonflée par l’intégration des ex-Agri Sud-est du département, faisait remarquer Hugues Dauzet. Cette récolte pourra bénéficier des apports offerts par Oxyane en termes de filières et de débouchés. La campagne est toutefois marquée par la forte volatilité des prix, qui crée une difficulté supplémentaire pour la coopérative et perturbe les adhérents…

Si le tonnage des engrais et amendements a augmenté en 2020-2021, il risque de redescendre sur 2021-2022, s’attendent les responsables d’Avéal. En effet, la flambée du prix des matières premières va probablement entraîner des impasses de la part des éleveurs. La coopérative fait son possible pour pallier ce phénomène en anticipant ses achats, confiait Gilles Mazille. Enfin, une baisse des achats d’aliments est attendue car l’année fourragère passée a permis aux éleveurs de reconstituer des stocks.