S'engager à la Fédé
Pour Alexandre Saunier, la FDSEA est un outil puissant

Éleveur depuis 2009 à Ciry-le-Noble avec aujourd’hui 800 brebis, Alexandre Saunier est entré dans le syndicalisme dès son installation. Ses parents étaient déjà investis dans plusieurs activités (Cuma, lycée Charolles), ce sont eux qui lui ont transmis ce goût du collectif. 

Pour Alexandre Saunier, la FDSEA est un outil puissant

Quelles ont été vos motivations pour vous engager dans le syndicalisme ?
Alexandre Saunier : Ma motivation première était liée à la filière ovine et à la promotion du métier. Je voulais montrer ce que sont l’élevage ovin et l’élevage en général. Je voulais aussi améliorer l’image de l’éleveur. En effet, être éleveur aujourd’hui, ce n’est plus comme hier. Il est possible d’avoir la même qualité de vie qu’une personne lambda. Il faut mettre en avant le fait que le monde agricole n’est pas en marge de la société. J’ai d’ailleurs participé dès mes débuts au groupe d’éleveurs témoin à la Fédération Nationale Ovine (FNO). Nous étions une équipe formée pour parler de notre métier aux médias. Ça fait plus de dix ans que je fais ça.
Je suis aussi allé à la section ovine, car c’est un moyen de sortir de sa ferme et de rencontrer d’autres éleveurs. J’étais curieux, je souhaitais avoir des informations sur la filière départementale et régionale, curieux de savoir comment tout cela fonctionne. Je me suis rendu compte que c’était indispensable d’avoir des agriculteurs qui donnent leur avis et défendent l’élevage.

Qu’est-ce que ça vous apporte ?
A.S. : J’ai besoin de sortir de mon exploitation, de voir du monde et de ne pas rester seul sur ma ferme. J’ai besoin d’échanger, d’être acteur dans cette dimension collective. Je suis encore plus convaincu qu’aujourd’hui, sans collectif, l’agriculture serait éteinte. C’est facile de dire ça, mais c’est plus compliqué à mettre en place. J’aime utiliser cette phrase : « Seul, on va plus vite, mais à plusieurs, on va plus loin ». Ça représente bien la notion de l’engagement.

Quelle était votre vision de la FDSEA et a-t-elle changé ?
A.S. : Aux JA, la FDSEA est mal perçue quelques fois. Aux JA, on a ce côté jeune, on est plus fou et on fait plus de choses, on ose plus. Avec le recul, il y a des choses qui ne servaient à rien. Il y a deux mouvements différents. C’est bien que ces jeunes aient ce grain de folie, pour faire bouger les lignes.
La FNSEA a un côté plus réfléchi, plus ancien, plus posé. Il y a un côté plus lent, mais les deux syndicats se complètent. En effet, la FDSEA est un outil utile à l’agriculture. Si on n’en est pas content, il faut s’en saisir et modeler le syndicalisme et l’agriculture à notre façon. C’est nous qui pouvons le façonner à notre façon. Il faut faire entendre sa voix, et c’est pour ça que je suis dedans. La FDSEA est un outil puissant. Par exemple, dès que le préfet veut discuter, il rencontre et échange avec la FDSEA. On fait bouger les choses pour le monde agricole.


Comment se traduit mon engagement par rapport aux autres adhérents ?
A.S. : Je n’ai pas un coté « hyper syndicaliste », je ne suis pas du genre à faire des manifestations tout le temps. Cependant, ce que je souhaite apporter, c’est un côté constructif pour faire avancer les dossiers de fond. Grâce au recul que j’ai avec toutes ces années de syndicalisme, je sais qui rencontrer pour discuter et faire bouger les choses. J’essaye d’être constructif, c’est très important. Le syndicalisme en agriculture, il n’est pas là que pour se plaindre, il est surtout là pour écrire l’agriculture. J’aime aussi montrer aux gens qu’on est des passionnés, et j’espère que j’y arrive.

On entend dire qu’avoir des responsabilités ça prend du temps, est-ce que c’est vrai ? Comment vous organisez-vous dans votre temps de travail ?
A.S. : Oui ça prend du temps, mais il faut le prendre en compte dans la gestion de l’exploitation agricole. Je n’attends pas d’avoir du temps pour partir, je le prends comme une activité à part entière. Je le gère comme cela. Selon la structure où l’on est mandaté, la prise en charge des frais et la contribution au remplacement sont différentes, et en général insuffisante… C’est pourtant indispensable de permettre aux agriculteurs, et aux éleveurs en particulier, d’être représentés. Il reste une charge pour mon exploitation lorsque je représente la profession. C’est sûr que des jeunes auront plus de mal à se libérer. Cependant, je trouve cela nécessaire pour le collectif.