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Tribune : L’imbroglio du bio

Publié par Cédric Michelin
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Contrainte et forcée – à la fois par la future présidence estonienne qui ne veut pas de la patate chaude et par la Commission européenne qui pousse pour conclure – la présidence maltaise du Conseil de l’UE va finalement tenter de boucler un accord sur la révision de la réglementation de l’agriculture biologique avec le Parlement européen d’ici la fin du mois de juin. Bruxelles propose de mettre sous le tapis les deux points les plus problématiques de la négociation : la déclassification des produits bio présentant des résidus de pesticides non autorisés et la culture sous serre dans des bacs. C’est sur cette base que les pourparlers devraient reprendre, d’abord entre les Vingt-huit puis avec le Parlement européen. « Une négociation de la dernière chance », préviennent certains États membres. Il faut dire que, depuis un an maintenant, le dossier semble s’être enlisé, au sein du Conseil en particulier. La rengaine est connue : « Il n’y a d’accord sur rien tant qu’il n’y a pas d’accord sur tout ». Résultat : plus le temps passe, et plus les uns et les autres remettent sur la table des éléments de la négociation qui semblaient pourtant finalisés. À tel point que l’un des principaux objectifs de la réforme, l’harmonisation des règles de production à travers l’UE, en vient à être mis à mal par la multiplication des dérogations demandées ici et là pour pouvoir donner le feu vert au compromis final. Et un nombre croissant d’États membres, qui restent toutefois minoritaires, demandent maintenant l’abandon pur et simple du texte. Après des mois de discussions, il est temps de siffler la fin de la partie.

François-Xavier SIMON - Agra Presse

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