Les semailles du progrès
Un nouveau livre sur l’histoire de l’agriculture de l'Ain

En ce mois d'avril, l’association Mémoire de nos campagnes publiera le deuxième tome de l’histoire de l’agriculture de l’Ain. Jean Merle, son président, détaille pour nous l’objectif de l’édition de ce nouveau livre.

Un nouveau livre sur l’histoire de l’agriculture de l'Ain

En ce mois d’avril, l’association Mémoire de nos campagnes publiera le deuxième tome de l’histoire de l’agriculture de l’Ain. Jean Merle, son président, détaille pour nous l’objectif de l’édition de ce nouveau livre, après le premier tome publié en 2018. Ce premier livre, « Un Duel entre ciel et terre », couvrait la période entre 1884, avec la création des syndicats agricoles, et 1945, avec la Libération. Il racontait beaucoup, à travers l’histoire de l’agriculture de l’Ain, la dualité politique et religieuse. Dans ce nouveau livre, « Les Semailles du progrès », c’est la période 1945-2000 qui est racontée, montrant comment, en cette fin de XXe siècle, les agriculteurs de l’Ain se sont inscrits dans le formidable progrès technique et économique que Michel Debatisse qualifiera dans un livre de « Révolution silencieuse ».

Un récit historique salutaire pour les jeunes générations d’aujourd’hui et de demain pour qu’ils puissent se représenter les conditions de vie et de travail imposées aux agriculteurs au sortir de la guerre. Le travail était pour l’essentiel manuel, les tracteurs rares, les céréales produisaient 15 à 20 quintaux à l’hectare, une vache donnait 1.500 litres de lait par an… Les femmes étaient à la peine, il fallait piocher à la main les betteraves, le maïs, la vigne et subir à la maison une pénible cohabitation avec souvent le jeune couple, les parents et les grands-parents sous le même toit…

Tout à coup, dans les années cinquante, la jeune génération de paysans, formée dans les mouvements de jeunesse, notamment la JAC, a voulu s’émanciper et rompre avec les pratiques anciennes. Elle a voulu s’approprier le développement de la mécanisation et semer des hybrides, participer à la révolution fourragère, accéder à des marchés lointains conquis grâce à l’action de nos coopératives… Ce progrès, bien accompagné par les lois d’orientation agricoles de 1960 et 1962 voulues par le général de Gaulle et son ministre Edgard Pisani, a permis à notre agriculture d’accéder à la modernisation et, à la France, d’atteindre une autosuffisance alimentaire qui lui faisait cruellement défaut.

Pour la réalisation de ce deuxième tome de l’histoire de l’agriculture de l’Ain, un groupe de contributeurs s’est constitué et placé sous la direction de Serge Berra, déjà auteur avec Jean Dumont du premier tome. Ce groupe d’anciens collaborateurs des organisations professionnelles agricoles de l’Ain a apporté son concours rédactionnel ce qui nous amène à proposer un livre de 372 pages largement illustré avec pour titre : « Histoire de l’agriculture de l’Ain 1945-2000 : Les sillons du progrès ».