Marché de Saint-Christophe-en-Brionnais
Le Département soutient le cadran

Marc Labille
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Après des difficultés passagères liées à une créance douteuse, le Conseil départemental a décidé de soutenir le marché au cadran de Saint-Christophe-en-Brionnais. 

Le Département soutient le cadran
En 2020, le marché de Saint-Christophe a été victime d’une créance douteuse ; un accident de crédit sur un acheteur en défaut » qui a généré « une perte exceptionnelle sur ses résultats ».

Lors de sa session du 20 novembre dernier, le Conseil départemental de Saône-et-Loire a adopté à l’unanimité le versement d’une avance de 700.000 € à la Société d’économie mixte (SEM) gestionnaire du marché de Saint-Christophe-en-Brionnais. 

Cette décision fait suite à des « difficultés passagères », rencontrées en 2020 par le marché au cadran, expliquait Frédéric Brochot, vice-président en charge à l’agriculture. Si « les conséquences socio-économiques » de la crise du covid ont eu un impact, c’est surtout une « créance douteuse ; un grave accident de crédit sur un acheteur en défaut » qui a généré « une perte exceptionnelle sur ses résultats », expliquait-on. « Une action en justice a été engagée contre le mauvais payeur et le 11 septembre dernier, le tribunal de commerce de Mâcon a condamné le débiteur à payer la créance due de 711.008 € », détaillait Frédéric Brochot. Mais pour laisser le temps à la SEM de poursuivre les démarches déjà engagées pour recouvrer la créance, le Département a tenu à l’accompagner en lui consentant une avance à rembourser dans les deux années à venir. 

54.000 animaux par an en hausse

Au regard du chiffre d’affaires réalisé par le marché (1 million d’euros), cette somme de 700.000 € est « une bricole », faisait remarquer le président du Conseil départemental André Accary. Mais sans l’aide du Département, elle aurait pu mettre en péril la trésorerie et les capitaux propres de la structure. Or pour les élus départementaux, il n’était pas question d’abandonner un marché qui voit passer 54.000 animaux par an - une activité en hausse - et qui est tout de même le deuxième plus important de France en bovins et bovins maigres. La transformation en marché au cadran de 2009 demeure une réussite, ce qui fut aussi le cas lors de la création d’une centrale photovoltaïque de 405.000 kWh/an ainsi que d’un vertueux système de récupération des eaux de pluie. Les élus départementaux évoquent aussi le potentiel touristique du marché de Saint-Christophe qui reçoit entre 40 et 50.000 visiteurs par an. Un flux aux répercussions économiques non négligeables. À cela s’ajoute la candidature du Charolais-Brionnais au patrimoine mondial de l’Unesco.

S’ils soutiennent à l’unanimité cet équipement majeur pour la filière bovine, - outil qui, soit dit en passant, demeure un lieu de commercialisation garantissant transparence des cours et garantie de paiement et est régi par l’offre et la demande – les élus départementaux pointaient malgré tout une certaine « fragilité du modèle », toujours à la merci de mauvais payeurs. « Une réflexion stratégique sera sans doute à engager pour le consolider un peu plus », suggérait André Accary.