Qanopée
Feu vert pour Qanopée première serre bioclimatique de 4500 m2

Thierry Perardelle
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C’est parti pour Qanopée, serre bioclimatique « insect-proof » de 4500 m2, en construction sur le site champenois d’Oger et qui sera opérationnelle fin 2024. Ce projet de prémultiplication des vignes-mères est porté par les interprofessions des vins de Bourgogne, du Beaujolais et de Champagne. Une coopération inédite et capitale pour la survie du matériel végétal.

Feu vert pour Qanopée première serre bioclimatique de 4500 m2
Unis pour la pose des premières pierres de chanvre de Qanopée, serre bioclimatique destinée à sécuriser la production de plants de vigne pour le vignoble du quart nord-est de la France.

« Bienvenue à la cérémonie de pose de la première pierre du projet Qanopée. Un projet ambitieux, innovant et fédérateur, indispensable pour la qualité de notre matériel végétal et pour assurer l’avenir de nos vignobles ». Ainsi Thiébault Huber, président de l’association Qanopée, par ailleurs président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) ouvrait la séance des discours, mardi 17 octobre sur le site champenois d’Oger.

C’est ici que devra être opérationnelle, fin 2024, la première serre bioclimatique « insect-proof » (pour éviter toute contamination extérieure) du quart nord-est de la France. « Elle sera un précieux outil qui permettra aux vignobles de s’adapter au changement climatique, aux défis de demain liés aux viroses, au dépérissement, aux nouvelles maladies du bois qui inquiètent beaucoup la viticulture. Nous avions ce devoir de sécuriser et de transmettre un matériel végétal sain à nos enfants et aux générations suivantes ».

Premiers plants disponibles en 2027

La mobilisation des élus, des acteurs, décideurs et professionnels de la vigne et du vin, en lien étroit avec la filière des pépiniéristes, a permis « cet ordre de marche collectif et solidaire vers un grand projet lancé pour sécuriser les vignobles de Champagne, de Bourgogne et du Beaujolais », concluait Thiébault Huber.

Concrètement, la serre Qanopée sera construite dans la commune de Blancs-Coteaux (site d’Oger) en Champagne, sur une surface de 4.500 m2. Le financement, d’un montant global de 8,2 millions d’euros, est porté en partie par les trois organisations interprofessionnelles, mais surtout par une subvention du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et les aides des collectivités locales des trois régions. La mise en service du site est prévue pour fin juin 2024, avec les premiers plants disponibles en 2027.

Du beau monde pour la première pierre

La première pierre symbolique et les suivantes, constituées de chanvre pour confirmer une future construction éco-responsable, ont été posées le 17 octobre à Oger en présence d’un aréopage d’élus et de décideurs des trois régions viticoles concernées. Beaucoup de personnalités du monde de la vigne et du vin étaient également conviées par Thiébault Huber, président de l’association Qanopée et président de la Confédération des appellations et des vignerons de bourgogne (CAVB) ; Philippe Bardet, président d’InterBeaujolais ; François Labet, président du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne ; David Chatillon et Maxime Toubart, coprésidents du Comité Champagne.

Trois régions, une association

Les trois régions partenaires de Qanopée ont créé une association pour porter leur projet commun de serre de prémultiplication de matériel végétal. Créée le 24 octobre 2022, elle est présidée par Thiébault Huber. Il est assisté d’un vice-président, Jean-Pierre Rivière, président de la Sicarex Beaujolais et d’un trésorier, Maxime Toubart, co-président du Comité Champagne. « Qanopée est un projet novateur et collectif qui aura permis de mutualiser les finances bien sûr, mais également tout l’aspect technique en collaboration avec l’institut français de la vigne et du vin (IFV) », a salué Thiébault Huber.

 

Les grandes lignes de Qanopée

Une serre bioclimatique de 4.500 m2 « insect proof » à l’abri des principaux vecteurs de maladies à virus, bactéries et phytoplasmes.

La production de porte-greffes et de greffons de base des vignobles du Beaujolais, de la Bourgogne et la Champagne mais aussi du Jura pour la conservation du matériel de biodiversité issu des conservatoires régionaux des membres fondateurs.

La production de plants prémunis contre la maladie virale du court-noué.

Un bâtiment technique et administratif de 900 m2 et un projet ambitieux concernant les performances énergétiques et environnementales des constructions.

Un projet pensé avec une architecture flexible et évolutive dans la mesure où il sera possible de construire de nouvelles chapelles pour répondre aux enjeux de fourniture de matériel ou d’innovation variétale, comme la conservation de plants prémunis vis-à-vis du court-noué.

 

 

 

De multiples cépages concernés

Aligoté, Arbane, Artaban, Beaugaray, Chardonnay, Chardonnay rose, Floreal, Gamaret, Gamay, Gamay de Chaudenay, Gamay de Bouze, Gamay Fréaux, Gaminot, Granita, Meunier, Petit Meslier, Picarlat, Pinot blanc, Pinot gris, Pinot noir, Poulsard, Sauvignon blanc, Sauvignon gris, Savagnin, Trousseau, Vidoc et Voltis. Aux travaux déjà en cours, qu’il s’agisse de cépages traditionnels ou de variétés résistantes issues du programme INRAE-ResDur, s’ajouteront dans les années à venir ceux sur les variétés résistantes issues des programmes régionaux comme CEPInnov.