Emploi - Formation
Comment attirer les jeunes aux métiers agricoles ?

Cédric MICHELIN
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La FNSEA a organisé une table-ronde sur le thème "attractivité des formations et des métiers agricoles : comment mieux informer et mieux orienter ?".

Comment attirer les jeunes aux métiers agricoles ?

Certes, avec 27.200 contrats signés majoritairement dans des entreprises de moins de 11 salariés, les chiffres de l’apprentissage en agriculture ont été très bons en 2021. Ce qui représente 30 % de contrats et 28 % d’entreprises en plus qu’en 2020. De même, l’enseignement agricole connaît-il, depuis quelque temps, un regain d’intérêt parce que les jeunes veulent redonner du sens à leur travail. Cependant, pour la FNSEA, il reste encore du chemin à faire pour convaincre les jeunes de s’engager dans la voie agricole. « Nourrir les populations, soigner et gérer le bien-être des animaux, protéger la planète, ça ne s’improvise pas et ça réclame des compétences », a indiqué Marianne Dutoit, présidente de la Commission enseignement-formation de la FNSEA. Comment alors passer « d’une orientation bien souvent subie à une orientation choisie ? », selon les termes de Gilles Demarquet, président de l’association des parents d’élèves de l’école libre (Apel). « En étant ouvert d’esprit », a répondu la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert qui a dû elle-même combattre les préjugés et les stéréotypes et lutter contre les conseils de ses professeurs. « On voulait faire de moi un conseiller de gestion », a-t-elle témoigné.

« Donner des signes positifs »

« Il ne faut surtout pas penser à la place des parents et des jeunes », a expliqué Frédérique Alexandre-Bailly, directrice générale de l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep) qui parle aussi « d’élargir les horizons ». Elle préconise d’aider les enseignants souvent en manque d’informations sur le secteur agricole et de mieux former les ambassadeurs qui viennent témoigner.

La solidarité est un facteur qui permet d’accompagner les jeunes sur la voie agricole. Ainsi Dorine Chamonal, jeune éleveuse de porcs non issue du milieu agricole, juge-t-elle que « le soutien de ses parents qui voulaient la voir heureuse dans (son) métier » et celui de « ses collègues du Gaec » lui ont permis, après un stage pré-installation de 18 mois, « de franchir le pas ». Comme sa collègue Myriam Humbert, devenue apicultrice après une première vie d’ingénieure toute tracée par ses parents, elle estime qu’il faut « donner des signes positifs » sur le métier d’agriculteur. « Même s’il ne faut idéaliser le métier », a nuancé Christiane Lambert avant d’ajouter : « Cela ne doit pas nous empêcher de dire que nous avons de beaux succès qu’il faut valoriser ». Pour accompagner cette attractivité, la FNSEA qui a signé un partenariat avec l’Apel et Carif-Oref*, ouvre son opération Fermes ouvertes aux collégiens et lycéens. La commission des agricultrices de Saône-et-Loire ou encore le service Emploi de la FDSEA continuent d’œuvrer sur ces sujets. « Afin de susciter plus de vocations en sensibilisant à nos nombreux métiers », a conclu Christiane Lambert.

* Centre animation ressources d’information sur la formation-Observatoire régional emploi formation (Carif-Oref)