Mâconnais
Après le gel, la grêle

Régis Gaillard
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Alors que le gel du mois de mars dernier avait déjà fait des dégâts conséquents dans le vignoble mâconnais, l’épisode de grêle de lundi dernier aura fini de doucher les derniers espoirs de plusieurs domaines.

Les mines étaient bien sombres en ce tout début d’été dans le Mâconnais. La météo est pour le moins capricieuse en cette année 2021. Personne n’a oublié le gel printanier qui a fait des dégâts sur l’ensemble du territoire départemental.

À peine remise de ce choc, la viticulture de Saône-et-Loire a vu de nouveaux soucis se profiler à l’horizon. Outres les épisodes de pluie, vecteurs de maladies, il y aura eu ce lundi 21 juin, au beau milieu de l’après-midi, un orage accompagné de grêle. Avec, pour résultat, des vignobles entiers mis à mal comme le confirme Jérôme Chevallier, président de l’UPVM.

Malgré des générateurs anti-grêle en marche depuis plusieurs jours qui ont sans doute limité les dégâts, nombre de communes ont été très touchées à des degrés divers. À l’image, surtout, de Pouilly, de Fuissé et de Solutré. Mais aussi, a priori, une partie de Leynes, de Chasselas, de Charnay-lès-Mâcon, de Prissé et de Davayé. « Certaines vignes ont été hachées menues. Il y a de très gros dégâts. Après le gel, voilà la grêle maintenant. Il est bien évidemment trop tôt pour connaître l’étendue exacte des dégâts mais les raisins et les bois ont forcément bien souffert. Et on commence aussi à voir apparaître des traces de mildiou. Le moral est bien bas. Heureusement, tous les secteurs du Mâconnais n’ont pas été touchés ».

Plus de deux mois avant les vendanges…

Michel Barraud, président des Vignerons des Terres Secrètes, confirme que Prissé a subi des dégâts importants sur une partie du vignoble, notamment du côté du bourg et de Davayé. « Les raisins ont bien souffert. C’est un coup dur de plus. Depuis un moment, les soucis s’accumulent. Le moral est forcément affecté ». D’autant plus qu’après le gel, la végétation s’était un peu emballée et que le travail n’a pas manqué. Mais la grêle marque un coup d’arrêt. Sans oublier la présence d’oïdium et de taches de mildiou. « Pour les parcelles bio, cela va être très compliqué. D’autant plus avec la météo annoncée cette semaine ».

Du côté de Pouilly-Fuissé, Aurélie Cheveau était un brin fataliste. « L’orage a frappé les hauts de Fuissé et Pouilly en direction de Davayé. Cela a touché pas mal de premiers crus. Il y a de très gros dégâts, avec des feuilles hachées, qu’il est encore trop tôt pour chiffrer. Cela a touché des secteurs qui avaient été plutôt épargnés par le gel. Forcément, le moral des troupes est au plus bas, surtout que l’on commençait à aller de l’avant après l’épisode de gel. C’est usant. Heureusement, Vergisson semble avoir été peu touché mais avait gelé. Après le gel, nous avions de belles fleurs, de beaux raisins. Il nous reste encore environ deux mois et demi avant les vendanges. Il peut survenir pas mal d’aléas climatiques d’ici là, comme la sècheresse et la canicule. Peu ou prou, il faut pour certains faire une croix sur la récolte 2021. Si nous arrivons à faire 50 % de volume dans l’AOC, ce sera un petit miracle ».