Vin rosé
La France truste les premières places

FranceAgriMer et le Comité interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) ont présenté les chiffres mondiaux du vin rosé. La France truste les premières places.

La France truste les premières places

À en croire les chiffres de l’Observatoire mondial du rosé, la France est, par de nombreux aspects, le pays du rosé, « un vin qu’on peine encore à différencier du vin rouge à l’international », a expliqué Audrey Laurent, chargée d'études économiques « Vin marché mondial » de FranceAgriMer (FAM). Notre pays est en effet le premier producteur mondial avec presque 8 millions d’hl réalisés par an (34 % de la production mondiale) devant l’Espagne (23 % ; 5,3 Mhl) et les États-Unis (17 % ; 3,91 Mhl). Ces trois pays représentent à eux seuls les ¾ de la production de rosé de la planète. Ils ont augmenté leurs volumes en comparaison de la moyenne de référence 2007-2011 : Ils ne représentaient alors qu’un peu plus de la moitié des volumes produits : 24 % (France), 14 % (Espagne) et 13 % (États-Unis). Le volume de production, 23 Mhl en 2019, reste stable comparativement à l’année 2002 : 22,4 Mhl. Cependant, la part de rosé dans la consommation totale des vins a augmenté puisqu’elle est passée de 8,5 % en 2002 et presque 10 % en 2019 (9,9 % exactement).

Marge de progression

Côté consommation, le constat est identique : la France consomme 35 % des vins rosés produits dans le monde, devant les États-Unis (15 %) et l’Allemagne (7 %). Cette consommation mondiale s’est élevée en 2019 à 23,6 Mhl. Le rosé est semble-t-il bien apprécié des Français qui en boivent 15,1 litres par an. Les Uruguayens en sont aussi friands (9,7 litres), et dans une moindre mesure les Chypriotes (5,2 l), les Belges et les Suisses (5,1 l). D’une manière globale, 90 % de la consommation mondiale de rosé reste ancrée au sein de l’Europe occidentale, indique l’Observatoire. Ce dernier souligne néanmoins une forte progression de la consommation australienne en 2019 puisqu’elle a doublé en un an « dépassant la production de rosé du pays », a indiqué Brice Amato, responsable du service Études & Analyses de marchés au CIVP. « Il existe également une marge de progression pour les Américains qui ne consomment qu’1,3 l de rosé par an », a-t-il ajouté.

Entrée de gamme

La France est également leader mondial en termes d’importations puisqu’elle achète 3 Mhl par an, soit 29 % des 10,4 Mhl de rosé importés en 2019 dans le monde. Elle devance l’Allemagne (14 % ; 1,45 Mhl) et le Royaume-Uni (10 % ; 1,04 Mhl) et les États-Unis (9 % ; 936 000 hl). Cependant, les achats français et allemands s’effectuent plutôt sur des vins d’entrée de gamme, ce qui fait qu’en valeur, ce sont les États-Unis, les premiers importateurs mondiaux. « Ils se positionnent sur des vins hauts de gamme autour de 4,2 €/l quand les Français tablent sur 0,5 €/l). Ainsi, sur une valeur totale de 2,05 milliards d’euros (Md€), les États-Unis arrivent en tête des importations en valeur (23 % ; 471 millions €-M€) devant le Royaume-Uni (13 % ; 266,5 M€), la France et l’Allemagne (9 % chacun ; 184,5 M€).L’Observatoire note également que la Suisse (3,9 €/l), le Canada (2,9 €/l) et le Japon (2,5 €/l) se positionnent sur les rosés plutôt haut de gamme.

Meilleure qualité

Enfin, l’Espagne reste le champion incontesté des exportations de vin rosé en volume. Sur un total de 10,6 Mhl exportés, elle capte 41 % du marché (4,35 Mhl) devant l’Italie (15 % ; 1,59 Mhl) et la France (14 % ; 1,48 Mhl). Cependant, c’est encore la France qui remporte la palme des exportations en valeur, puisque sur 2,2 Md€ elle vire en tête avec 34 % (755 M€) devant l’Italie (21 % ; 466 M€) et l’Espagne (18 % ; 400 M€). L’Italie qui était le 2e exportateur en volume pendant la période 2007-2011 s’est repositionné sur des vins de meilleure qualité. « En effet, la part des vins rosés italiens exportés en volume a diminué au cours du temps alors qu’elle semble augmenter en valeur depuis 2014 », a indiqué Audrey Laurent.