Du 26 août au 1er septembre, la ville accueille plusieurs événements internationaux dédiés à la recherche animale. L’intérêt scientifique pour le sujet ne semble pas affecté par les controverses sur l’élevage et la consommation de viande, bien au contraire.

Lyon, capitale mondiale des sciences animales

La ville de Lyon s’apprête à accueillir 2.200 scientifiques du monde entier venus débattre des progrès obtenus ces dernières années dans le domaine des sciences animales. Les congressistes participeront à plusieurs manifestations organisées conjointement dans la capitale des Gaules du 26 août au 1er septembre : le 74e congrès de la Fédération européenne des sciences animales (EAAP), le congrès de l’association mondiale des sciences animales (WAAP) - qui se tient tous les cinq ans - et le congrès annuel d’Interbull, association internationale dédiée au contrôle de performance des bovins.

« Le nombre de participants et d’interventions atteint cette année des niveaux records », observe Jean-François Hocquette, directeur de recherche à l’INRAE et président du comité de pilotage de ces congrès joints. L’événement, coorganisé par INRAE, l’association française de zootechnie (AFZ) et France Génétique Elevage accueillera à lui seul 1.800 participants uniquement pour l’EAAP contre 1.300 à 1.500 habituellement. Pas moins de 1.100 interventions orales sont attendues lors des différentes sessions quotidiennes dont le nombre (96) est également supérieur aux éditions précédentes. « Cela témoigne de l’intérêt persistant pour la question de l’élevage, notamment des défis qu’il va devoir relever », relève l’organisateur de la manifestation dont le thème choisi est « changement climatique, biodiversité et durabilité globale des systèmes de production animale ».

Le thème de la durabilité constituera en effet la trame de nombreuses présentations, toutes espèces confondues, de la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre des bovins à la consommation d’eau, en passant par l’utilisation des terres. Il sera par exemple question de « tolérance génomique aux conditions climatiques difficiles chez les bovins de boucherie » dans le cadre d’un programme de croisement, de l’adoption par les producteurs « de pratiques agricoles intelligentes sur les pâturages américains », de « l’atténuation de l’impact des conditions chaudes sur les truies en lactation par la distribution de repas ou d’aliments » ou encore « des effets de la sélection pour l’efficacité alimentaire sur l’empreinte carbone du lait ».

Des thèmes émergents

Les progrès scientifiques de ces dernières années, mais aussi l’évolution des comportements des consommateurs ont fait émerger de nouveaux thèmes. Les avantages et inconvénients de la sélection génomique seront ainsi observés sous différents angles. Plusieurs sessions seront consacrées à la production d’insectes, principalement à destination de la nutrition animale. Un nombre croissant d’interventions portera sur la production avicole et l’aquaculture. Enfin, signe des temps, une session entière sera consacrée aux alternatives aux produits animaux traditionnels, qu’il s’agisse des substituts de viande ou de la « viande de culture ».

La séquence lyonnaise se terminera en beauté puisque l’INRAE, l’ISARA, l’organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique (le CSIRO) et l’AFZ organiseront le 1er septembre 2023 en marge du congrès un atelier exceptionnel intitulé « Food and Feed for the Future », parrainé par le programme de recherche de l’OCDE « Systèmes agricoles et alimentaires durables ». En présence d’une douzaine d’intervenants de six pays, les différentes facettes de l’alimentation du futur (algues, insectes, viande de culture, FoodTech, mais aussi transition agroécologique et perception par les consommateurs) seront abordées.

 

 

Un rendez-vous international

Les 2. 200 participants attendus lors des différents congrès donnent un aperçu de l’intérêt planétaire pour les thématiques scientifiques liées à l’élevage. Pas moins de 76 pays des cinq continents seront en effet représentés avec une surreprésentation naturelle des Européens et notamment des Français (plus de 560 inscrits !), compte-tenu du lieu du Congrès. On relèvera notamment la présence de délégations fournies en provenance de Chine (61 représentants), d’Australie (54) ou encore du Canada (41).