Emploi
L’agroalimentaire un secteur d’avenir

Dominique Chargé, pour La Coopération agricole, et Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, ont signé le 14 avril la convention « 1 jeune, 1 solution ». L’agriculture et l’agroalimentaire constituent un gisement d’emplois encore trop méconnu et peu exploité.

L’agroalimentaire un secteur d’avenir

« Il y a encore 20.000 emplois non pourvus sur cent types de métiers dans le secteur agroalimentaire », a annoncé Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, pointant des problèmes d’adéquation des compétences, de connaissance et d’attractivité de ces métiers. Pourtant, les sphères agricoles et agroalimentaires offrent de nombreux débouchés, notamment dans des domaines à la pointe de la technologie comme la robotique, le numérique. Surtout, il existe une spécificité du modèle coopératif qui regroupe 2.300 coopératives et 190.000 salariés. L’impact de ces entreprises qui sont pour l’immense majorité (93 %) des TPE et PME* n’est pas négligeable car « un million d’euros investi génère quinze emplois sur les territoires », a précisé Dominique Chargé. Ces éléments ont, par conséquent, amené La Coopération agricole à signer formellement la convention « 1 jeune, 1 solution », initiée par le gouvernement en juillet 2020 et qui vise à accompagner les jeunes de 16-25 ans au sortir de la crise de la Covid-19, par des stages, l’apprentissage, des contrats de professionnalisation, etc. L’enveloppe initiale d’un montant de 6,7 milliards d’euros (Md€) a finalement été portée à plus de 9 Md€. La Coopération agricole s’est engagée à diffuser auprès de ses adhérents l’ensemble des mesures d’aides et d’accompagnement à l’emploi des jeunes. Elle s’est également engagée sur des objectifs chiffrés : augmenter de 15 % le nombre de coopératives qui fassent appel à l’alternance en 2021 (par rapport à 2020) et qu’au moins 30 % des contrats d’alternance soient transformés en contrat à durée déterminée ou indéterminée (CDD/CDI).

Investir dans la jeunesse

« Fin mars, 1.000 contrats avaient été signés et 600 stages engagés dans onze de nos coopératives** », a indiqué Dominique Chargé qui souhaite aussi développer l’insertion professionnelle à travers le mentorat dont il a signé la convention. Ce dispositif « 1 jeune, 1 mentor », qui vient en complément du dispositif précédent, est doté d’un budget global de 30 M€. Il se fixe pour objectif d’accompagner 100.000 jeunes en parcours scolaire ou en insertion professionnelle d’ici 2021 et 200.000 jeunes d’ici 2022, par un mentor plus âgé que « celui-ci soit étudiant, professionnel en activité ou jeune retraité », a précisé le haut-commissaire Thibaut Guilluy lui-même mentor. « Il faut investir dans la jeunesse pour relancer les entreprises et l’économie (…) et donner à chaque entreprise les moyens de trouver les candidats capables de leur apporter souffle et compétences », a-t-il plaidé. Cependant, le gel des dernières semaines semble avoir quelque peu rebattu les cartes de l’emploi en général et celui des jeunes en particulier, car de nombreux pourvoyeurs de main-d’œuvre comme les arboriculteurs et les viticulteurs, et par ricochet les coopératives susceptibles de les embaucher, voient aujourd’hui leurs capacités d’intégrer des jeunes recrues nettement réduites.

* Une TPE compte moins de 10 salariés pour un chiffre d’affaires (CA) annuel inférieur à 2 millions d’euros (M€). Une PME compte moins de 250 salariés pour un CA annuel inférieur à 50 M€.

** In Vivo, Terrena, Axereal, Sodiaal, EMC2, CAC 68, Ceresia, Eureden, Cooperl, Agrial, GEIQ Oc-Agri Occitanie