Conseil d’administration de la FDSEA
Les caprices du climat au cœur des préoccupations….

Après les fortes gelées de la semaine du 5 avril, le gel et plus globalement les aléas climatiques ont été au cœur des débats du conseil d’administration de la FDSEA de Saône-et-Loire réuni ce 16 avril à Jalogny. Un bilan des mobilisations syndicales des dernières semaines a aussi été dressé, alors qu’un certain nombre d’arbitrages ministériels se font encore attendre, notamment sur la future Pac. Tour d’horizon. 

Les caprices du climat au cœur des préoccupations….
Lors de la manifestation à Clermont-Ferrand

Actualité oblige, c’est malheureusement le gel et ses conséquences qui tenaient le haut du pavé des débats. L’occasion pour les viticulteurs membres du conseil d’administration d’exprimer leurs vives inquiétudes. Sur Sologny, Céline Robergeot rappelait « que le gel de cette année arrive après une récolte 2019 déjà fortement touchée par le gel ». Même si certains ont pu constituer des VCI en 2020, il va manquer du vin, et d’ores et déjà les cours se tendent. L’impact du gel venant également s’ajouter aux incertitudes dans la durée liée au contexte sanitaire. Même constat pour Pascal Cottenceau pour le secteur de la cave de Buxy, avec des dégâts importants. De son côté, Robert Martin, président de la section des bailleurs de la FDSEA soulignait « que le gel a été tellement fort qu’aucun système de protection n’a marché. Ni les bougies, ni les éoliennes, etc. ». Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, du caractère exceptionnel de ce que nous venons de vivre. Et comme le soulignaient les viticulteurs présents, ce qui justifiait pleinement « la nécessité d’un accompagnement d’ampleur au niveau national ».

De son côté Benoit Regnault, président de la section grandes cultures, soulignait qu’il était encore trop tôt pour identifier de potentiels dégâts en grandes cultures. Il appelait cependant d’ores et déjà à réfléchir à des solutions sur le volet social et notamment la possibilité d’appeler les cotisations MSA sur l’assiette de l’année n-1 pour éviter « de plomber » les producteurs. Globalement, au-delà des traditionnels dégrèvements de TFNB, ce sont bien les demandes de prises en charges de cotisations ou d’exonération de charges patronales qui ressortaient des débats. De même que la problématique des fermages. Administrateur national à la FNSEA pour la Région Bourgogne Franche-Comté, Luc Jeannin soulignait de son côté que ces aléas relancent une fois de plus de manière très forte les débats sur la gestion des risques et notamment la mise en place ou non d’une assurance obligatoire. Une option que la viticulture notamment avait décliné il y a quelques années…. Le conseil d’administration terminait ce tour de table des problématiques climatiques par un point d’étape sur TeleCalam pour la sécheresse 2020. 

Premières avancées après les mobilisations

Un premier bilan était également tracé des mobilisations syndicales. Le président de la FDSEA, Christian Bajard, soulignait « que les actions de Dijon et de Clermont-Ferrand notamment ont permis de faire prendre conscience du problème posé par les propositions de la DGPE par rapport à la baisse des aides couplées allaitantes. Le message est passé ». Reste qu’à ce stade, personne n’a encore eu de proposition alternative de la part du ministère, la pression doit donc être maintenue. Toujours sur la Pac, la FRSEA Bourgogne Franche-Comté a porté des propositions sur les zones intermédiaires : soit via la mise en place de MAE spécifiques pour ces zones ou soit en augmentant le paiement distributif. Là aussi, Christian Bajard soulignait que « le ministre n’arrête pas de parler des zones intermédiaires, mais il n’y a rien de concret pour l’instant ». Luc Jeannin indiquait qu’une rencontre est prévue ce 22 avril (après notre bouclage, NDLR) avec le ministre, « l’objectif reste d’enfoncer le clou sur le couplage et la convergence ».

Sur la question du prix, après les mobilisations syndicales, une PPL (proposition parlementaire de Loi, lire en page HH) a été déposée par le député Grégory Besson-Moreau. Soutenue par le ministre de l’Agriculture, cette PPL vise entre autre à renforcer la loi ÉGAlim en rendant notamment la contractualisation obligatoire et pluriannuelle, et en interdisant les promotions de dégagement sans l’accord de la profession concernée. Autant de dispositifs intéressants sur le papier, mais dont il faudra surveiller la mise en place.

Le retour des ZNT

Le conseil d’administration s’achevait autour de la question des Chartes ZNT riverains à la suite du jugement du Conseil constitutionnel. Dans l’attente d’une clarification du ministère, la position nationale de la FNSEA est que les chartes sont toujours d’actualité et les distances liées également. Cependant, les viticulteurs présents soulignaient l’importance d’une clarification rapide, alors que la période des traitements phytosanitaires approche et que le gel pourrait occasionner des travaux supplémentaires pour sauver ce qui peut l’être. Les pouvoirs publics seront d’ailleurs sensibilisés à cette spécificité de la campagne à venir.

Thibault Laugâa