Angélique Bailleul

Dynamisme et enthousiasme

Native de Béthune dans le Pas-de-Calais, Angélique Bailleul est immergée depuis sa plus tendre enfance dans l’univers agricole. En effet, ses parents s’occupent d’une exploitation dans le Nord de la France. Ils produisent pommes de terre et blé tout en tenant un magasin de maraîchage avec vente directe. Logique, alors, de la voir entreprendre des études agricoles. « J’ai une grande passion pour les chevaux ». Elle s’oriente naturellement vers un bac pro agricole option élevage du cheval du côté de Lille. « C’était l’idéal car cette formation alliait théorie et pratique ». Elle enchaîne avec un BTS comptabilité gestion. Suivra une licence en production industrielle « avec plus de management, de gestion de l’organisation ». Par la suite, elle part à Châlons-en-Champagne pour suivre un master ingénierie d’affaires. Après une année, elle bascule vers un master de gestion d’entreprise option Daf (Direction administrative et financière) en alternance à la BNP. Diplômée, elle arrive en Saône-et-Loire et postule auprès du lycée de Fontaines pour occuper le poste de chef d’exploitation. Un poste que la jeune femme de 27 ans occupe depuis le mois de septembre dernier.

Manager, gérer et faire évoluer

Un premier emploi qu’elle découvre avec plaisir tout en ayant conscience de tout ce qui lui reste encore à apprendre. « Je ne suis pas experte dans tous les domaines mais je connais l’agriculture, la gestion d’une équipe, la gestion financière ou encore la planification. À mon poste, il y a un important travail relationnel avec, notamment, de nombreuses réunions ». Au sein de l’exploitation, l’équipe est composée de quatre personnes (dont un apprenti) plus une personne au magasin. Une structure qui compte plusieurs ateliers. À l’image de l’atelier laitier, de race montbéliarde, avec environ 70 vaches laitières. « Nous avons un objectif de production de 500.000 litres de lait par an livrés à Danone. Au sein de nos différents ateliers, il y a un vrai but pédagogique au niveau technique, alimentation et expérimental ». Le deuxième atelier est constitué par une vingtaine de vaches allaitantes. « Nous essayons de vendre la viande en direct au magasin sous forme de caissettes ». Enfin, le troisième et dernier atelier permet d’élever, chaque année, quelque 10.000 volailles, qu’il s’agisse de poulets ou de pintades, voire de chapons et poulets alourdis. « Une grande partie est consommée au sein de la cantine du lycée. Il y a également des volailles vendues à d’autres lycées, à des restaurants et au sein de notre magasin ».

Produire autrement

Un magasin qui connaît un succès grandissant. « Nous disposons d’une commerciale à plein temps dédiée à la boutique du lycée. Le magasin est ouvert sur le site le vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h à 18 h ainsi que le samedi de 9 h à 12 h. Sont commercialisés des produits d’une dizaine de lycées agricoles de la région. En 2020, il y a eu une très forte progression du chiffre d’affaires avec + 20 % pour atteindre 320.000 €. J’aimerai toutefois que nous valorisions encore davantage nos produits, que nous augmentions nos marges. Mais c’est compliqué ». Un magasin qui a aussi un rôle important à jouer auprès des apprenants du lycée. « L’idée est d’impliquer nos élèves non seulement au niveau de la production mais aussi de la commercialisation. Un CCP (Certificat de compétences professionnelles) vente directe sera mis en place prochainement ».

À moyen terme, Angélique Bailleul doit également se pencher sur le Plan enseignement à produire autrement. « Cela va se mettre en place dans les deux à trois ans à venir. Actuellement, nous sommes dans une phase de réflexion avec différents groupes qui vont se créer ».