Deux justes causes féminines

Cédric MICHELIN
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Deux justes causes féminines
La régisseuse des Hospices de Beaune, Ludivine Griveau rappelait les « difficultés » du millésime 2021 (11 traitements). « On a pris des avis, testé les mémoires des anciens. On s’est retrouvé tout neuf devant ce millésime. Comme le fait d’enfanter, cela n’a pas été facile mais cela s’est très bien fini. Le résultat est là avec des blancs sur la subtilité et des rouges frais avec de jolis tanins ». Les trois tables de tri ont été nécessaires pour les 140 tonnes de raisins seulement puisque le rendement moyen est tombé à 14 hl/ha (contre 30-35 habituellement). Largement félicitée par tous, Ludivine Griveau remerciait plutôt les vignerons et ses équipes et citait nommément chacun des 23 personnes à la vigne et 5 en cuverie qui ont permis ce « grand résultat ».

« Je vais être rabat-joie mais - pas de serrage de main, pas de bises, garder vos distances et vos masques, aérer… -, soit tout l’inverse de ce que vous faites ce matin », débutait le directeur des Hospices Civils de Beaune dimanche matin en début de conférence de presse. Car la cinquième vague de Covid-19 frappe la région, d’autres maladies saisonnières aussi et les personnels soignants sont toujours sous tension avec le retard accumulé de partout avec les déprogrammations des soins passés. « Permettez-nous de continuer de faire notre travail sereinement », implorait-il car il y a tant de choses à faire. À commencer par traiter les cancers du sein, deuxième cancer chez les femmes, « tout juste dépassé par celui des poumons avec le tabagisme », regrettait Alain Puisieux. Pourtant, du dépistage à la guérison des cancers du sein, de nombreux progrès ont été faits notamment sur la prise en charge des patientes. Reste encore 12.000 décès de trop chaque année. La recherche a donc encore besoin de dons pour « mieux comprendre les formes agressives ». Visiblement touché par un drame familial, l’acteur Pio Marmaï, parrain de l’Institut Curie, n’a pas hésité à défendre cette cause et appelait « tout le monde à mettre la main au portefeuille ». Chose faite l’après-midi lors d’enchères records.
Une partie des ventes ira également à la lutte contre les violences intrafamiliales à l’occasion de la journée internationale du 25 novembre. Marraine de Solidarité Femmes, l’actrice Jeanne Balibar mimait la peur vécue par toutes les femmes victimes de violence. Terribles scènes du quotidien pour 220.000 femmes au minimum rien qu’en France avec un féminicide tous les 3 jours : « Attendre de prendre des coups, attendre que ça passe, subir des insultes qui vous détruisent, jusqu’au coup qui vous tue. Ne pouvoir fuir avec un bébé au milieu de la nuit… ». Ces femmes battues peuvent néanmoins compter sur 75 associations Solidarité Femmes et sur un numéro d’urgence le 3919. Mais ce n’est pas suffisant. « Il est fondamental de les reconstruire après. Y compris les enfants qui sont témoins et victimes. Ils sont détruits aussi avec souvent des vies chaotiques », plaidait Dominique Guillien-Isenmann, présidente de la FNSF et militante pour que « la moitié de l’humanité ait les mêmes droits que l’autre ». Tout simplement.