Concours Graines d'Agriculteurs
Le Saône-et-Loirien Benoît Corsin fait partie des 10 finalistes

Florence Bouville
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Cette année, Benoît Corsin, jeune éleveur de 29 ans, représente dignement la Saône-et-Loire au concours Graines d’agriculteurs, organisé par Terres Innovantes. L’édition 2023 étant placée sous le thème des "pratiques innovantes pour réinventer l’élevage". Benoît fait partie des dix finalistes sélectionnés et se verra peut-être remettre, début septembre, une dotation de 3.000 €. Pour le soutenir, c’est simple, vous avez jusqu’au 31 août pour voter en ligne sur graines-agriculteurs.fr.

 

Le Saône-et-Loirien Benoît Corsin fait partie des 10 finalistes
Installé depuis 2017 sur la ferme du Mont Rouge, Benoît Corsin est en lice pour le concours Graines d'agriculteurs.

Le fonds de dotation des Jeunes Agriculteurs, Terres innovantes, organise depuis 2016 ce concours pour encourager et promouvoir l’entreprenariat agricole, qui s’inscrit dans une démarche durable et inventive. À ce jour, il s’agit des seuls "trophées de l’installation" permettant de soutenir les agriculteurs via un vote direct du public. Pour pouvoir y participer, il faut s’être récemment installé, entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2021. Ensuite, une fois les dossiers de candidature envoyés, les différents projets sont jugés selon "des critères économiques, de qualité et de cohérence". C’est en suivant cette démarche que Benoît Corsin se retrouve aujourd’hui en finale, face à neuf autres jeunes talents. Fier de présenter son parcours, son système de production et de partager sa jeune, néanmoins très riche expérience. La remise des prix de cette treizième édition se tiendra lors des Terres de Jim, du 8 au 10 septembre prochains, à Cambrai (59).

Après avoir suivi un cursus agricole, en 2017, Benoît décide de s’installer sur la ferme du Mont Rouge, à Blanot. Exploitation qu’il avait déjà l’habitude de fréquenter dès son enfance. Sa compagne, Marine Seckler, aujourd’hui présidente des JA 71, l’avait reprise en 2012. Tous deux hors cadre familial, ils se sont associés en Gaec et élèvent actuellement, en AB, sur 130 ha : 40 vaches allaitantes (Charolaises et Aubracs), 150 brebis viande (Romanes), 60 porcs et 200 poules pondeuses.

Des porcins remplacent des bovins

« Diversifier pour s’adapter ». Ces mots résument à merveille l’optique ayant permis au Gaec de trouver un nouveau souffle. En effet, à cause des épisodes de sécheresse successifs, Benoît et Marine ont opté pour une diminution du cheptel bovin ; le réduisant ainsi de 10 vaches. Ils ne réussissaient plus à garantir l’autonomie fourragère de leur troupeau. Comme en moyenne, il faut compter (pour nourrir convenablement une vache et son veau) 1 ha/an, ils ont, par ce biais, pu récupérer 10 ha. C’est à ce moment-là qu’est né l’atelier porcs de plein air. Aujourd’hui, les 60 porcs engraissés sur 2 ha dégagent plus de revenus que les 10 vaches, ce qui a permis d’embaucher un salarié supplémentaire à plein temps. La réussite est complète puisque l’exploitation compte désormais un excédent de fourrage de deux ans.

Au cours des échanges avec le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau le 22 août (lire la page 2), Marine a repartagé son expérience en soulignant l’importance de cette étape de diversification dans la lutte contre le changement climatique. Il s’agit donc d’un possible levier d’adaptation, dont les répercussions se mesurent à la fois sur le plan économique, environnemental, agronomique et humain.

Encore gagner en autonomie

L’évolution de la ferme du Mont rouge ne s’arrête pas en si bon chemin. Cette année, deux nouveaux projets vont être mis en place. D’une part, un système de récupération des eaux pluviales via les toitures pour faciliter l’abreuvement et mieux gérer la ressource. D’autre part, l’installation de panneaux photovoltaïques sur un nouveau bâtiment construit à l’extérieur du village.

Enfin, cette fois-ci à plus long terme, Benoît et Marine réfléchissent à construire et aménager leur propre atelier de découpe, afin de transformer sur site. Pour l’instant, ils ont recours à du travail à façon. Les produits sont écoulés en vente directe (magasin à la ferme) ou fournis à des restaurateurs locaux.

Vous pouvez retrouver le portrait complet de Benoît à l'adresse suivante : https://www.graines-agriculteurs.fr/candidat/corsin-benoit