Commission des agricultrices
Toutes en scène pour la journée internationale des droits des femmes

Isabelle Dumont
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Le 8 mars 2024 étaient doublement célébrés cette année, avec la journée internationale des droits des femmes et avec surtout, la représentation à l’auditorium de Montchanin, de la nouvelle pièce de théâtre produite et réalisée par la commission des agricultrices. Pas de doute, ces « Nanas des champs » sont bien les meilleures agri-actrices possibles pour communiquer positivement sur le métier et défendre l’égalité, en dénonçant les injustices du passé et encore un peu du présent. Un combat qui doit donc rassembler Femmes et Hommes.

Toutes en scène pour la journée internationale des droits des femmes

Elles sont une dizaine d’agricultrices de Saône-et-Loire à jouer « Nanas des champs », une pièce de théâtre née de leur vécu en tant que cheffe d’exploitation, de situations où être une femme leur a valu des commentaires tels que « où est le patron ? ».  Si elles l’ont écrite seules au sein de la commission des agricultrices de la FDSEA de Saône-et-Loire, Jérémy Perrin, réalisateur, les a guidées pour la mise en scène. La pièce de théâtre se veut légère et humoristique pour mieux communiquer des messages qui nécessitent force et courage, à leur image.

La première représentation a eu lieu l’année dernière sous la stabulation du Gaec Meunier aux Bizots pour la journée des Lauriers d’or. Cette journée d’accueil de deux classes de primaires – faisant la promotion des métiers agricoles – s’était déroulée avec la présence d’une agricultrice fervente militante, en la personne de Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA.

Un chèque remis à Toujours Femme

Ce 8 mars cette fois, la commission des agricultrices a joué sur la scène de l’Auditorium de Montchanin devant une petite centaine de personnes. Nouveau succès. Les spectateurs ont ri et applaudi leur prestation. À commencer par Christian Bajard, président de la FDSEA 71. Il a salué ce « beau spectacle qui traduit bien ce que les agricultrices peuvent vivre au quotidien ». Il a chaleureusement remercié le travail des agricultrices, toujours fortement engagées dans toutes les composantes du syndicalisme et réalisant un travail de longue haleine autour de la communication positive du métier d’agricuteur/rice.

La présidente de la section, Hélène Doussot-Sassot a profité de l’occasion pour remettre un chèque de 2.687€ à la présidente de l’Association Toujours Femme de Chalon-sur-Saône. La somme avait été récoltée lors de la Marche Agri’Rose organisée par la commission depuis cinq ans sur la commune des Bizots dans le cadre d’Octobre rose, soutenant la recherche contre les cancers féminins.

Partager les difficultés, ne pas rester seule

Mais en cette journée internationale des droits des femmes, la soirée s’est ensuite poursuivie par des table-rondes animées d’une main de maître par Noëlle Renaud du Gaec des Noyers à Bourbon-Lancy, autour de trois thèmes : celui des métiers longtemps réservés aux hommes, des reconversions professionnelles et surtout de l’engagement en tant que femmes. Pour débattre et témoigner, des femmes : gendarmes, vétérinaire, une technicienne en méthode de soudage, une thérapeute, une salariée agricole, des cheffes d’exploitation engagées dans des organisations professionnelles agricoles et une conseillère départementale. 

Noëlle Renaud leur a demandé à chacune de revenir sur leur parcours, les avantages et inconvénients de leur métier, si elles ont rencontré des préjugés et en quoi être une femme change leur métier. Ou alors quel a été l’élément déclencheur pour changer de métier, que leur a apporté ce nouveau métier, leur motivation à leur engagement sur des postes de présidentes d’organismes, de maire... et comment concilier vie personnelle et professionnelle, qui ne doit plus être une question réservée aux seules femmes d’ailleurs. « Une femme entrepreneur est souvent seule chez soi et se retrouver entre femmes pour partager les difficultés et la charge mentale, c’est important. » « Ne pas craindre de changer de métier pour exercer un métier passion, les inconvénients disparaissent ! ».

Une sensibilité bien supérieure

Néanmoins, il ressort majoritairement qu’« être une femme est un avantage ». Certes, elles sentent le besoin de devoir « montrer sa valeur », sous le regard et les réflexions passéistes de certains. Or, les femmes n’ont pas la « même sensibilité que les hommes ». Rien d’inférieur ici, peut-être même au contraire, elles « ne voient pas les choses de la même manière et bien souvent, c'est un avantage ». En effet, « cela enrichit les échanges » au final. Et surtout, encore une belle soirée réussie pour nos agri-actrices et tous les hommes qui partagent ces mêmes valeurs de respect.