Tout récemment, en 2019, une centaine d’aquarelles représentant les cépages français au XVIIIe siècle ont refait surface après plus de 200 ans d’oubli…
Réalisées sur vélin, luxueux papier très fin, ces aquarelles sont surtout l’œuvre du botaniste Pierre-Joseph Redouté, célèbre pour avoir méticuleusement "photographié" avec son talent et ses pinceaux la flore de son époque. Parmi tous ces végétaux représentés dans leurs moindres détails, outre donc ses fameuses fleurs, se trouvent de nombreux raisins des vignobles français.
Ce véritable catalogue réalisé avec une précision infinie devait permettre aux pépiniéristes et aux viticulteurs de l’époque de choisir plus facilement leurs plants et cépages.
Pierre-Joseph Redouté fut accompagné dans cette tâche, qui demanda plus de cinq ans de labeur, par son frère Henri-Joseph et une poignée d’autres artistes.
Cependant l’ambition de recenser ainsi tous les cépages s’est révélée veine : à l’époque, il s’en dénombre des milliers dont seule une infime minorité bénéficie d’une description précise.
À l’inverse aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une poignée de cépages à composer les vignobles mondiaux…
Redouté et ses comparses en ont finalement peint 83… dont plusieurs variétés désormais totalement disparues…
Jean-Michel Boursiquot, actuel grand spécialiste en ampélographie (l’étude de la vigne), commente ces aquarelles et ouvre sur l’histoire du vin et de la vigne. L’ouvrage propose également un éclairage scientifique sur l’avenir de la vigne, à l’heure où le réchauffement climatique replace justement au cœur de la réflexion les cépages anciens, autochtones et, pour certains, au bord de l’oubli.
Les raisins de Pierre-Joseph Redouté, Des aquarelles pour l’avenir de la vigne, par Jean-Michel Boursiquot, aux éditions Paulsen. 256 pages, 42 €.
